Cette fin d‘année est l’occasion de synthétiser nos analyses hebdomadaires afin de revenir sur les faits économiques majeurs de 2023 (en vous renvoyant vers nos articles pour en lire l’analyse détaillée), et d’en tirer quelques enseignements sur notre avenir économique en 2024.
Une croissance en berne
La croissance française s’est effondrée depuis la fin de 2022. Si le 2e trimestre a connu un net redressement, il était en réalité principalement dû à un simple effet temporaire de stockage, et la production française a baissé au 3e trimestre. La forte inflation durant cette période n’a pas eu des effets plus importants en raison des très fortes dépenses engagées par le gouvernement pour soutenir l’économie.
D’un côté, c’est évidemment positif à court terme, mais de l'autre, cela a créé un très fort déficit public (encore plus de 150 milliards d’euros), qui augmente fortement la dette publique et donc les futurs intérêts à payer, ce qui constituera à l’avenir un prétexte à plus d’austérité pour le gouvernement.
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La crise inflationniste a eu, comme la plupart du temps, un impact négatif sur l’évolution du pouvoir d’achat, mais il a par chance été limité.
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Des perspectives sombres pour les affaires
Les indicateurs avancés du moral des ménages, du climat des affaires ou des visions des directeurs d’achat ont atteint fin 2023 des niveaux très bas, généralement corrélés avec des récessions. Les indices industriels sont en particulier très touchés par la crise des prix de l’énergie, et ce en France comme dans le reste du monde.
Comme les interventions publiques commencent à refluer en France en raison des déficits insoutenables et coûteux, nous risquons de connaître une nette dégradation dans les prochains trimestres au niveau de l’activité économique.
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Une inflation en recul
En raison de la baisse des prix de l’énergie, l’inflation en France a nettement reflué en 2023, après avoir dépassé les 7 % selon l’institut européen Eurostat (qui utilise des méthodes harmonisées pour tout le contient) alors que l’Insee la sous-estime de plus de 1 %.
Cette seule différence entre les deux instituts divise par deux la croissance totale depuis 2015 calculée par l’Insee, ce qui montre son caractère fictif partiel, et explique beaucoup des difficultés que nous rencontrons. Rappelons aussi que les classes populaires et moyennes subissent une inflation généralement plus élevée que les plus riches. L’Insee estime que l’inflation devrait revenir à 2,5 % mi 2024.
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Ayant d’abord principalement frappé l’énergie, l’inflation s’est répandue sur l’alimentaire, et frappe désormais durement ce secteur.
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On constate déjà une hausse cumulée du panier de référence de plus de 25 %, et l’inflation de l’alimentaire devrait rebondir au début de 2024 en raison des renégociations tarifaires légales en cours dans la grande distribution.
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En conséquence de cette crise, 1 Français sur 3 est contraint de sauter des repas et ne mange pas à sa faim.
Chômage : la fin d’un cycle de baisse, la propagande gouvernementale a fait long feu
La baisse du chômage, dont le gouvernement s’est tant vanté, est bien moins glorieuse que ce qu’il proclame. Certes réelle dans les chiffres, la baisse du chômage résulte en partie de reclassements entre différentes catégories. Et si le total des chômeurs inscrits à Pôle emploi a baissé de quelques centaines de milliers en 2022, il reste toujours supérieur à 6 millions de personnes. Cela représente plus de 20 % de la population active – et sans doute 1 travailleur du privé sur 4 –, soit un niveau historiquement haut du chômage, bien loin de la propagande du gouvernement qui ose employer le mot de « plein emploi » comme objectif...
Dans le même temps, les grands médias ne contredisent pas la propagande gouvernementale du « on est proche du plein emploi », et participe ainsi à la fabrique du consentement. La réalité est cependant tout autre : le mouvement s’est inversé fin 2023 et le chômage est reparti à la hausse, ce qui est cohérent avec la dégradation du climat économique.
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