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Importations d’hydrogène : « Je ne comprends pas pourquoi la France n’ouvre pas le sujet », Pierre-Etienne Franc

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  • Importations d’hydrogène : « Je ne comprends pas pourquoi la France n’ouvre pas le sujet », Pierre-Etienne Franc

    Comme le président d'Engie Jean-Pierre Clamadieu, Pierre-Etienne Franc, ancien monsieur hydrogène d'Air Liquide, et désormais à la tête de la société de gestion Hy24, estime que la France devra importer de l'hydrogène depuis d'autres régions du monde pour aider à décarboner les industries très intensives en énergie. Sans cela, la pression sur le réseau électrique sera trop forte, estime-t-il

    La stratégie française autour de l'hydrogène est loin de faire l'unanimité. Alors que le gouvernement privilégie une logique de production locale, proche des hubs de consommation, plusieurs grands patrons et experts du secteur assurent, au contraire, que l'Hexagone sera contraint d'importer cette molécule, présentée comme déterminante pour la transition énergétique. C'est ce qu'a affirmé hier Jean-Pierre Clamadieu, le président d'Engie, à La Tribune dans le cadre des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. Interrogé aujourd'hui, dans le même cadre, Pierre-Etienne Franc, ancien monsieur hydrogène d'Air Liquide, et désormais à la tête de la société de gestion Hy24, lui a donné raison.

    « Si l'on regarde les enjeux de la transition énergétique, pour un certain nombre de pays c'est d'arriver à monter le mix en énergies renouvelables, le plus vite possible, de manière compétitive et sur de très très grosses quantités. Or, aujourd'hui, le Japon, la Corée du Sud et l'Europe, pour différentes raisons, n'ont pas les moyens de trouver soit l'espace, soit les coûts, soit la rapidité d'exécution. Il se trouve qu'en Europe, en face, au Maghreb, pas très loin, au Moyen-Orient, on a des espaces disponibles, avec une capacité d'exécution de projets de plusieurs gigawatts. Et donc l'enjeu c'est de les ramener sous une forme
    transportable. C'est là que l'hydrogène et l'ammoniac deviennent des vecteurs très intéressants », a-t-il développé.
    Risque de délocalisation


    Selon lui, la France devra aller « chercher des compléments d'hydrogène pour aider à décarboner les industries très intensives en énergie, qui sinon risquent d'être délocalisées. » Sans cela, il y aura « une pression supplémentaire sur le réseau qui est extrêmement difficile à tenir », a-t-il affirmé, en faisant référence aux immenses enjeux d'électrification et à la relance du nucléaire.

    En revanche, alors que le président du conseil d'administration d'Engie n'hésite pas à prendre pour exemple le Chili ou encore l'Australie en plus des pays proches de l'Europe, Pierre-Etienne Franc estime qu'on « peut regarder autour de nous ». Le Maroc, l'Algérie, et l'Espagne sont « des pays qui ont des potentiels de solaire et d'éolien qui arrivent à des coûts de revient compétitifs. Nous n'avons pas besoin d'aller en Uruguay », a-t-il assuré alors que ce tout petit pays d'Amérique Latine prévoit d'investir 4 milliards de dollars dans la production d'hydrogène vert.
    La France comme plateforme pour le reste de l'Europe


    Contrairement à la France, l'Allemagne prévoit, elle, d'importer massivement de l'hydrogène sur son territoire. « Je ne comprends pas pourquoi la France n'ouvre pas le sujet. La France est un carrefour maritime énorme, qui peut récupérer l'énergie sous toutes ses formes via ses différents ports et qui sert de plateforme vis-à-vis du reste de l'Europe », a-t-il argumenté.

    Au-delà de ces clivages géopolitiques, le transport d'hydrogène renouvelable sur de longues distances rencontre un certain nombre d'écueils technique, économique ou encore climatique et fait l'objet de vifs débats entre experts.

    La tribune
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