Tweet
22/08/2023
Le baril du pétrole finit par une légère hausse, après s’être inscrit dans une tendance baissière.
Dans les deux derniers mois, commente Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Paris), « il y a eu trois phases en matière d’évolution des prix du pétrole brut sur le marché mondial : une hausse importante, qui a commencé à la fin juin et qui a duré jusqu’au 9 août environ ; une baisse entre le 10 août et le 16 août ; et une remontée depuis. La hausse a été de $15 par baril environ pour le Brent de la mer du Nord et la baisse de $4/b ».
A noter que, les 17, 18 et 21 août, les prix sont repartis à la hausse (+$2,5/b environ). Est-ce que ce sera très passager ou un peu plus durable ? « La suite de l’histoire le dira », indique M. Perrin.
Et d’ajouter : «La baisse des cours de l’or noir entre le 10 et le 16 août s’explique principalement par les inquiétudes sur la santé de l’économie chinoise. On ne doit jamais oublier que la Chine est le deuxième consommateur mondial de pétrole et le premier importateur ».
Or, souligne l’expert en questions énergétiques, «plusieurs indices économiques chinois publiés récemment ont été jugés décevants ou préoccupants par les observateurs, d’où une correction à la baisse ». Mais, comme indiqué, « l’ampleur de cette baisse est à peu près quatre fois inférieure à celle de la hausse enregistrée au cours des semaines précédentes.
Il faut donc relativiser ». Enchaînant, M. Perrin affirme que le risque de voir les prix du baril baisser encore « existe mais les prix du pétrole sont quand même repartis modestement à la hausse au cours des trois dernières séances (17, 18 et 21 juin) ». Les opérateurs de marché (traders) «constatent que l’équilibre offre/demande est plus tendu et que les stocks pétroliers diminuent depuis des semaines. C’est un facteur clé qui est susceptible de soutenir les prix ».
Autre élément essentiel, «la demande pétrolière mondiale est en augmentation pour la troisième année consécutive après la pandémie de Covid-19 en 2020 et nous allons battre en 2023 tous les records en termes de consommation de pétrole ».
Certes, poursuit M. Perrin, « il n’y a pas que des éléments haussiers pour le marché pétrolier mais, avec une demande record et une offre qui a un peu de mal à suivre, le paysage mondial est quand même actuellement plutôt favorable pour les producteurs d’or noir.
Par ailleurs, l’expert indique que l’OPEP et l’OPEP+ « ne restent pas inactifs. L’OPEP+ a décidé à quelques reprises depuis l’automne 2022 de réduire sa production en vue, justement, de soutenir les prix et certains pays OPEP+, dont l’Arabie Saoudite au premier chef (l’Algérie a apporté aussi sa contribution), ont ajouté à ces décisions collectives des réductions volontaires de leur production ».
Rappelons que l’OPEP+ représente à peu près 50% de la production pétrolière mondiale et qu’elle a donc un poids important sur le marché pétrolier. Cette coalition de pays pétroliers « ne peut maîtriser qu’une seule chose : sa production.
Elle ne peut évidemment pas influer sur la consommation ou sur l’offre pétrolière de pays non-OPEP+. Mais elle utilise le levier dont elle dispose et elle l’a fait, au cours des derniers mois, de façon habile et proactive et tout ceci est plutôt efficace ». Relevant que l’environnement international « est très incertain mais, dans ce brouillard économique et géopolitique, l’OPEP+ joue assez bien les atouts qu’elle a dans son jeu.
Le prix actuel du Brent (le lundi 21 août en début d’après-midi heure de Paris) est de $85,69/b et celui du West Texas Intermediate (WTI) de $81,65/b. Ce sont des niveaux intéressants pour les pays exportateurs de pétrole. Mais il faudra qu’ils restent très vigilants».
Lpn.
Le baril du pétrole finit par une légère hausse, après s’être inscrit dans une tendance baissière.
Dans les deux derniers mois, commente Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Paris), « il y a eu trois phases en matière d’évolution des prix du pétrole brut sur le marché mondial : une hausse importante, qui a commencé à la fin juin et qui a duré jusqu’au 9 août environ ; une baisse entre le 10 août et le 16 août ; et une remontée depuis. La hausse a été de $15 par baril environ pour le Brent de la mer du Nord et la baisse de $4/b ».
A noter que, les 17, 18 et 21 août, les prix sont repartis à la hausse (+$2,5/b environ). Est-ce que ce sera très passager ou un peu plus durable ? « La suite de l’histoire le dira », indique M. Perrin.
Et d’ajouter : «La baisse des cours de l’or noir entre le 10 et le 16 août s’explique principalement par les inquiétudes sur la santé de l’économie chinoise. On ne doit jamais oublier que la Chine est le deuxième consommateur mondial de pétrole et le premier importateur ».
Or, souligne l’expert en questions énergétiques, «plusieurs indices économiques chinois publiés récemment ont été jugés décevants ou préoccupants par les observateurs, d’où une correction à la baisse ». Mais, comme indiqué, « l’ampleur de cette baisse est à peu près quatre fois inférieure à celle de la hausse enregistrée au cours des semaines précédentes.
Il faut donc relativiser ». Enchaînant, M. Perrin affirme que le risque de voir les prix du baril baisser encore « existe mais les prix du pétrole sont quand même repartis modestement à la hausse au cours des trois dernières séances (17, 18 et 21 juin) ». Les opérateurs de marché (traders) «constatent que l’équilibre offre/demande est plus tendu et que les stocks pétroliers diminuent depuis des semaines. C’est un facteur clé qui est susceptible de soutenir les prix ».
Autre élément essentiel, «la demande pétrolière mondiale est en augmentation pour la troisième année consécutive après la pandémie de Covid-19 en 2020 et nous allons battre en 2023 tous les records en termes de consommation de pétrole ».
Certes, poursuit M. Perrin, « il n’y a pas que des éléments haussiers pour le marché pétrolier mais, avec une demande record et une offre qui a un peu de mal à suivre, le paysage mondial est quand même actuellement plutôt favorable pour les producteurs d’or noir.
Par ailleurs, l’expert indique que l’OPEP et l’OPEP+ « ne restent pas inactifs. L’OPEP+ a décidé à quelques reprises depuis l’automne 2022 de réduire sa production en vue, justement, de soutenir les prix et certains pays OPEP+, dont l’Arabie Saoudite au premier chef (l’Algérie a apporté aussi sa contribution), ont ajouté à ces décisions collectives des réductions volontaires de leur production ».
Rappelons que l’OPEP+ représente à peu près 50% de la production pétrolière mondiale et qu’elle a donc un poids important sur le marché pétrolier. Cette coalition de pays pétroliers « ne peut maîtriser qu’une seule chose : sa production.
Elle ne peut évidemment pas influer sur la consommation ou sur l’offre pétrolière de pays non-OPEP+. Mais elle utilise le levier dont elle dispose et elle l’a fait, au cours des derniers mois, de façon habile et proactive et tout ceci est plutôt efficace ». Relevant que l’environnement international « est très incertain mais, dans ce brouillard économique et géopolitique, l’OPEP+ joue assez bien les atouts qu’elle a dans son jeu.
Le prix actuel du Brent (le lundi 21 août en début d’après-midi heure de Paris) est de $85,69/b et celui du West Texas Intermediate (WTI) de $81,65/b. Ce sont des niveaux intéressants pour les pays exportateurs de pétrole. Mais il faudra qu’ils restent très vigilants».
Lpn.