Challenges.fr
Par Régis Arnaud le 24.02.2023
Attention, fou du volant ! Parti de zéro, la marque vietnamienne Vinfast ambitionne de détrôner Tesla sur le marché mondial en commençant par l’Amérique. En flirtant avec la ligne jaune
Nous avons plus de modèles que Tesla : 6 contre 4 !". Dans la salle de réunion de son bureau à Hanoï, "Madame" Thuy Le n’est pas mécontente de sa petite victoire. Comme dans un Grand Prix, chaque point compte pour elle. La PDG du constructeur automobile vietnamien Vinfast a engagé toutes ses forces dans une course folle : la conquête du marché électrique mondial. À commencer par les États-Unis, terrain de jeu d’Elon Musk et de ses concurrents. Vinfast vient d’y envoyer ses premiers 999 véhicules. Il a déposé un dossier d’introduction en Bourse. Et vient de recevoir le permis de construire d'une usine en Caroline du Nord d’une capacité de 150.000 véhicules. Dans ses élégantes chaussures à talons, Madame Thuy a le pied sur le champignon. "Elle est incroyable, confie un collaborateur. Elle nous écrit en pleine nuit et le matin elle est en pleine forme... Cette année, elle participe au triathlon Iron Man !"
Un Vietnamien champion mondial de l’électrique ? Juste un défi de plus, balaie-t-on chez Vingroup, la maison-mère de Vinfast. La foi chevillée au corps, les cadres pointent derrière l’épaule de Madame Thuy, par la fenêtre du bureau, l’horizon hérissé de tours du quartier de Gia Lam, entièrement développé par eux : résidences d’habitation aux noms clinquants ("Paris", "Zurich", "Ruby" ...), salles de fitness, stations de recharge électriques et même, à les entendre, "une des tours les plus intelligentes du monde" ! "Ici, il n’y avait qu’un marais infesté de grenouilles", se rappelle Vo Le Duy, un porte-parole de Vingroup au diapason de Madame Thuy et des 40.000 employés du conglomérat. Comment ne pas y croire ? Comme des centaines de milliers de compatriotes, ils vivent dans une résidence "Vinhomes", se rendent au travail en "Vinbus", font leurs courses à l’épicerie "Vinmart" ou au grand magasin "Vincom", se font soigner à l’hôpital "Vinmec", se reposent au "Vinpearl Beach Resort" et rêvent d’inscrire leurs enfants dans une "Vinschool" ou à "VinUniversity". Alors, rouler en Vinfast...
Par Régis Arnaud le 24.02.2023
Attention, fou du volant ! Parti de zéro, la marque vietnamienne Vinfast ambitionne de détrôner Tesla sur le marché mondial en commençant par l’Amérique. En flirtant avec la ligne jaune
Nous avons plus de modèles que Tesla : 6 contre 4 !". Dans la salle de réunion de son bureau à Hanoï, "Madame" Thuy Le n’est pas mécontente de sa petite victoire. Comme dans un Grand Prix, chaque point compte pour elle. La PDG du constructeur automobile vietnamien Vinfast a engagé toutes ses forces dans une course folle : la conquête du marché électrique mondial. À commencer par les États-Unis, terrain de jeu d’Elon Musk et de ses concurrents. Vinfast vient d’y envoyer ses premiers 999 véhicules. Il a déposé un dossier d’introduction en Bourse. Et vient de recevoir le permis de construire d'une usine en Caroline du Nord d’une capacité de 150.000 véhicules. Dans ses élégantes chaussures à talons, Madame Thuy a le pied sur le champignon. "Elle est incroyable, confie un collaborateur. Elle nous écrit en pleine nuit et le matin elle est en pleine forme... Cette année, elle participe au triathlon Iron Man !"
Un Vietnamien champion mondial de l’électrique ? Juste un défi de plus, balaie-t-on chez Vingroup, la maison-mère de Vinfast. La foi chevillée au corps, les cadres pointent derrière l’épaule de Madame Thuy, par la fenêtre du bureau, l’horizon hérissé de tours du quartier de Gia Lam, entièrement développé par eux : résidences d’habitation aux noms clinquants ("Paris", "Zurich", "Ruby" ...), salles de fitness, stations de recharge électriques et même, à les entendre, "une des tours les plus intelligentes du monde" ! "Ici, il n’y avait qu’un marais infesté de grenouilles", se rappelle Vo Le Duy, un porte-parole de Vingroup au diapason de Madame Thuy et des 40.000 employés du conglomérat. Comment ne pas y croire ? Comme des centaines de milliers de compatriotes, ils vivent dans une résidence "Vinhomes", se rendent au travail en "Vinbus", font leurs courses à l’épicerie "Vinmart" ou au grand magasin "Vincom", se font soigner à l’hôpital "Vinmec", se reposent au "Vinpearl Beach Resort" et rêvent d’inscrire leurs enfants dans une "Vinschool" ou à "VinUniversity". Alors, rouler en Vinfast...
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