«Notre objectif est de sauver l’entreprise», Abdeslam Ahizoune, le nouveau PDG de Medi 1 Sat, le dit sur tous les tons. Le président d’Itissalat Al Maghrib, IAM, ne veut ni fermer, ni liquider la chaîne. Deux audits ont déjà été faits, mais il faut y voir plus clair, analyser le business pour évaluer les capacités à être équilibré… avant de décider de recapitaliser, explique-t-il. Il ajoute qu’il faut aller vite, et indique que ce sont aussi les dispositions d’esprit de la CDG. Les deux entreprises marocaines ont chacune 28% du capital. Le reste est constitué de deux participations d’origine française, RMI à 14%, et une entité dépendante de la CDC (l’équivalent français de la CDG), CIRT, à 31%. Il s’agit d’établissements, non pas publics, mais d’esprit public.
Entente franco-marocaine
Abdeslam Ahizoune ajoute que les «actionnaires marocains sont sur la même longueur d’onde que les Français»; une précision importante, face à des affirmations de mésententes, mésententes qui auraient été à l’origine des difficultés financières actuelles.
Pour l’instant, la chaîne, installée par décision spéciale dans la zone franche de Tanger, n’a que peu de recettes, bien loin des 12 millions d’euros (environ 132 millions de DH) que coûte annuellement son fonctionnement. Pour Pierre Casalta, «c’est certainement la chaîne d’informations la moins chère du monde!». Mais le problème, c’est qu’elle n’a que des recettes faméliques, dont, en outre, une partie lui vient de son actionnaire IAM. Or, Maroc telecom, vedette de la Bourse à Casablanca, et vedette des télécoms en Afrique comme en Europe, ne peut pas laisser cette situation perdurer sans explication convaincante.
Ni Casalta ni Ahizoune ne veulent donner des chiffres sur les recettes de Medi 1 Sat. Mais avant la publicité, Medi 1 Sat a-t-elle trouvé son public?
Pour son premier président, la réponse est positive. Il cite des études de marché et d’audience sur les trois principaux pays du Maghreb (voir entretien ci-contre), des études qui laissent les observateurs dubitatifs.
Les rares spectateurs casablancais qui la connaissent louent les choix de documentaires étrangers, mais sont réservés sur l’information et les documentaires maison. Ce concept aurait d’ailleurs valu des remarques de la part de la Haca, point qui n’a pas pu être vérifié. En tout état de cause, il ne peut pas s’agir d’avis en bonne et due forme, car la Haca les rend publics.
Le fait d’être chaîne d’influence, mais pas seulement, n’est pas un exercice simple non plus. Entre le Maroc et l’Algérie, les choses sont plus complexes que de sempiternelles disputes de frontières et de voisinage.
Trop, est-ce vraiment trop?
C’est ainsi que l’ambassadeur itinérant, Hassan Abouyoub, regrette que trop d’informations déformées et négatives circulent au Maroc sur l’Algérie: selon lui, ce substrat informationnel empêche les entreprises marocaines de saisir leur chance dans les opportunités algériennes.
Si la chaîne avait été entièrement une force d’influence, sans doute que la partie française aurait dû baisser pavillon pour ne pas être en conflit direct avec Alger, conflit où, évidemment, Paris n’a rien à gagner. Dans ces limites structurelles à l’instrument d’influence, a été trouvée l’idée de passer par des actionnaires qui ne soient pas tout à fait des instruments publics et qui ne soient pas non plus des privés uniquement guidés par la rentabilité, mais qui en conserveraient quand même le souci constant. En effet, personne ne voulait ouvrir la porte à des financements sans fin. Construction compliquée qui aurait fonctionné si la chaîne avait trouvé immédiatement son public et donc ses recettes publicitaires.
Actuellement, impossible de savoir quel est le niveau réel de l’endettement et donc le prix du ticket pour un nouveau tour de piste. En même temps, il est difficile de voir vers quel concept la chaîne pourrait évoluer pour rencontre son public: la passation de pouvoir est trop récente.
L'Economiste
Entente franco-marocaine
Abdeslam Ahizoune ajoute que les «actionnaires marocains sont sur la même longueur d’onde que les Français»; une précision importante, face à des affirmations de mésententes, mésententes qui auraient été à l’origine des difficultés financières actuelles.
Pour l’instant, la chaîne, installée par décision spéciale dans la zone franche de Tanger, n’a que peu de recettes, bien loin des 12 millions d’euros (environ 132 millions de DH) que coûte annuellement son fonctionnement. Pour Pierre Casalta, «c’est certainement la chaîne d’informations la moins chère du monde!». Mais le problème, c’est qu’elle n’a que des recettes faméliques, dont, en outre, une partie lui vient de son actionnaire IAM. Or, Maroc telecom, vedette de la Bourse à Casablanca, et vedette des télécoms en Afrique comme en Europe, ne peut pas laisser cette situation perdurer sans explication convaincante.
Ni Casalta ni Ahizoune ne veulent donner des chiffres sur les recettes de Medi 1 Sat. Mais avant la publicité, Medi 1 Sat a-t-elle trouvé son public?
Pour son premier président, la réponse est positive. Il cite des études de marché et d’audience sur les trois principaux pays du Maghreb (voir entretien ci-contre), des études qui laissent les observateurs dubitatifs.
Les rares spectateurs casablancais qui la connaissent louent les choix de documentaires étrangers, mais sont réservés sur l’information et les documentaires maison. Ce concept aurait d’ailleurs valu des remarques de la part de la Haca, point qui n’a pas pu être vérifié. En tout état de cause, il ne peut pas s’agir d’avis en bonne et due forme, car la Haca les rend publics.
Le fait d’être chaîne d’influence, mais pas seulement, n’est pas un exercice simple non plus. Entre le Maroc et l’Algérie, les choses sont plus complexes que de sempiternelles disputes de frontières et de voisinage.
Trop, est-ce vraiment trop?
C’est ainsi que l’ambassadeur itinérant, Hassan Abouyoub, regrette que trop d’informations déformées et négatives circulent au Maroc sur l’Algérie: selon lui, ce substrat informationnel empêche les entreprises marocaines de saisir leur chance dans les opportunités algériennes.
Si la chaîne avait été entièrement une force d’influence, sans doute que la partie française aurait dû baisser pavillon pour ne pas être en conflit direct avec Alger, conflit où, évidemment, Paris n’a rien à gagner. Dans ces limites structurelles à l’instrument d’influence, a été trouvée l’idée de passer par des actionnaires qui ne soient pas tout à fait des instruments publics et qui ne soient pas non plus des privés uniquement guidés par la rentabilité, mais qui en conserveraient quand même le souci constant. En effet, personne ne voulait ouvrir la porte à des financements sans fin. Construction compliquée qui aurait fonctionné si la chaîne avait trouvé immédiatement son public et donc ses recettes publicitaires.
Actuellement, impossible de savoir quel est le niveau réel de l’endettement et donc le prix du ticket pour un nouveau tour de piste. En même temps, il est difficile de voir vers quel concept la chaîne pourrait évoluer pour rencontre son public: la passation de pouvoir est trop récente.
L'Economiste
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