Avec la nouvelle hausse de 10 %, le prix de l’électricité a augmenté de plus de 40 % en deux ans et doublé depuis 2008. Cette augmentation s’inscrit dans les engagements d’austérité pris par le gouvernement auprès de la Commission européenne. Au détriment des plus précaires.
Martine Orange
Cela a été le grand jeu du mistigri au sein de l’exécutif ces dernières semaines. C’est à qui se défausserait sur l’autre pour annoncer la hausse du prix de l’électricité. 10 % de hausse, quand, dans le même temps, le gouvernement se vante d’être le défenseur du pouvoir d’achat et des classes moyennes, cela fait tache. Mieux valait éluder la question.
Lors de sa conférence de presse le 16 janvier, Emmanuel Macron s’est donc bien gardé d’évoquer le sujet. Le premier ministre, Gabriel Attal, a fait aussi l’impasse sur cette hausse lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale le 30 janvier. S’il a insisté sur sa croyance dans le nouveau nucléaire, il n’a pas évoqué le dossier des réacteurs actuellement en service, pourtant censément construits pour protéger le pays des aléas de marché.
Revenir sur cette nouvelle augmentation était de toute façon inutile. Le ministre des finances, Bruno Le Maire, qui s’est désormais attribué les fonctions de « ministre de l’énergie », s’était chargé de l’annonce de la manière la plus technocratique possible, pour enterrer toute dimension politique.
À la mi-janvier, il a annoncé au détour d’un discours que la taxe sur la consommation finale de l’électricité (TIFCE) – fusionnée désormais avec la contribution au service public de l’électricité –, qui avait été abaissée à 0,5 euro le MWh (mégawattheure) pendant la crise énergétique, allait retrouver son niveau antérieur de 21 euros le MWh. Un simple « retour à la normale » qui ne méritait pas qu’on s’y arrête, selon le ministère des finances.
Agrandir l’image : Illustration 1© Photo Jean-Marc Barrere / Hans Lucas via AFP
Ce « retour à la normale » va pourtant concerner directement 20 millions de particuliers et de professionnels. Depuis le 1er février, les abonné·es au tarif de base paient leur électricité 8,6 % plus cher et celles et ceux qui ont choisi le tarif modulable – heures pleines-heures creuses – vont voir leur facture augmenter de 9,8 %.
Cette différenciation entre les abonné·es n’est que la première illustration de l’absurdité technocratique qui tient lieu de politique énergétique au sein de l’exécutif : alors que le gouvernement, le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité (RTE) et EDF encourageaient l’an dernier les consommateurs et consommatrices à économiser l’énergie et à mieux étaler leur consommation, en en différant justement une partie la nuit, afin de préserver le système électrique, celles et ceux qui ont choisi de suivre ces incitations sont aujourd’hui les plus pénalisés.
Cette hausse de 10 % vient s’ajouter aux augmentations antérieures. En à peine deux ans, le prix final de l’électricité a augmenté de plus de 40 %. Depuis 2008, il a plus que doublé. La concurrence était censée faire baisser les prix : bizarrement, plus personne n’ose reprendre cet argument usé jusqu’à la corde lors de toutes les dérégulations mises en œuvre au cours des dernières décennies.
Une précarité accrue
Mais, dans le domaine de l’électricité, cela prend une dimension supplémentaire, car cette énergie, dans nos économies modernes, est un bien essentiel, aussi indispensable que l’eau. La progression des prix de l’électricité se traduit donc par une charge incompressible de plus en plus lourde sur les budgets des ménages. Entre 1990 et 2020 – c’est à-dire avant la crise énergétique –, les dépenses énergétiques pour les logements étaient déjà passées de 8 à 14 % pour les ménages. Les chiffres manquent encore pour évaluer le poids des dernières augmentations.
Depuis les hausses de 2022, les associations ne cessent de sonner l’alarme sur la précarité énergétique qui frappe les foyers. Selon les chiffres de la Fondation Abbé Pierre, près d’un·e Français·e sur cinq (soit 12 millions de personnes) a du mal à se chauffer ou doit dormir dans le froid. Près d’un tiers des ménages dit avoir du mal à payer ses factures chaque mois. Ils n’étaient que 18 % il y a trois ans. La nouvelle hausse ne peut donc que fragiliser les ménages les plus modestes.
Ce qui est vrai pour les ménages l’est tout autant pour les PME. La révolte des boulangers, suivie par celle de nombre d’artisans face à la flambée énergétique l’an dernier, a démontré l’importance des prix de l’électricité dans l’équilibre général de leurs activités. Pour beaucoup, les coûts fixes de l’énergie sont souvent bien plus importants que les coûts sociaux, que l’exécutif a érigés, comme les normes environnementales, en boucs émissaires.
Les 10 % de hausse sur ces coûts dans un environnement stagflationniste, où la consommation est en berne, risquent d’être impossibles à répercuter. Combien de faillites en perspective ? Dans sa vision très court-termiste, le gouvernement a repoussé le problème à plus tard.
Le retour de l’austérité
Cette stratégie de l’ellipse est totalement assumée par le gouvernement. Depuis le début de l’année, l’exécutif joue cartes sous table par rapport aux engagements financiers qu’il a pris auprès de la Commission européenne. La France a accepté un programme de redressement de ses comptes publics. Présenté comme le grand retour du couple franco-allemand, ce plan de stabilité européen prévoit de revenir au plus vite dans les clous du traité de Maastricht et même au-delà.
Cela passe par l’apurement de la politique du « quoi qu’il en coûte », au nom de laquelle, depuis la crise sanitaire, l’exécutif a distribué des centaines de milliards de façon indifférenciée, sans contreparties, y compris à des personnes ou des entreprises qui n’en avaient pas besoin.
Lors de la présentation de ses vœux, Bruno Le Maire y avait fait une rapide allusion, sans plus s’étendre : il faut trouver « 12 milliards d’euros d’économies » dès cette année. Il y a mille manières de faire des économies pour un État.
Sans le dire publiquement, l’exécutif a choisi de mener une politique de dévaluation interne, qui, sans en avoir la même intensité, prend la même pente que celle qui a été menée en Grèce : la remise en cause de tous les filets sociaux et la remise en vigueur de la fiscalité indirecte, la plus injuste, la plus inégalitaire, mais celle aussi qui rapporte le plus. La hausse des tarifs de l’électricité s’inscrit dans ce programme.
Des prix administrés
Se défendant de faire payer le « quoi qu’il en coûte » aux Français, le ministre des finances a expliqué que la fin du bouclier tarifaire mis en œuvre « pour protéger les Français » est plus que justifiée puisque la crise énergétique est derrière nous et que « les prix du marché de gros de l’électricité » étaient redescendus à un niveau plus raisonnable.
L’argument se veut imparable : on ne discute pas les prix de marché. Sauf qu’il n’y a rien de plus administré que les prix de l’électricité : ils résultent d’une construction technocratique sur laquelle l’exécutif, en dépit de l’habillage de la commission de régulation de l’énergie (CRE), a la haute main.
Mais les ménages français restent privilégiés, s’est empressé d’expliquer Bruno Le Maire : ils paient leur électricité moins chère que les autres pays européens. C’est faire totalement abstraction des conditions de production de l’électricité, qui n’ont rien de comparable d’un pays à l’autre.
La France produit – en dehors du cas particulier de l’hiver 2022-2023, où des centrales nucléaires ont dû être arrêtées pour cause de corrosion – plus de 80 % de sa consommation électrique, EDF assurant 94 % de cette production hexagonale.
La production d’électricité est un secteur industriel à haute intensité capitalistique et à coûts fixes. Pour le nucléaire, c’est encore plus vrai : le prix du combustible représente une part infime dans les charges de production. Compte tenu de ces données économiques, le prix de l’électricité devrait rester stable – autour de 70 euros le MWh, selon les calculs d’EDF – ou en tout cas ne prendre en compte que la part des approvisionnements achetés ailleurs, c’est-à-dire autour de 20 %.
Or, au nom du marché unique, de la « concurrence libre et non faussée », les gouvernements successifs ont choisi de passer outre les règles économiques de base et de distordre les principes de concurrence : les prix de l’électricité en France sont désormais totalement décorrélés des coûts de production pour être alignés sur les prix du marché de gros européen de l’électricité, dépendant lui-même des cours du gaz – car c’est l’énergie la plus utilisée par les autres électriciens en Europe. Le tout selon des modes de calcul totalement opaques.
Pour faire bonne mesure, afin d’assurer une libre concurrence, il a été imposé à EDF de vendre au prix coûtant de 42 euros le MWh le quart puis le tiers de sa production nucléaire historique – dans le cadre du désormais célébre Arenh (accès régulé à l’énergie nucléaire historique) – à des concurrents qui ne produisent rien mais se contentent de jouer les intermédiaires. Dans quel autre pays exige-t-on qu’un producteur, parce qu’il est trop compétitif, reverse une partie de ses avantages à ses concurrents ? La réponse est simple : nulle part.
Afin d’assurer la survie de cette concurrence factice, la commission de régulation de l’énergie a accédé à la demande des producteurs virtuels. Elle a mis au point des calculs byzantins pour les tarifs réglementés de l’électricité – qui servent de référence sur tout le marché français.
Ils sont établis de telle sorte qu’ils soient toujours plus élevés que les prix de marché afin que les concurrents d’EDF puissent offrir des tarifs moins chers et préserver leurs marges. Un système qui fait assumer par les consommateurs et consommatrices les risques de marché pris par ces opérateurs virtuels.
Avant même la crise de l’énergie, ces dispositifs ubuesques dysfonctionnaient à plein, poussant sans nécessité les prix de l’électricité pour les ménages à la hausse, pour le seul profit de ces intermédiaires. À l’automne 2021, c’est-à-dire avant la guerre d’Ukraine qui sert d’alibi pour justifier les hausses récentes, la CRE avait calculé que les prix de l’électricité devaient augmenter de 94 %... Cela faisait un peu désordre, surtout en pleine campagne présidentielle.
Martine Orange
Cela a été le grand jeu du mistigri au sein de l’exécutif ces dernières semaines. C’est à qui se défausserait sur l’autre pour annoncer la hausse du prix de l’électricité. 10 % de hausse, quand, dans le même temps, le gouvernement se vante d’être le défenseur du pouvoir d’achat et des classes moyennes, cela fait tache. Mieux valait éluder la question.
Lors de sa conférence de presse le 16 janvier, Emmanuel Macron s’est donc bien gardé d’évoquer le sujet. Le premier ministre, Gabriel Attal, a fait aussi l’impasse sur cette hausse lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale le 30 janvier. S’il a insisté sur sa croyance dans le nouveau nucléaire, il n’a pas évoqué le dossier des réacteurs actuellement en service, pourtant censément construits pour protéger le pays des aléas de marché.
Revenir sur cette nouvelle augmentation était de toute façon inutile. Le ministre des finances, Bruno Le Maire, qui s’est désormais attribué les fonctions de « ministre de l’énergie », s’était chargé de l’annonce de la manière la plus technocratique possible, pour enterrer toute dimension politique.
À la mi-janvier, il a annoncé au détour d’un discours que la taxe sur la consommation finale de l’électricité (TIFCE) – fusionnée désormais avec la contribution au service public de l’électricité –, qui avait été abaissée à 0,5 euro le MWh (mégawattheure) pendant la crise énergétique, allait retrouver son niveau antérieur de 21 euros le MWh. Un simple « retour à la normale » qui ne méritait pas qu’on s’y arrête, selon le ministère des finances.
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Ce « retour à la normale » va pourtant concerner directement 20 millions de particuliers et de professionnels. Depuis le 1er février, les abonné·es au tarif de base paient leur électricité 8,6 % plus cher et celles et ceux qui ont choisi le tarif modulable – heures pleines-heures creuses – vont voir leur facture augmenter de 9,8 %.
Cette différenciation entre les abonné·es n’est que la première illustration de l’absurdité technocratique qui tient lieu de politique énergétique au sein de l’exécutif : alors que le gouvernement, le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité (RTE) et EDF encourageaient l’an dernier les consommateurs et consommatrices à économiser l’énergie et à mieux étaler leur consommation, en en différant justement une partie la nuit, afin de préserver le système électrique, celles et ceux qui ont choisi de suivre ces incitations sont aujourd’hui les plus pénalisés.
Cette hausse de 10 % vient s’ajouter aux augmentations antérieures. En à peine deux ans, le prix final de l’électricité a augmenté de plus de 40 %. Depuis 2008, il a plus que doublé. La concurrence était censée faire baisser les prix : bizarrement, plus personne n’ose reprendre cet argument usé jusqu’à la corde lors de toutes les dérégulations mises en œuvre au cours des dernières décennies.
Une précarité accrue
Mais, dans le domaine de l’électricité, cela prend une dimension supplémentaire, car cette énergie, dans nos économies modernes, est un bien essentiel, aussi indispensable que l’eau. La progression des prix de l’électricité se traduit donc par une charge incompressible de plus en plus lourde sur les budgets des ménages. Entre 1990 et 2020 – c’est à-dire avant la crise énergétique –, les dépenses énergétiques pour les logements étaient déjà passées de 8 à 14 % pour les ménages. Les chiffres manquent encore pour évaluer le poids des dernières augmentations.
Depuis les hausses de 2022, les associations ne cessent de sonner l’alarme sur la précarité énergétique qui frappe les foyers. Selon les chiffres de la Fondation Abbé Pierre, près d’un·e Français·e sur cinq (soit 12 millions de personnes) a du mal à se chauffer ou doit dormir dans le froid. Près d’un tiers des ménages dit avoir du mal à payer ses factures chaque mois. Ils n’étaient que 18 % il y a trois ans. La nouvelle hausse ne peut donc que fragiliser les ménages les plus modestes.
Ce qui est vrai pour les ménages l’est tout autant pour les PME. La révolte des boulangers, suivie par celle de nombre d’artisans face à la flambée énergétique l’an dernier, a démontré l’importance des prix de l’électricité dans l’équilibre général de leurs activités. Pour beaucoup, les coûts fixes de l’énergie sont souvent bien plus importants que les coûts sociaux, que l’exécutif a érigés, comme les normes environnementales, en boucs émissaires.
Les 10 % de hausse sur ces coûts dans un environnement stagflationniste, où la consommation est en berne, risquent d’être impossibles à répercuter. Combien de faillites en perspective ? Dans sa vision très court-termiste, le gouvernement a repoussé le problème à plus tard.
Le retour de l’austérité
Cette stratégie de l’ellipse est totalement assumée par le gouvernement. Depuis le début de l’année, l’exécutif joue cartes sous table par rapport aux engagements financiers qu’il a pris auprès de la Commission européenne. La France a accepté un programme de redressement de ses comptes publics. Présenté comme le grand retour du couple franco-allemand, ce plan de stabilité européen prévoit de revenir au plus vite dans les clous du traité de Maastricht et même au-delà.
Cela passe par l’apurement de la politique du « quoi qu’il en coûte », au nom de laquelle, depuis la crise sanitaire, l’exécutif a distribué des centaines de milliards de façon indifférenciée, sans contreparties, y compris à des personnes ou des entreprises qui n’en avaient pas besoin.
Lors de la présentation de ses vœux, Bruno Le Maire y avait fait une rapide allusion, sans plus s’étendre : il faut trouver « 12 milliards d’euros d’économies » dès cette année. Il y a mille manières de faire des économies pour un État.
Sans le dire publiquement, l’exécutif a choisi de mener une politique de dévaluation interne, qui, sans en avoir la même intensité, prend la même pente que celle qui a été menée en Grèce : la remise en cause de tous les filets sociaux et la remise en vigueur de la fiscalité indirecte, la plus injuste, la plus inégalitaire, mais celle aussi qui rapporte le plus. La hausse des tarifs de l’électricité s’inscrit dans ce programme.
Des prix administrés
Se défendant de faire payer le « quoi qu’il en coûte » aux Français, le ministre des finances a expliqué que la fin du bouclier tarifaire mis en œuvre « pour protéger les Français » est plus que justifiée puisque la crise énergétique est derrière nous et que « les prix du marché de gros de l’électricité » étaient redescendus à un niveau plus raisonnable.
L’argument se veut imparable : on ne discute pas les prix de marché. Sauf qu’il n’y a rien de plus administré que les prix de l’électricité : ils résultent d’une construction technocratique sur laquelle l’exécutif, en dépit de l’habillage de la commission de régulation de l’énergie (CRE), a la haute main.
Mais les ménages français restent privilégiés, s’est empressé d’expliquer Bruno Le Maire : ils paient leur électricité moins chère que les autres pays européens. C’est faire totalement abstraction des conditions de production de l’électricité, qui n’ont rien de comparable d’un pays à l’autre.
La France produit – en dehors du cas particulier de l’hiver 2022-2023, où des centrales nucléaires ont dû être arrêtées pour cause de corrosion – plus de 80 % de sa consommation électrique, EDF assurant 94 % de cette production hexagonale.
La production d’électricité est un secteur industriel à haute intensité capitalistique et à coûts fixes. Pour le nucléaire, c’est encore plus vrai : le prix du combustible représente une part infime dans les charges de production. Compte tenu de ces données économiques, le prix de l’électricité devrait rester stable – autour de 70 euros le MWh, selon les calculs d’EDF – ou en tout cas ne prendre en compte que la part des approvisionnements achetés ailleurs, c’est-à-dire autour de 20 %.
Or, au nom du marché unique, de la « concurrence libre et non faussée », les gouvernements successifs ont choisi de passer outre les règles économiques de base et de distordre les principes de concurrence : les prix de l’électricité en France sont désormais totalement décorrélés des coûts de production pour être alignés sur les prix du marché de gros européen de l’électricité, dépendant lui-même des cours du gaz – car c’est l’énergie la plus utilisée par les autres électriciens en Europe. Le tout selon des modes de calcul totalement opaques.
Pour faire bonne mesure, afin d’assurer une libre concurrence, il a été imposé à EDF de vendre au prix coûtant de 42 euros le MWh le quart puis le tiers de sa production nucléaire historique – dans le cadre du désormais célébre Arenh (accès régulé à l’énergie nucléaire historique) – à des concurrents qui ne produisent rien mais se contentent de jouer les intermédiaires. Dans quel autre pays exige-t-on qu’un producteur, parce qu’il est trop compétitif, reverse une partie de ses avantages à ses concurrents ? La réponse est simple : nulle part.
Afin d’assurer la survie de cette concurrence factice, la commission de régulation de l’énergie a accédé à la demande des producteurs virtuels. Elle a mis au point des calculs byzantins pour les tarifs réglementés de l’électricité – qui servent de référence sur tout le marché français.
Ils sont établis de telle sorte qu’ils soient toujours plus élevés que les prix de marché afin que les concurrents d’EDF puissent offrir des tarifs moins chers et préserver leurs marges. Un système qui fait assumer par les consommateurs et consommatrices les risques de marché pris par ces opérateurs virtuels.
Le bouclier tarifaire de l’électricité n’a pas été fait pour protéger les Français mais pour couvrir une hérésie économique accouchant d’un marché dysfonctionnel.
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