Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La Russie en guerre contre l'OPEP

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La Russie en guerre contre l'OPEP


    Il faut conjuguer la force de frappe de l'OPEP au passé. Ce quarteron de pays qui se réunissait à Vienne, qui décidait à l'unisson de réduire sa production, qui faisait usage de son monopole pour faire monter les prix du pétrole au détriment de l'ensemble des nations et des continents avides d'en consommer, n'impressionne plus guère. Par Michel Santi, économiste (*)

    La Tribune par Michel Santi
    12 Juin 2023, 7:53

    Qu'elle semble lointaine, cette époque ayant démarré en 1973 où l'OPEP, suivie de quelques autres pays non membres, avait provoqué le premier choc pétrolier, car ses membres se rendent aujourd'hui comptent d'une évidence, à savoir que le régime d'un cartel est fort compliqué à maintenir.
    La tentation est trop grande pour chacun de ses membres de rompre la solidarité qui fait l'essence même d'un cartel dès lors que l'opportunité lui est offerte de gagner davantage en vendant davantage. Les défections sont tout bonnement humaines lorsque les profits peuvent être majorés en consentant une légère décote aux acheteurs et en l'absence de mécanisme qui empêche, puis qui sanctionne, ces écarts de conduite. Grâce à ses gigantesques réserves faisant d'elle le plus important producteur de l'Organisation, et grâce surtout à ses coûts d'extraction largement inférieurs à ceux des autres membres, la variable d'ajustement fut traditionnellement l'Arabie Saoudite. Qui disposait du pouvoir de faire intensément pression à la baisse sur les prix en ouvrant gros ses robinets afin de donner ainsi une bonne leçon en comprimant leurs recettes aux pays n'ayant pas respecté leurs quotas. Ces mesures de rétorsion potentielles de l'Arabie lui conféraient un réel pouvoir en sein de l'OPEP, car elle était la nation qui pouvait du jour au lendemain inonder le marché tout en préservant ses propres intérêts, mais avec une capacité de nuisance certaine envers ceux qui ne respectaient pas les règles du jeu.

    Un marché bouleversé

    La dynamique du pouvoir de ce cartel s'est pourtant renversée avec l'intégration en 2016 de la Russie dans ce qui devint l'OPEP+, censée consacrer la domination absolue du marché pétrolier par ce cartel, et un rempart efficace contre toute velléité d'indiscipline de la part de membres qui subiraient dès lors des mesures de rétorsion de ce groupe tout-puissant. Le plafonnement du prix du pétrole par le G7, par l'Union européenne et l'Australie, combiné à un axe composé de la Chine et de l'Inde ont bouleversé la structure même de ce marché, car c'est désormais les acheteurs - et plus les vendeurs - qui imposent leurs conditions !

    En effet, la Russie - qui doit financer sa machine de guerre et qui a donc des besoins immédiats et vitaux en liquidités dans un contexte de sanctions d'une dureté sans précédent - ne peut plus aujourd'hui appréhender le marché sous le même prisme que les autres membres de l'OPEP. Comme elle ne peut plus se payer le luxe de penser au long terme, ni de jouer le jeu de réduire sa production afin d'en récolter par la suite les bénéfices, la Russie a réussi envers et contre tout à remonter sa production au niveau d'avant la guerre en Ukraine et même d'avant la Covid avec 600.000 barils par jour. Les réductions substantielles de prix qu'elle est forcée d'accorder à la Chine et à l'Inde (qui sont ses seuls acheteurs puisque l'Ouest la boycotte) et qui raflent aujourd'hui 90% de ses exportations lui permettent de garder un tant soit peu la tête hors de l'eau, et expliquent pourquoi ses revenus pétroliers se sont effondrés de l'ordre de 30% en dépit d'une production en nette augmentation.
    Dans une tentative quasi désespérée de contrer les effets de cette défection russe (et d'autres pays exportateurs de pétrole en Afrique qui lui emboîtent le pas) qui a pour conséquence d'exercer une pression généralisée baissière sur les tarifs pétroliers, l'Arabie réduit sa propre production pour stabiliser - voire renverser - le marché. Elle n'y parviendra pas, car la coopération d'antan au sein de l'OPEP a vécu, et la baisse de sa production n'aura qu'un seul effet: la réduction de ses propres revenus. Qui aurait prédit que la guerre en Ukraine se traduirait par une ère nouvelle de prix pétroliers en nette baisse ?



    L’immigration et l’islam sont deux sujets distincts, mais dont la corrélation n’est pas sans incidence sur le destin français.

    Jean Sevilla journaliste français

  • #2
    C'est dur pour la Russie ....pays à l'économie équivalente à celle de l'Espagne .....

    Commentaire


    • #3
      la russie pousse les saoudiens dans les bras des us ..... à suivre

      Commentaire


      • #4
        C'est dur pour la Russie ....pays à l'économie équivalente à celle de l'Espagne .....
        Avec trois fois plus d habitants il faut préciser.
        L’immigration et l’islam sont deux sujets distincts, mais dont la corrélation n’est pas sans incidence sur le destin français.

        Jean Sevilla journaliste français

        Commentaire


        • #5
          la russie pousse les saoudiens dans les bras des us
          Ils y sont déjà me semble t-il ?

          Commentaire


          • #6

            Ils y sont déjà me semble t-il ?
            Les russes ont reussi depuis 2016 a laisser miroiter une alliance avec les saoudiens afin de contre carrer le schiste americain qui avait provoqué le dump de 2014, cette "alliance" avait montré de beaux resultats en 2022 avec un baril a +de 110$ sur l'année, desormais on se dirige vers un baril a 70$ pour le 2eme semestre 2023 a cause du non respect des quotas par les russes qui inondent leur Ural oil a 55$ en chine inde... des marchés tres demandeur de petrole habituellement saoudien.

            a quoi bon se facher avec les interets us, si c'est pour etre le cocu de la russie ?? je prevois un Relachement des cut de l'opep si le petrole ne revient pas a 90$ et l'eclatement de l'opep +

            Commentaire


            • #7
              La Russie en guerre contre l'OPEP




              Tout a fait juste,les pays de l'OPEP étaient en train de se demander sur la stagnation du baril malgré les sacrifices auxquels ils se sont consenti,ils n'ont pas arrête de se réunir pour se mettre d'accord a baisser leurs productions jusqu'à un cran de la banqueroute, rien n'y fait,il veut plus remonter, ils se sont pas rendu compte que la Russie ne va pas les suivre et au contraire,par crainte de l'asphyxie a cause de l'embargo occidental elle ouvre largement les vannes aux demandeurs faisant cavalier seul sans se préoccuper que de ses propres et légitimes intérêts.

              Commentaire


              • #8
                Un article a contre sens de la complicité entre Russie et Arabie avec un échange des marchés pour permettre aux russes d'écouler leur pétrole en Asie .

                Commentaire

                Chargement...
                X