À l'approche des fêtes de fin d'année, la France subit toujours les maux d'une inflation qui perdure malgré les « pics » annoncés trop hâtivement par le gouvernement. Et malgré les revendications d'une indexation des salaires sur l'inflation, ces derniers n'ont pas suivi. La santé économique des Français s'est donc dégradée, avec des répercussions sur notre économie qui vient d'entrer en décroissance. De plus, notre gouvernement a convenu avec Bruxelles de diminuer son soutien à l'économie en 2024 ; la situation devrait donc continuer à se détériorer dans les prochains mois, dans un contexte de crises internationales compliquées, entraînant un climat social pour le moins chaotique. Qu'avons-nous à craindre pour notre pouvoir d'achat et nos emplois ? Explications.
Rappelons tout d’abord que le fameux PIB (Produit Intérieur Brut) est un indicateur économique qui mesure la production économique, c’est-à-dire la valeur de tous les biens et services produits. Souvent décrié – et pour de très bonnes raisons – pour son utilisation en tant que principal indicateur économique, le PIB offre cependant une bonne vision de la production économique de la France, et donc de l’évolution corrélative de nos revenus et de notre pouvoir d’achat.
En route vers la récession ?
Le deuxième trimestre 2023 avait été marqué par une croissance étonnement élevée de +0,6 %, causée essentiellement par une très forte hausse des stocks. Cet effet ne pouvant évidemment pas durer, la croissance a fortement baissé au troisième trimestre, jusqu’à devenir très légèrement négative : le PIB est ainsi annoncé en baisse de -0,1 %. On ne parle pas encore à ce stade de récession, car sa définition impose de connaître pour cela deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.
![](https://elucid.media/wp-content/uploads/resized/2023/12/01-010-evolution-pib-deflate-trimestriel-france-2023-12-d.jpg_fit-1000x0-q87-hash00.jpg?x96652)
Rappelons également que ces chiffres sont calculés avec le controversé indice des prix de l’Insee, mais que celui d’Eurostat, à la méthode de calcul harmonisée en Europe, lui est quasiment toujours supérieur. L’écart entre ces deux indices a atteint 1 point de pourcentage au début de 2023, et reste encore de 0,4 point actuellement.
![](https://elucid.media/wp-content/uploads/resized/2023/12/01-020-taux-inflation-annuel-france-2023-12-d.jpg_fit-1000x0-q87-hash00.jpg?x96652)
De façon générale, les calculs de ces deux instituts publics de statistique ont fortement divergé en 2022. Au final, l’écart entre leur évaluation de l’inflation depuis 2015 atteint 2,7 %, pour une croissance totale durant cette période de +9,4 %. Il y a donc une incertitude sur au moins le quart de la valeur de la croissance de ces 8 dernières années, ce qui est colossal.
Si on utilisait le chiffre d’Eurostat, la décroissance serait encore plus forte. En effet, « la croissance du PIB » correspond à son augmentation sous déduction du montant de l’inflation. Le calcul de ce dernier a donc une grande importance pour la communication du gouvernement.
Au final, selon l’Insee, après le choc de la crise du Covid, la croissance sur un an semble donc se stabiliser un peu au-dessus des +0,5 %.
![](https://elucid.media/wp-content/uploads/resized/2023/12/01-030-evolution-pib-deflate-france-2023-12-d.jpg_fit-1000x0-q87-hash00.jpg?x96652)
Il y a donc clairement « une panne » du PIB trimestriel français, qui semble « caler » à un niveau 2 à 3 fois moindre que son niveau de 2017-2019.
Si une faible croissance ou une décroissance est évidemment une bonne nouvelle pour la Planète, cela pose d’importants problèmes économiques et sociaux (chômage, pouvoir d’achat, pauvreté), puisque les gouvernements s’obstinent à ne pas adapter l’économie aux objectifs environnementaux (qui est en outre une réalité inévitable à terme pour des raisons physiques), pour créer un système qui permettrait une prospérité sans croissance.
La croissance totale pour l’année 2022, par rapport à 2021, s’établit au final à +2,5 %.
![](https://elucid.media/wp-content/uploads/resized/2023/12/01-040-evolution-pib-annuel-france-2023-12-d.jpg_fit-1000x0-q87-hash00.jpg?x96652)
Cependant, cette croissance clôture simplement le rebond post-Covid. La perte de production (et donc de pouvoir d'achat) par rapport à la tendance 2016-2019 est très importante.
![](https://elucid.media/wp-content/uploads/resized/2023/12/01-050-evolution-pib-trimestriel-france-2023-12-d.jpg_fit-1000x0-q87-hash00.jpg?x96652)
Le PIB par habitant en 2023 à peine à son niveau de 2019
Le recours au PIB trimestriel par habitant permet de mieux analyser l’évolution du niveau de vie moyen. Il est en effet important de tenir compte de la croissance démographique : si le PIB augmente de +1 % et que la population augmente de +2 %, la richesse par habitant baisse en réalité de -1 %, car la croissance est trop faible.
C’est pour cette raison que, contrairement au PIB du pays, le PIB trimestriel par habitant vient à peine de retrouver son niveau d’avant crise du deuxième trimestre 2019, où il était à son plus haut historique.
![](https://elucid.media/wp-content/uploads/resized/2023/12/02-020-evolution-pib-par-habitant-trimestriel-france-2023-12-d.jpg_fit-1000x0-q87-hash00.jpg?x96652)
Sans surprise, puisque notre pays connaît toujours une croissance démographique, la croissance sur un an du PIB par habitant est nettement plus faible que celle du PIB, et s’établit à peine à +0,3 %.
![](https://elucid.media/wp-content/uploads/resized/2023/12/02-030-evolution-pib-par-habitant-deflate-france-2023-12-d.jpg_fit-1000x0-q87-hash00.jpg?x96652)
On est très loin du niveau qu’aurait atteint le PIB si la très forte croissance de la période 1995-2007 s’était maintenue : le PIB devrait être supérieur de 20 points environ. Cela confirme bien que, compte tenu de notre niveau de développement, il est illusoire de penser maintenir une croissance élevée sur une longue période.
![](https://elucid.media/wp-content/uploads/resized/2023/12/02-040-evolution-tendance-pib-par-habitant-trimestriel-france-2023-12-d.jpg_fit-1000x0-q87-hash00.jpg?x96652)
Pour mémoire, sur toute l’année 2022, le PIB par habitant a crû de +2,2 %, 0,3 point de moins que le PIB. Mais une partie de cette croissance est probablement « fictive », simplement due à une sous-estimation de l’inflation.
![](https://elucid.media/wp-content/uploads/resized/2023/12/02-050-evolution-pib-par-habitant-annuel-france-2023-12-d.jpg_fit-1000x0-q87-hash00.jpg?x96652)
Une croissance plombée par le commerce extérieur
L’analyse des contributions à la croissance du PIB (c’est-à-dire à leur effet sur la croissance de ce dernier) permet de constater que, après trois trimestres d’atonie, la demande intérieure (hors stocks) a nettement rebondi au troisième trimestre 2023 ; elle a soutenu la croissance à hauteur de +0,5 %. Le PIB a cependant était plombé par un fort impact négatif du commerce extérieur, et par une baisse des stocks logique après la forte hausse du deuxième trimestre (ceux-ci ont au fil du temps un impact quasi nul en moyenne).
![](https://elucid.media/wp-content/uploads/resized/2023/12/03-010-contribution-evolution-pib-trimestriel-france-2023-12-d.jpg_fit-1000x0-q87-hash00.jpg?x96652)
Pour mieux comprendre, intéressons-nous à l’évolution des principales composantes du PIB. Les croissances les plus importantes sont venues de la consommation des ménages (+0,6 %) ainsi que de la consommation (+0,5 %) et de l’investissement (+0,8 %) du secteur public. Les impacts négatifs les plus importants ont été ceux des exportations (-1 %) et de l’investissement des ménages (-1 %), ce dernier poste correspondant principalement à la construction immobilière qui est sinistrée.
Rappelons tout d’abord que le fameux PIB (Produit Intérieur Brut) est un indicateur économique qui mesure la production économique, c’est-à-dire la valeur de tous les biens et services produits. Souvent décrié – et pour de très bonnes raisons – pour son utilisation en tant que principal indicateur économique, le PIB offre cependant une bonne vision de la production économique de la France, et donc de l’évolution corrélative de nos revenus et de notre pouvoir d’achat.
En route vers la récession ?
Le deuxième trimestre 2023 avait été marqué par une croissance étonnement élevée de +0,6 %, causée essentiellement par une très forte hausse des stocks. Cet effet ne pouvant évidemment pas durer, la croissance a fortement baissé au troisième trimestre, jusqu’à devenir très légèrement négative : le PIB est ainsi annoncé en baisse de -0,1 %. On ne parle pas encore à ce stade de récession, car sa définition impose de connaître pour cela deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.
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Rappelons également que ces chiffres sont calculés avec le controversé indice des prix de l’Insee, mais que celui d’Eurostat, à la méthode de calcul harmonisée en Europe, lui est quasiment toujours supérieur. L’écart entre ces deux indices a atteint 1 point de pourcentage au début de 2023, et reste encore de 0,4 point actuellement.
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De façon générale, les calculs de ces deux instituts publics de statistique ont fortement divergé en 2022. Au final, l’écart entre leur évaluation de l’inflation depuis 2015 atteint 2,7 %, pour une croissance totale durant cette période de +9,4 %. Il y a donc une incertitude sur au moins le quart de la valeur de la croissance de ces 8 dernières années, ce qui est colossal.
Si on utilisait le chiffre d’Eurostat, la décroissance serait encore plus forte. En effet, « la croissance du PIB » correspond à son augmentation sous déduction du montant de l’inflation. Le calcul de ce dernier a donc une grande importance pour la communication du gouvernement.
Au final, selon l’Insee, après le choc de la crise du Covid, la croissance sur un an semble donc se stabiliser un peu au-dessus des +0,5 %.
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Il y a donc clairement « une panne » du PIB trimestriel français, qui semble « caler » à un niveau 2 à 3 fois moindre que son niveau de 2017-2019.
Si une faible croissance ou une décroissance est évidemment une bonne nouvelle pour la Planète, cela pose d’importants problèmes économiques et sociaux (chômage, pouvoir d’achat, pauvreté), puisque les gouvernements s’obstinent à ne pas adapter l’économie aux objectifs environnementaux (qui est en outre une réalité inévitable à terme pour des raisons physiques), pour créer un système qui permettrait une prospérité sans croissance.
La croissance totale pour l’année 2022, par rapport à 2021, s’établit au final à +2,5 %.
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Cependant, cette croissance clôture simplement le rebond post-Covid. La perte de production (et donc de pouvoir d'achat) par rapport à la tendance 2016-2019 est très importante.
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Le PIB par habitant en 2023 à peine à son niveau de 2019
Le recours au PIB trimestriel par habitant permet de mieux analyser l’évolution du niveau de vie moyen. Il est en effet important de tenir compte de la croissance démographique : si le PIB augmente de +1 % et que la population augmente de +2 %, la richesse par habitant baisse en réalité de -1 %, car la croissance est trop faible.
C’est pour cette raison que, contrairement au PIB du pays, le PIB trimestriel par habitant vient à peine de retrouver son niveau d’avant crise du deuxième trimestre 2019, où il était à son plus haut historique.
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Sans surprise, puisque notre pays connaît toujours une croissance démographique, la croissance sur un an du PIB par habitant est nettement plus faible que celle du PIB, et s’établit à peine à +0,3 %.
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On est très loin du niveau qu’aurait atteint le PIB si la très forte croissance de la période 1995-2007 s’était maintenue : le PIB devrait être supérieur de 20 points environ. Cela confirme bien que, compte tenu de notre niveau de développement, il est illusoire de penser maintenir une croissance élevée sur une longue période.
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Pour mémoire, sur toute l’année 2022, le PIB par habitant a crû de +2,2 %, 0,3 point de moins que le PIB. Mais une partie de cette croissance est probablement « fictive », simplement due à une sous-estimation de l’inflation.
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Une croissance plombée par le commerce extérieur
L’analyse des contributions à la croissance du PIB (c’est-à-dire à leur effet sur la croissance de ce dernier) permet de constater que, après trois trimestres d’atonie, la demande intérieure (hors stocks) a nettement rebondi au troisième trimestre 2023 ; elle a soutenu la croissance à hauteur de +0,5 %. Le PIB a cependant était plombé par un fort impact négatif du commerce extérieur, et par une baisse des stocks logique après la forte hausse du deuxième trimestre (ceux-ci ont au fil du temps un impact quasi nul en moyenne).
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Pour mieux comprendre, intéressons-nous à l’évolution des principales composantes du PIB. Les croissances les plus importantes sont venues de la consommation des ménages (+0,6 %) ainsi que de la consommation (+0,5 %) et de l’investissement (+0,8 %) du secteur public. Les impacts négatifs les plus importants ont été ceux des exportations (-1 %) et de l’investissement des ménages (-1 %), ce dernier poste correspondant principalement à la construction immobilière qui est sinistrée.
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