Hausse alarmante du chômage au Maroc : Le spectre d’une crise sociale émerge
Greffée à la cherté de la vie et à l’inflation, la hausse historique du taux de chômage nourrit le feu des tensions sociales. Une épine dans le pied du gouvernement Akhannouch qui a fait de l’emploi le cheval de bataille de son programme d’investiture.
Les chiffres publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur le chômage au Maroc, entre mars 2022 et mars 2023, sont à la fois alarmants et surprenants. Monté à 12,9% à fin mars 2023, le taux de chômage atteint un record. Il n’y a pas de quoi en être fier. Car ces chiffres rappellent ceux enregistrés au début des années 2000, sous le gouvernement El Youssoufi. Pour Ahmed Lahlimi, indéboulonnable patron du HCP depuis octobre 2003, cette hausse qui donne le tournis était tout sauf inattendue.
Des facteurs incontournables ont contribué à cette situation désastreuse : un modèle économique qui n’a pas changé depuis au moins 20 ans marqué par une faible productivité, une conjoncture défavorable en grande partie exogène exacerbée par les répercussions de la guerre russo-ukrainienne, l’effet boomerang sur le marché du travail des annonces gouvernementales sur la création d’emploi et l’effet du ramadan qui a coïncidé cette année avec le mois de mars. Le lourd héritage passif de la crise du Covid-19 a fait son effet. A cause de la pandémie, le Maroc a perdu plus de 430.000 postes d’emploi en 2020.
La création de 230.000 emplois en 2021, due à une revigoration partielle de l’économie, n’a pas suffi pour résorber les pertes d’une année auparavant. Et contrairement aux attentes, l’année 2022 n’était pas une année de reprise. Bien au contraire, en dépit des effets d’annonces liés à l’augmentation du budget de l’investissement public et du lancement des programmes comme Awrach ou Forsa censés créer des opportunités d’emploi à des jeunes instruits ou sans diplôme. Il y a eu pire, encore de nouvelles pertes d’emplois.
Précarité de l’emploi
Pour ne rien arranger, la sécheresse a causé d’énormes pertes dans l’emploi rural, notamment chez les femmes. Près de 90% des pertes d’emplois accusées entre mars 2022 et mars 2023 sont des emplois non rémunérés. Une réalité qui miroite la précarité de l’emploi dans le secteur agricole au moment où de grandes exploitations agricoles et agro-industrielles réalisent des chiffres records à l’export. Le spectre de l’exode rural plane sur nos cieux à nouveau. Dans le détail, entre le premier trimestre 2022 et celui de 2023, la population active occupée (est passée de 10.697.000 à 10.418.000 personnes, soit une perte nette 280.000 postes d’emplois sur une année.
Près de 90% de cette perte sont des emplois non rémunérés. Il n’y a que 13.000 postes rémunérés qui ont été perdus. C’est le moment donc pour les services de contrôle de la sécurité sociale de superviser les déclarations des grands agriculteurs et des grandes exploitations et entreprises agroindustrielles. Le pire dans tout cela, c’est que l’emploi a été, au moment de son investiture, l’épine dorsale de son programme et la priorité absolue de son programme. Aujourd’hui, on s’en aperçoit qu’il n’en est rien. En dépit des performances agricoles à l’export, le pays n’atteint pas sa sécurité alimentaire et en plus, les pertes d’emploi, c’est à la pelle.
- 12-05-2023
Greffée à la cherté de la vie et à l’inflation, la hausse historique du taux de chômage nourrit le feu des tensions sociales. Une épine dans le pied du gouvernement Akhannouch qui a fait de l’emploi le cheval de bataille de son programme d’investiture.
Les chiffres publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur le chômage au Maroc, entre mars 2022 et mars 2023, sont à la fois alarmants et surprenants. Monté à 12,9% à fin mars 2023, le taux de chômage atteint un record. Il n’y a pas de quoi en être fier. Car ces chiffres rappellent ceux enregistrés au début des années 2000, sous le gouvernement El Youssoufi. Pour Ahmed Lahlimi, indéboulonnable patron du HCP depuis octobre 2003, cette hausse qui donne le tournis était tout sauf inattendue.
Des facteurs incontournables ont contribué à cette situation désastreuse : un modèle économique qui n’a pas changé depuis au moins 20 ans marqué par une faible productivité, une conjoncture défavorable en grande partie exogène exacerbée par les répercussions de la guerre russo-ukrainienne, l’effet boomerang sur le marché du travail des annonces gouvernementales sur la création d’emploi et l’effet du ramadan qui a coïncidé cette année avec le mois de mars. Le lourd héritage passif de la crise du Covid-19 a fait son effet. A cause de la pandémie, le Maroc a perdu plus de 430.000 postes d’emploi en 2020.
La création de 230.000 emplois en 2021, due à une revigoration partielle de l’économie, n’a pas suffi pour résorber les pertes d’une année auparavant. Et contrairement aux attentes, l’année 2022 n’était pas une année de reprise. Bien au contraire, en dépit des effets d’annonces liés à l’augmentation du budget de l’investissement public et du lancement des programmes comme Awrach ou Forsa censés créer des opportunités d’emploi à des jeunes instruits ou sans diplôme. Il y a eu pire, encore de nouvelles pertes d’emplois.
Précarité de l’emploi
Pour ne rien arranger, la sécheresse a causé d’énormes pertes dans l’emploi rural, notamment chez les femmes. Près de 90% des pertes d’emplois accusées entre mars 2022 et mars 2023 sont des emplois non rémunérés. Une réalité qui miroite la précarité de l’emploi dans le secteur agricole au moment où de grandes exploitations agricoles et agro-industrielles réalisent des chiffres records à l’export. Le spectre de l’exode rural plane sur nos cieux à nouveau. Dans le détail, entre le premier trimestre 2022 et celui de 2023, la population active occupée (est passée de 10.697.000 à 10.418.000 personnes, soit une perte nette 280.000 postes d’emplois sur une année.
Près de 90% de cette perte sont des emplois non rémunérés. Il n’y a que 13.000 postes rémunérés qui ont été perdus. C’est le moment donc pour les services de contrôle de la sécurité sociale de superviser les déclarations des grands agriculteurs et des grandes exploitations et entreprises agroindustrielles. Le pire dans tout cela, c’est que l’emploi a été, au moment de son investiture, l’épine dorsale de son programme et la priorité absolue de son programme. Aujourd’hui, on s’en aperçoit qu’il n’en est rien. En dépit des performances agricoles à l’export, le pays n’atteint pas sa sécurité alimentaire et en plus, les pertes d’emploi, c’est à la pelle.
Commentaire