Le scandale sur la corruption supposée menée par le Qatar au Parlement européen prend une nouvelle tournure ce mercredi après les révélations du média spécialisé dans les affaires européennes Politico et le quotidien belge flamand De Morgen .
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Corruption au Parlement européen : Le Qatar mais aussi le Maroc ont versé au moins 1,5 million d'euros© Fournis par Zinfos
On savait depuis les révélations le 9 décembre dernier du quotidien belge Le Soir et de l’hebdomadaire Knack que le parquet fédéral belge et l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) enquêtaient, depuis la mi-juillet, sur "des faits présumés d’organisation criminelle, de corruption et de blanchiment" impliquant le Qatar.
Plusieurs personnalités dont une vice-présidente du Parlement européen, son compagnon Francesco Giorgi qui est également assistant parlementaire ainsi que Pier-Antonio Panzeri, un ancien parlementaire italien président d'une ONG, avaient été arrêtées. Des locaux ainsi que les domiciles des personnes impliquées avaient été perquisitionnés, ce qui avait permis la découverte de plus de 1,5 million d'euros. Au moins 150.000 chez Eva Kaili, la vice-présidente du Parlement, 600.000 chez l’ancien eurodéputé socialiste Pier-Antonio Panzeri, et 750.000 sur le père d'Eva Kaili qui tentait de s'enfuir d'un hôtel avec une valise remplie d'argent liquide.
On pensait jusqu'à maintenant que le Qatar était le seul pays corrupteur. Or, selon le journal belge Le Soir, Francesco Giorgi, le compagnon de l'eurodéputée grecque Eva Kaili, est passé aux aveux devant les enquêteurs et aurait reconnu avoir fait partie d'une organisation utilisée à la fois par le Maroc et par le Qatar pour intervenir dans les affaires européennes.
Selon des documents judiciaires que les journaux ont pu consulter, Antonio Panzeri, l'eurodéputé Andrea Cozzolino et l'assistant Francesco Giorgi auraient été en contact avec deux agents de la DGED (services de renseignement extérieur et de contre-espionnage marocain) et avec Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc en Pologne.
Dans ses aveux, Francesco Giorgi reconnaît que son rôle dans "l'organisation" était de gérer l'argent liquide. Et ses aveux ne s'arrêtent pas là. Il a "balancé" aux enquêteurs que deux autres personnes auraient également touché de l'argent via M. Panzeri : l'eurodéputé italien Andrea Cozzolino et le Belge Marc Tarabella.