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L’Algérie et le Maroc rivalisent d’initiatives à destination du Sahel

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  • L’Algérie et le Maroc rivalisent d’initiatives à destination du Sahel

    Le 13 février, le président algérien a annoncé la création de zones franches avec la Mauritanie, la Tunisie, la Libye, le Mali et le Niger. Exclu du projet, le Maroc voit d’un mauvais œil cette ambition d’Alger. Une nouvelle pomme de discorde entre les deux pays maghrébins, qui cherchent à accroître leur influence sur les États sahéliens.


    Dans une allocution donnée en visioconférence, le 13 février, à l’occasion de la 41e réunion du Comité d’orientation des chefs d’État et de gouvernement du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé “la création de zones franches avec des pays frères, à commencer par la Mauritanie, puis les pays du Sahel tels que le Mali et le Niger, outre la Tunisie et la Libye”, rapporte le journal algérien El-Moudjahid.

    Selon ce quotidien d’État, la première zone franche commerciale devrait voir le jour au premier semestre de 2024, dans la wilaya de Tindouf, limitrophe de la Mauritanie. Le chef de l’État a déjà ordonné l’allocation d’une enveloppe de 29,5 milliards de dinars (environ 202 millions d’euros).

    Lors de son allocution, Abdelmadjid Tebboune n’a pas manqué de rappeler “les projets d’envergure à dimension continentale lancés” par Alger, note Aujourd’hui au Faso, tels que “la route transsaharienne reliant six pays africains ou encore le projet de la route reliant la ville de Tindouf et celle de Zouerate, en Mauritanie” et “le gazoduc transsaharien qui transportera le gaz du Nigeria vers l’Europe, en passant par l’Algérie”. Une énumération qui s’inscrit dans l’offensive de charme de l’Algérie, alors qu’elle est “en train de perdre pied au Sahel”, estime le quotidien burkinabè.

    Tensions entre le Mali et l’Algérie


    Les relations entre Alger et Bamako se sont en effet dégradées fin décembre. Or le Mali, le Burkina Faso et le Niger, pays enclavés désormais rassemblés sous la bannière de l’Alliance des États du Sahel (AES), gèrent ensemble la reconfiguration de leurs partenariats, et font bloc dans les prises de décision.

    D’ailleurs, observe le site d’information marocain Le 360, “le Mali et le Niger se sont totalement émancipés de l’influence algérienne et se tournent vers d’autres pays, dont le Maroc, à la faveur notamment de l’initiative royale conduite par Mohammed VI lui-même : l’Alliance atlantique [le Maroc a accueilli les trois pays de l’AES et le Tchad dans ce cadre le 23 décembre].”

    Et de titrer : “Le pipeau de trop du président Tebboune”. Selon Le 360, la décision du président algérien serait motivée par son exaspération face aux “projets concrets en cours d’exécution par le Maroc au Sahel et en Afrique de l’Ouest”. Dans un pamphlet ironique, le site d’information se demande même si les États concernés par les plans algériens sont au courant.

    Ballet diplomatique


    L’annonce de la création de ces zones de libre-échange coïncide avec un ballet diplomatique entre les pays sahéliens et les deux voisins maghrébins. Le 8 décembre, relate le site nigérien Aïr info, une délégation de “la République sœur d’Algérie” est arrivée à Agadez, carrefour commercial très dépendant de ses échanges avec Alger.

    À la tête de cette délégation, Abed Hallouz, patron de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, a passé en revue les projets de la coopération algéro-nigérienne, motivée par la volonté d’Alger de “partager le progrès avec son voisinage par le biais de la solidarité”.

    Quatre jours plus tard, le Premier ministre nigérien, Lamine Zeine, se rendait à Rabat, où il a été reçu par son homologue marocain, Aziz Akhannouch. Au-delà des relations déjà “anciennes et fructueuses” entre le Niger et le Maroc, cette visite, résume le média marocain Tel Quel, visait le “raffermissement des relations de coopération entre les États du Sahel et le royaume”.

    Algérie comme Maroc, chacun joue ses cartes pour charmer l’AES, en quête de nouveaux accès à la mer depuis qu’elle a annoncé son retrait de la Cedeao, le 28 janvier.

    Courrier international
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر
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