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Pétrole : l'Arabie saoudite déterminée à pousser les prix du baril vers les 100 dollars

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  • Pétrole : l'Arabie saoudite déterminée à pousser les prix du baril vers les 100 dollars


    L'annonce de Riyad de prolonger sa réduction de 1 million de barils par jour en septembre, voire au-delà, montre que sa décision unilatérale prise en juin vise non pas le seuil des 80 dollars le baril, mais davantage celui des 100 dollars. Ce vendredi, le prix du baril de Brent évoluait autour de 86 dollars, soit une hausse de plus de 9% en un mois. L'Arabie saoudite peut compter sur Moscou pour soutenir sa politique. Conséquence, les prix de l'essence remontent et pourraient contrarier les efforts des banques centrales pour calmer l'inflation.

    En annonçant mardi vouloir poursuivre la réduction de son offre de 1 million de barils par jour (mb/j), appliquée en juillet et août, en septembre, voire au-delà si besoin, montre que l'Arabie saoudite ne vise pas un objectif de 80 dollars, le seuil de référence pour équilibrer son budget public, mais plutôt de 100 dollars, selon de nombreux analystes.



    En effet, ce vendredi en début d'après-midi, le prix du baril de Brent, la référence internationale, évoluait au-dessus des 86 dollars, soit un gain de près de 9% sur un mois, après s'être rapproché dans la semaine des 88 dollars, son plus haut niveau depuis 6 mois. Celui du baril de WTI, la référence américaine, cotait 83,3 dollars, s'appréciant de plus de 10% sur un mois, et se rapprochant de son plus prix le plus élevé depuis 9 mois. Quant au panier de l'Opep, sa dernière cotation s'affichait à 87,61 dollars, son meilleur cours depuis la mi-avril 2023.

    Une demande mondiale record


    D'autant que cette réduction de l'offre saoudienne intervient alors même que « la demande mondiale de pétrole a atteint un record de 103 mb/j en juin et qu'août, elle pourrait connaître un nouveau pic », indique l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans son rapport mensuel publié ce vendredi. Celle-ci prévoit de fortes tensions d'ici la fin de l'année, estimant le déficit du marché à 1,7 mb/j sur ce deuxième semestre. Certains analystes prévoient même jusqu'à 2 mb/j de déficit, obligeant les pays consommateurs à puiser dans leurs stocks.

    Cela traduit clairement l'objectif de Riyad d'avoir des prix élevés pour financer non seulement son budget public, mais surtout les coûteux projets de modernisation du pays voulus par le prince héritier MBS, dont la ville futuriste de Neom, qui demande quelque 500 milliards de dollars d'investissements.

    Chute des revenus


    Or, les revenus sont en baisse. Au deuxième trimestre, Aramco, la compagnie royale, a vu ses bénéfices se réduire de 36% sur une an, à 30 milliards de dollars, principalement en raison de la baisse des cours. Une chute qui suit une baisse de 19,25% au premier trimestre.



    L'effort consenti en matière de réduction de parts de marché par Riyad est important. Selon le rapport mensuel de l'Opep publié jeudi, l'offre de l'organisation est tombée à 27,31 mb/j en juillet, soit une perte de 836.000 b/j par rapport à juin, imputable principalement à la réduction de 968.000 b/j de la seule Arabie saoudite, qui voit son offre tomber à 9 mb/j.

    Néanmoins, cela n'affaiblit pas la position du Royaume. Cela renforce même le rôle central qu'elle occupe sur le marché pétrolier mondial, en augmentant mécaniquement sa capacité de production de réserve, désormais supérieure à 3 mb/j, mobilisable en moins de 3 semaines, en cas de forte demande mondiale. Aujourd'hui, seuls les Emirats arabes unis ont des capacités de production de réserve substantielles, de 1 mb/j. Ils ont d'ailleurs été le seul pays à voir son quota de production relevé en juin lors de la réunion de l'Opep+.



    Du côté de la demande, l'Arabie saoudite dépend notamment de la Chine, premier importateur mondial de brut, dont l'économie peine à décoller depuis la fin de la politique « zéro Covid ». Pourtant, selon l'AIE, sa demande atteint un record de 16,6 mb/j. En juin, ses principaux fournisseurs étaient la Russie (20%), l'Arabie saoudite (15%) et la Malaisie (11%), selon le rapport mensuel de l'Opep.

    Toutefois, les données du mois de juillet sur les importations publiées par le Bureau national des statistiques (BNS) chinois indiquent qu'entre juin et juillet les importations de brut ont baissé de 19%. Même si le chiffre est à relativiser, le mois de juin ayant enregistré un niveau record des importations de pétrole, il n'a pas empêché les stocks chinois de brut d'augmenter, autre signe manifeste de la faiblesse de la consommation. En effet, plusieurs indicateurs conjoncturels montrent que l'économie chinoise marque le pas, le pays se trouvant confronté à une déflation, ce qui accroît les incertitudes sur les perspectives du géant asiatique.


    Pour mener sa politique, Riyad peut par ailleurs compter sur l'appui de la Russie, l'autre acteur majeur du partenariat Opep+ qui réunit les 13 membres de l'organisation et 10 autres pays exportateurs de pétrole. Alexander Novak, le vice-président du gouvernement, a indiqué la semaine dernière que la Russie réduira de 300.000 b/j son offre en septembre, rappelant la réduction prévue en août de 500.000 b/j. La Russie reste soumise à des sanctions imposées par les économies développées, notamment un embargo européen et un plafonnement du prix de son baril à 60 dollars sur ses ventes internationales. Si ses parts de marché se réduisent, Moscou visera également un prix élevé du baril pour générer les revenus nécessaires au financement de la guerre qu'elle mène contre l'Ukraine depuis fin février 2022.

    Des prix élevés qui alimentent l'inflation


    Les cours élevés commencent à peser sur les économies développées. D'ores et déjà, les prix du gaz naturel sont repartis fortement à la hausse en Europe, soutenus notamment par les perturbations des livraisons de GNL en provenance d'Australie en raison de grève dans le secteur. Sur la plateforme TTF européenne, les prix ont gagné près de 40% en un mois. Avec les prix du pétrole en hausse, l'inflation que les banques centrales des économies développées peinent à calmer avec une succession quasi ininterrompue de hausse des taux pourrait à nouveau accélérer, l'envolée des prix de l'énergie agissant en effet comme une taxe qui s'applique à tous les segments de l'activité économique.



    Ainsi, en France, par rapport à début juillet, le gazole et l'essence sans plomb SP95-E10 affichent une hausse moyenne de 14 et 11 centimes, selon les dernières statistiques du ministère de la Transition énergétique.

    Robert Jules
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    Une bénédiction pour l'Algérie.

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    • #3
      Une opportunité pour les promoteurs des énergies renouvelables et les vendeurs de voitures électriques.

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