Rattrapage. La patrie de Gandhi surfe sur une formidable vague de croissance, mais elle ne remplacera pas de sitôt la Chine comme nouveau moteur de l’économie mondiale.
De notre envoyé spécial à New Delhi, Chennai et Bangalore, François Miguet
De notre envoyé spécial à New Delhi, Chennai et Bangalore, François Miguet
![](https://journal.lepoint.fr/images/2023/12/15/25753642lpw-25794478-libre-jpg_9995494.jpg)
Futuriste. Campus du prestataire informatique indien Infosys à Electronic City, à Bangalore, dans l’État de Karnataka.En cette matinée de novembre, il fait 28 degrés et un épais nuage jaunâtre s’est abattu sur New Delhi. « L’indice de qualité de l’air est de 472, signale l’application météo de notre téléphone. Ce niveau est nocif et peut provoquer des problèmes respiratoires chez les personnes en bonne santé. » Nous voilà prévenus. Partout, on se racle la gorge, on tousse, on crache. Et le thé au lait, servi à toute heure, n’y change rien. Chaleur, poussière… et pollution. Tel est le cocktail habituel en cette semaine d’après Diwali, la fête des lumières, aussi importante que notre Noël. Ni sapin, ni neige, ni traîneau. Mais des pétards et des fumigènes dont les fumerolles s’ajoutent aux fumées des centrales à charbon et aux feux allumés par les paysans des campagnes alentour. Les autorités avaient annoncé la mise en place d’une circulation alternée ; elles y ont renoncé. Trop compliqué. Personne ne porte de masque. Bronchite pour tous. « Happy Diwali ! »
4 000 milliards de dollars. Le gentleman qui nous reçoit, dans le confort d’un vaste bureau climatisé, toussote lui aussi. Mais rien, pas même la toxicité de l’air, ne pourrait le faire dévier de son optimisme. « C’est normal en cette saison », évacue-t-il. Franche poignée de main, sourire appuyé, et le voici qui embraie d’un ton robotique. Comme s’il avait, plus de mille fois déjà, répété les mêmes arguments. « L’Inde est déjà une économie de près de 4 000 milliards de dollars, et c’est celle qui croît le plus vite dans le monde. Selon le Fonds monétaire international (FMI), nous continuerons à l’être l’an prochain. Et je pense que nous pourrons faire encore mieux, c’est-à-dire entre 9 et 10 % de croissance annuelle dans les trente années qui suivront 2025. » Parole d’Amitabh Kant, le sherpa du G20 indien, sorte de ministre bis des Finances, proche parmi les proches du Premier ministre Narendra Modi. À l’entendre, l’heure de la revanche économique indienne a sonné.
Où s’arrêtera la course de l’« éléphant » ? Porté par une démographie dynamique, il a dépassé cette année, et avec sept ans d’avance sur les prévisions, son rival chinois en nombre d’habitants, à 1, 4284 milliard selon les Nations unies. Depuis l’an dernier, son PIB a supplanté celui de l’ancien colonisateur britannique pour devenir le cinquième de la planète. C’est cinq rangs de mieux qu’en 2014, lorsque Modi a conquis le Panchavati, la résidence officielle du Premier ministre. Le Japon et l’Allemagne ne sont pas très loin devant. « Et, si l’on parvenait à croître de 4 points de plus que la Chine annuellement sur les quinze prochaines années, tout en conservant notre stabilité politique, nous pourrions la rattraper », veut croire Amitabh Kant, avant de nous dédicacer un exemplaire de son essai Made in India et de nous présenter sur son portable des photos de lui en compagnie des entrepreneurs américains vedettes Sam Altman (ChatGPT) et Elon Musk (Tesla, SpaceX). « Je compte bien convaincre monsieur Musk d’installer une usine de voitures chez nous. »
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Made in India. Amitabh Kant, sherpa du G20 pendant l’année de la présidence indienne.
Moment indien. Pour l’instant, l’insaisissable patron sud-africain n’a pas encore donné sa réponse. Qu’importe ! Cet agréable refrain du « moment indien », on l’entend beaucoup ces temps-ci. Et bien au-delà des quartiers sécurisés de Mumbai (ex-Bombay), de Bangalore ou de New Delhi. Chez les banquiers américains de Morgan Stanley, par exemple. « Nous pensons que l’Inde est en passe de devenir la troisième économie mondiale d’ici à la fin de cette décennie », avance Ridham Desai, l’un de ses analystes. Mais aussi au sein du cabinet de conseil new-yorkais McKinsey. En septembre 2022, son PDG, Bob Sternfels, y est allé de sa déclaration d’amour : « Je pense sincèrement que c’est le siècle de l’Inde. »
Contacté par Le Point, Jonathan Gray, le numéro deux de Blackstone, le fonds de capital-investissement le plus puissant du globe avec plus de 1 000 milliards de dollars de force de frappe, est sur une ligne similaire. « Avec plus de 50 milliards de dollars déjà investis, l’Inde est notre troisième zone géographique d’investissement en fonds propres, après les États-Unis et le Royaume-Uni. Alors que d’autres investisseurs quittaient le pays il y a dix ans, nous avons choisi d’accélérer, à tel point que nous sommes aujourd’hui le premier investisseur étranger en immobilier et en capital-investissement. »
Dividende démographique. Indubitablement, la terre des maharajas ne manque pas d’atouts. Le premier, du moins sur le papier, est la jeunesse. L’âge médian des Indiens est de 27,6 ans, et, à l’horizon 2050, seulement 15 % d’entre eux auront plus de 65 ans. Aucune autre nation ne disposera d’autant de bras en âge de travailler. En théorie, c’est une excellente chose. Dans les réceptions chics de Delhi ou de Bangalore, on se rengorge du « dividende démographique ».
Comprendre : une période rêvée, comme celles qu’a connue la Chine, pendant laquelle les forces vives capables de faire tourner les usines à plein régime sont plus nombreuses que les seniors – un détail qui a son importance dans un pays où les aînés sont à la charge de leurs enfants. Idéalement, cela crée un cercle vertueux d’enrichissement qui augmente naturellement la consommation intérieure, laquelle génère des investissements, et ainsi de suite.
6,3 %
C’est la croissance que l’Inde affichera cette année, selon le FMI. C’est mieux que la Chine (5 %) et les États-Unis (2,1 %). Et loin devant la France (1 %).
Identité biométrique. Le deuxième atout est l’accélération numérique. Depuis dix ans, l’Inde a nettement amélioré son maillage de télécommunications. Résultat : le réseau 4 G, distribué à des tarifs imbattables, couvre 98 % de la population, avec, disons-le, moins de zones blanches qu’en France. L’écrasante majorité des foyers est dotée d’au moins un smartphone ; les modèles de base, d’origine chinoise, étant vendus autour de 80 euros. « Le gouvernement a aussi incité les résidents des zones rurales à ouvrir des comptes bancaires en ligne, ajoute l’universitaire Nand Kishore Singh, affilié au parti de Modi et ex-artisan de la libéralisation de l’économie indienne dans les années 1990. Avec ça, on peut virer les aides sociales en se passant des espèces. » En parallèle, l’État central a déployé le Aadhaar (en français : « fondation »), un système d’identité biométrique obligatoire qui, couplé à la Unified Payments Interface (UPI), permet de payer en ligne de manière tracée et sécurisée.
Des gadgets ? Pas du tout. Le cash, autrefois incontournable, est passé au second plan. Buralistes, chauffeurs de rickshaw, marchands de fruits ambulants… Tous acceptent désormais d’être réglés via l’UPI ; le plus souvent à l’aide d’un code QR à flasher sur son portable. Le succès est tel que l’Inde est, chaque jour, à l’origine de quatre paiements mobiles sur dix dans le monde, selon Morgan Stanley. Nous avons pu rencontrer Pramod Varma, le concepteur d’Aadhar et d’UPI dans son repaire de Bangalore. « En 2009, quand le gouvernement m’a demandé de lancer ces projets, seulement 17 % de la population avait un compte en banque, contre près de la totalité maintenant », relate-t-il avec fierté. À l’époque, ce docteur en informatique avait un joli job à Boston. « J’étais bien en Amérique, poursuit-il, mais j’ai saisi l’occasion d’être utile à mon pays, car j’avais la conviction qu’il ne pourrait jamais décoller tant que la majorité de sa population restait dans l’économie informelle. »
Futurs entrepreneurs. Chaque année, 1,5 million de potentiels Pramod Varma sortent des écoles d’ingénieurs indiennes. Oui, 1,5 million… Voilà la troisième carte maîtresse locale : ses cerveaux. Les plus brillants sont issus des 23 Indian Institutes of Technology (IITs). Nombre de leurs prédécesseurs, tels le PDG d’Alphabet (maison mère de Google), Sundar Pichai, ou le patron d’IBM, Arvind Krishna, se sont exilés une fois diplômés. Mais, à entendre Veezhinathan Kamakoti, le directeur de l’IIT Madras, plus élitiste que Polytechnique avec seulement 0,1 % de candidats admis, il n’y aurait plus de fuite des cerveaux : « Le “brain drain”, c’est fini. Seulement 5 % de mes étudiants partent à l’étranger. » Ce professeur de sciences informatiques, père du premier semi-conducteur indien, qui nous reçoit dans son bureau tout en boiserie, en est persuadé : il forme en ce moment même de futurs entrepreneurs de renommée mondiale. « Cette année, nous allons déposer 315 brevets et incuber 100 start-up qui travaillent dans des domaines clés comme le spatial, le ferroviaire, les batteries ou les semi-conducteurs. »
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Excellence. Pramod Varma (en haut) et Veezhinathan Kamakoti (ci-dessus), deux brillants esprits au service du développement informatique et économique de l’Inde.
De notre envoyé spécial à New Delhi, Chennai et Bangalore, François Miguet
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Futuriste. Campus du prestataire informatique indien Infosys à Electronic City, à Bangalore, dans l’État de Karnataka.En cette matinée de novembre, il fait 28 degrés et un épais nuage jaunâtre s’est abattu sur New Delhi. « L’indice de qualité de l’air est de 472, signale l’application météo de notre téléphone. Ce niveau est nocif et peut provoquer des problèmes respiratoires chez les personnes en bonne santé. » Nous voilà prévenus. Partout, on se racle la gorge, on tousse, on crache. Et le thé au lait, servi à toute heure, n’y change rien. Chaleur, poussière… et pollution. Tel est le cocktail habituel en cette semaine d’après Diwali, la fête des lumières, aussi importante que notre Noël. Ni sapin, ni neige, ni traîneau. Mais des pétards et des fumigènes dont les fumerolles s’ajoutent aux fumées des centrales à charbon et aux feux allumés par les paysans des campagnes alentour. Les autorités avaient annoncé la mise en place d’une circulation alternée ; elles y ont renoncé. Trop compliqué. Personne ne porte de masque. Bronchite pour tous. « Happy Diwali ! »
4 000 milliards de dollars. Le gentleman qui nous reçoit, dans le confort d’un vaste bureau climatisé, toussote lui aussi. Mais rien, pas même la toxicité de l’air, ne pourrait le faire dévier de son optimisme. « C’est normal en cette saison », évacue-t-il. Franche poignée de main, sourire appuyé, et le voici qui embraie d’un ton robotique. Comme s’il avait, plus de mille fois déjà, répété les mêmes arguments. « L’Inde est déjà une économie de près de 4 000 milliards de dollars, et c’est celle qui croît le plus vite dans le monde. Selon le Fonds monétaire international (FMI), nous continuerons à l’être l’an prochain. Et je pense que nous pourrons faire encore mieux, c’est-à-dire entre 9 et 10 % de croissance annuelle dans les trente années qui suivront 2025. » Parole d’Amitabh Kant, le sherpa du G20 indien, sorte de ministre bis des Finances, proche parmi les proches du Premier ministre Narendra Modi. À l’entendre, l’heure de la revanche économique indienne a sonné.
Où s’arrêtera la course de l’« éléphant » ? Porté par une démographie dynamique, il a dépassé cette année, et avec sept ans d’avance sur les prévisions, son rival chinois en nombre d’habitants, à 1, 4284 milliard selon les Nations unies. Depuis l’an dernier, son PIB a supplanté celui de l’ancien colonisateur britannique pour devenir le cinquième de la planète. C’est cinq rangs de mieux qu’en 2014, lorsque Modi a conquis le Panchavati, la résidence officielle du Premier ministre. Le Japon et l’Allemagne ne sont pas très loin devant. « Et, si l’on parvenait à croître de 4 points de plus que la Chine annuellement sur les quinze prochaines années, tout en conservant notre stabilité politique, nous pourrions la rattraper », veut croire Amitabh Kant, avant de nous dédicacer un exemplaire de son essai Made in India et de nous présenter sur son portable des photos de lui en compagnie des entrepreneurs américains vedettes Sam Altman (ChatGPT) et Elon Musk (Tesla, SpaceX). « Je compte bien convaincre monsieur Musk d’installer une usine de voitures chez nous. »
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Made in India. Amitabh Kant, sherpa du G20 pendant l’année de la présidence indienne.
Moment indien. Pour l’instant, l’insaisissable patron sud-africain n’a pas encore donné sa réponse. Qu’importe ! Cet agréable refrain du « moment indien », on l’entend beaucoup ces temps-ci. Et bien au-delà des quartiers sécurisés de Mumbai (ex-Bombay), de Bangalore ou de New Delhi. Chez les banquiers américains de Morgan Stanley, par exemple. « Nous pensons que l’Inde est en passe de devenir la troisième économie mondiale d’ici à la fin de cette décennie », avance Ridham Desai, l’un de ses analystes. Mais aussi au sein du cabinet de conseil new-yorkais McKinsey. En septembre 2022, son PDG, Bob Sternfels, y est allé de sa déclaration d’amour : « Je pense sincèrement que c’est le siècle de l’Inde. »
Contacté par Le Point, Jonathan Gray, le numéro deux de Blackstone, le fonds de capital-investissement le plus puissant du globe avec plus de 1 000 milliards de dollars de force de frappe, est sur une ligne similaire. « Avec plus de 50 milliards de dollars déjà investis, l’Inde est notre troisième zone géographique d’investissement en fonds propres, après les États-Unis et le Royaume-Uni. Alors que d’autres investisseurs quittaient le pays il y a dix ans, nous avons choisi d’accélérer, à tel point que nous sommes aujourd’hui le premier investisseur étranger en immobilier et en capital-investissement. »
Dividende démographique. Indubitablement, la terre des maharajas ne manque pas d’atouts. Le premier, du moins sur le papier, est la jeunesse. L’âge médian des Indiens est de 27,6 ans, et, à l’horizon 2050, seulement 15 % d’entre eux auront plus de 65 ans. Aucune autre nation ne disposera d’autant de bras en âge de travailler. En théorie, c’est une excellente chose. Dans les réceptions chics de Delhi ou de Bangalore, on se rengorge du « dividende démographique ».
Comprendre : une période rêvée, comme celles qu’a connue la Chine, pendant laquelle les forces vives capables de faire tourner les usines à plein régime sont plus nombreuses que les seniors – un détail qui a son importance dans un pays où les aînés sont à la charge de leurs enfants. Idéalement, cela crée un cercle vertueux d’enrichissement qui augmente naturellement la consommation intérieure, laquelle génère des investissements, et ainsi de suite.
6,3 %
C’est la croissance que l’Inde affichera cette année, selon le FMI. C’est mieux que la Chine (5 %) et les États-Unis (2,1 %). Et loin devant la France (1 %).
Identité biométrique. Le deuxième atout est l’accélération numérique. Depuis dix ans, l’Inde a nettement amélioré son maillage de télécommunications. Résultat : le réseau 4 G, distribué à des tarifs imbattables, couvre 98 % de la population, avec, disons-le, moins de zones blanches qu’en France. L’écrasante majorité des foyers est dotée d’au moins un smartphone ; les modèles de base, d’origine chinoise, étant vendus autour de 80 euros. « Le gouvernement a aussi incité les résidents des zones rurales à ouvrir des comptes bancaires en ligne, ajoute l’universitaire Nand Kishore Singh, affilié au parti de Modi et ex-artisan de la libéralisation de l’économie indienne dans les années 1990. Avec ça, on peut virer les aides sociales en se passant des espèces. » En parallèle, l’État central a déployé le Aadhaar (en français : « fondation »), un système d’identité biométrique obligatoire qui, couplé à la Unified Payments Interface (UPI), permet de payer en ligne de manière tracée et sécurisée.
Des gadgets ? Pas du tout. Le cash, autrefois incontournable, est passé au second plan. Buralistes, chauffeurs de rickshaw, marchands de fruits ambulants… Tous acceptent désormais d’être réglés via l’UPI ; le plus souvent à l’aide d’un code QR à flasher sur son portable. Le succès est tel que l’Inde est, chaque jour, à l’origine de quatre paiements mobiles sur dix dans le monde, selon Morgan Stanley. Nous avons pu rencontrer Pramod Varma, le concepteur d’Aadhar et d’UPI dans son repaire de Bangalore. « En 2009, quand le gouvernement m’a demandé de lancer ces projets, seulement 17 % de la population avait un compte en banque, contre près de la totalité maintenant », relate-t-il avec fierté. À l’époque, ce docteur en informatique avait un joli job à Boston. « J’étais bien en Amérique, poursuit-il, mais j’ai saisi l’occasion d’être utile à mon pays, car j’avais la conviction qu’il ne pourrait jamais décoller tant que la majorité de sa population restait dans l’économie informelle. »
Futurs entrepreneurs. Chaque année, 1,5 million de potentiels Pramod Varma sortent des écoles d’ingénieurs indiennes. Oui, 1,5 million… Voilà la troisième carte maîtresse locale : ses cerveaux. Les plus brillants sont issus des 23 Indian Institutes of Technology (IITs). Nombre de leurs prédécesseurs, tels le PDG d’Alphabet (maison mère de Google), Sundar Pichai, ou le patron d’IBM, Arvind Krishna, se sont exilés une fois diplômés. Mais, à entendre Veezhinathan Kamakoti, le directeur de l’IIT Madras, plus élitiste que Polytechnique avec seulement 0,1 % de candidats admis, il n’y aurait plus de fuite des cerveaux : « Le “brain drain”, c’est fini. Seulement 5 % de mes étudiants partent à l’étranger. » Ce professeur de sciences informatiques, père du premier semi-conducteur indien, qui nous reçoit dans son bureau tout en boiserie, en est persuadé : il forme en ce moment même de futurs entrepreneurs de renommée mondiale. « Cette année, nous allons déposer 315 brevets et incuber 100 start-up qui travaillent dans des domaines clés comme le spatial, le ferroviaire, les batteries ou les semi-conducteurs. »
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