Economie. Croissance au point mort, vague de plans sociaux, crise politique majeure. Et si l’Allemagne était le maillon faible de l’Europe ? Le président du think tank ZEW de Mannheim, Achim Wambach, en est convaincu.
L Express Propos recueillis par Béatrice Mathieu
Publié le 25/11/2024
Alors que la coalition allemande a récemment explosé sur des questions budgétaires avec le limogeage du ministre des Finances, le libéral Christian Lindner, les nouvelles sur le front de l’économie sont mauvaises. Sur les cinq dernières années, le produit intérieur brut n’a progressé que de 0,1 % et les plans sociaux s’enchaînent, notamment dans l’automobile, provoquant un séisme social dans certains länder peu habitués à de telles annonces. Le durcissement du protectionnisme américain en 2025 pourrait freiner par ailleurs le léger redémarrage attendu. Dans leur dernière projection, le Conseil des experts économiques allemands table sur une maigre croissance de 0,4 % l’an prochain. Et si l’Allemagne était le vrai maillon faible de l’Europe ? Une thèse défendue par l’un des plus influents économistes allemands, le professeur Achim Wambach, président du think tank ZEW à Mannheim
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L’Express : L’Allemagne et la France traversent une crise politique et économique mais les ressemblances s’arrêtent là. Selon vous, lequel de ces deux pays pourrait être qualifié "d’homme malade de l’Europe" ?
Achim Wambach : Sur un strict plan économique, la situation de l’Allemagne est franchement plus inquiétante que celle de la France. Car c’est le modèle même du pays qui est en danger. Sur les deux dernières années, la croissance allemande a été proche de zéro, la production industrielle a chuté de 18 %, l’activité des constructeurs automobiles a, elle, dégringolé de 25 %. L’investissement industriel est au point mort. Si vous regardez la France, le bilan est nettement meilleur. L’activité a crû, le chômage a reculé, l’investissement direct étranger a nettement progressé, la création de start-up est très dynamique et Paris est devenu un hub pour les start-up européennes.
L Express Propos recueillis par Béatrice Mathieu
Publié le 25/11/2024
Alors que la coalition allemande a récemment explosé sur des questions budgétaires avec le limogeage du ministre des Finances, le libéral Christian Lindner, les nouvelles sur le front de l’économie sont mauvaises. Sur les cinq dernières années, le produit intérieur brut n’a progressé que de 0,1 % et les plans sociaux s’enchaînent, notamment dans l’automobile, provoquant un séisme social dans certains länder peu habitués à de telles annonces. Le durcissement du protectionnisme américain en 2025 pourrait freiner par ailleurs le léger redémarrage attendu. Dans leur dernière projection, le Conseil des experts économiques allemands table sur une maigre croissance de 0,4 % l’an prochain. Et si l’Allemagne était le vrai maillon faible de l’Europe ? Une thèse défendue par l’un des plus influents économistes allemands, le professeur Achim Wambach, président du think tank ZEW à Mannheim
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L’Express : L’Allemagne et la France traversent une crise politique et économique mais les ressemblances s’arrêtent là. Selon vous, lequel de ces deux pays pourrait être qualifié "d’homme malade de l’Europe" ?
Achim Wambach : Sur un strict plan économique, la situation de l’Allemagne est franchement plus inquiétante que celle de la France. Car c’est le modèle même du pays qui est en danger. Sur les deux dernières années, la croissance allemande a été proche de zéro, la production industrielle a chuté de 18 %, l’activité des constructeurs automobiles a, elle, dégringolé de 25 %. L’investissement industriel est au point mort. Si vous regardez la France, le bilan est nettement meilleur. L’activité a crû, le chômage a reculé, l’investissement direct étranger a nettement progressé, la création de start-up est très dynamique et Paris est devenu un hub pour les start-up européennes.
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