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Où s'arrêtera la casse de l'industrie française ?

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  • Où s'arrêtera la casse de l'industrie française ?

    La « désindustrialisation de la France » est devenue une sorte de mantra. On en parle comme d’une fatalité un peu abstraite et convenue. Les enjeux sont pourtant on ne peut plus concrets…


    Georges KUZMANOVIC

    Dans le silence assourdissant des médias, la France affronte un tsunami de désindustrialisation avec une augmentation massive des faillites d’entreprises, tout particulièrement industrielles – 20 % de plus qu’en 2023. Le nombre de faillites a franchi le seuil symbolique des 60 000 entreprises sur douze mois, avec une augmentation marquée des procédures collectives concernant les PME de plus de 50 salariés ! Et c’est particulièrement inquiétant dans l’industrie : sur les six derniers mois, les fermetures d’usines ont largement dépassé les créations de sites industriels. Plus de 102 000 emplois sont directement menacés à court terme, dans ce qui s’apparente à une catastrophe sociale. Ce n’est pas étonnant que le sujet n’ait pas été abordé durant les élections législatives anticipées de cet été – cela eut encore avantagé un RN qui n’a pourtant pas plus de solutions face à ce désastre national, alors autant parler de « fascisme » ou de « front républicain », fantasmé dans les deux cas, plutôt que de ce sujet crucial pour la vie de nombre de nos concitoyens et pour la survie de notre Nation. Il n’est pas surprenant que le déficit du commerce extérieur français ait atteint presque 100 milliards de pertes en 2023, hors énergie. Il était de 162 milliards en 2022 et bondira à nouveau en 2024. Autant dire qu’avec une dette souveraine qui atteint les 3200 milliards (112 % du PIB), l’économie française est non seulement en récession, mais au bord d’une crise de la dette et d’une crise financière grave. Pour redresser la barre de la balance commerciale extérieure, il faudrait accroître de plus de 60 % la production industrielle de la France ; or c’est tout l’inverse qui advient.


    Fermetures sans fin


    Il est impossible de faire ici la litanie désespérante des fermetures d’usines… Il faudrait une bonne dizaine de pages pour en rendre compte et faire honneur à tous les travailleurs qui vont perdre leurs emplois et à la France ses savoir-faire. Rien que depuis mars 2024, 14 sites de production ont disparu, souvent délocalisés, et avec eux 2740 emplois : Colgate-Palmolive ferme la dernière usine de production de javel de France, 100 emplois supprimés à Cotelle ; Stellantis annonce l’arrêt du site de Borny à Metz, transféré en Inde et en Italie, 230 emplois supprimés, ou encore la délocalisation en Hongrie de l’usine de Douvrin dans le Nord, 1000 emplois menacés ; Magnetto Automobile France, sous-traitant de Stellantis et Renault, 280 salariés ; Bosch sur le site de Marignier, 153 emplois supprimés ; l’arrêt définitif du vapocraqueur d’Exxon à Port-Jérôme, 677 emplois ; la Manufacture des lumières à Saint-Georges-de-Mons qui produit des appareils d’éclairage pour les espaces publics, 104 emplois ; fermeture de l’usine Saupiquet de Quimper, 155 emplois supprimés ; fermeture de l’usine Poulain à Blois par le groupe Carambar & Co qui entend conserver la marque, mais veut produire le chocolat ailleurs (sans préciser où), 109 emplois supprimés ; le fabricant de garnitures Pullflex, près de Tours (56 salariés) et le producteur de jantes Impériales Wheels, à côté de Châteauroux (180 salariés), sous-traitants de Renault ; l’usine LU qui produit les célèbres « Pépito » ferme à Château-Thierry, délocalisation en République tchèque ; Diva France, fabricant de canapés 100 % français au Coteau, est en redressement judiciaire, les groupes Accor ou But-Conforama préférant se fournir en Chine malgré les accords passés, etc.


    L’Europe qui protège ?


    Les causes de la désindustrialisation sont profondes et structurelles, mais s’y ajoutent des causes conjoncturelles qui amplifient le phénomène. Structurelles, car les effets des politiques néolibérales, maastrichtiennes, de libre-échange et donc de délocalisations se font sentir : le tissu industriel dans son ensemble perd de sa cohérence et de sa complémentarité. Les évolutions industrielles mal préparées jouent : le passage au tout électrique, en particulier dans l’automobile, dans un contexte où la Chine domine le marché et les technologies, auquel il faut ajouter un retard considérable pris dans le nucléaire dû à des combines politiques hexagonales avec les Verts et les attaques de l’Allemagne, n’arrange rien. Conjoncturelles, car les aides du « quoi qu’il en coûte » de la période Covid doivent être remboursées, vidant les trésoreries des entreprises. Mais surtout, c’est la flambée des prix de l’énergie, d’abord en raison d’une fixation européenne des coûts, absolument inepte et bureaucratique, amplifiée par la guerre en Ukraine et des sanctions sur les hydrocarbures russes, tellement mal calibrées, qu’elles nuisent d’abord et surtout aux entreprises européennes qui se voient obligées de délocaliser, y compris vers les États-Unis. Enfin, la hausse des taux d’intérêt plombe les entreprises qui doivent limiter leurs investissements. Et avec cette désindustrialisation, la Confédération syndicale internationale rapporte que le droit des travailleurs et le respect de leurs droits déclinent plus rapidement en Europe qu’ailleurs dans le monde. C’est certainement un effet de « l’Europe qui protège » ! Toute relation entre cette vague de désindustrialisation et la colère populaire sourde, le vote antisystème par lequel elle se manifeste, quel que soit le parti sur lequel il se porte, n’est sûrement pas fortuit.
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2

    Dans un pays qui marche sur les pieds , Macron serait fusillé depuis longtemps . Las français sont des Masochistes .
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

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