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Les banques américaines accélèrent leur offensive en Europe avec le Brexit

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    Capital, effectifs, rémunérations… Goldman Sachs, JP Morgan et les autres firmes de Wall Street se renforcent à marche forcée sur le continent.

    Les Echos
    Par Anne Drif
    Publié le 5 déc. 2022 à 18:59

    Paris, Milan, Munich… Les patrons de Wall Street ne cachent plus vraiment leurs critiques sur l'attractivité de Londres post-Brexit. Ils dopent leurs équipes de trading sur le continent européen avant que ne tombe d'ici quelques semaines le verdict de la BCE sur l'état de leurs forces.

    Fin novembre, Goldman Sachs a laissé entendre qu'elle allait transférer des équipes de trading de dérivés de swap à Milan, où elle compte déjà 80 personnes. En France, la banque a annoncé qu'elle voulait franchir la barre des 350 personnes d'ici à la fin de l'année, soit le double de ses effectifs de 2017, puis le seuil des 450 collaborateurs dans deux ans. Près du tiers de ses équipes de marchés ont d'ores et déjà des responsabilités européennes. L'an dernier, elle a domicilié à Paris une plate-forme de trading d'actions baptisée SIGMA X Europe.

    Banquiers millionnaires

    En Allemagne aussi, Goldman Sachs est sur le point de renforcer sa présence avec un bureau à Munich d'une cinquantaine de personnes en plus de son siège européen de Francfort, Goldman Sachs Europe SE.

    Sur la seule année dernière, dans le cadre de sa « stratégie Brexit », elle avait accru de 63 % ses effectifs sur le continent (à plus de 900 personnes). Ses coûts de rémunérations y ont aussi été multipliés par quatre en un an, à 536 millions d'euros. Goldman Sachs comptait alors environ 96 banquiers millionnaires, d'après le rapport de son entité européenne. C'est plus du double de Natixis (42) et davantage qu'UniCredit (55).

    Ainsi les banques européennes, qui se plaignent de la domination des banques américaines sur le continent et de leur conquête de parts de marché, voient la pression encore se renforcer. Au total à fin juin, Goldman Sachs gérait sur l'Europe près de 27 milliards d'actifs pondérés des risques. Son capital mobilisé s'est accru de 2,7 milliards d'euros (à 8,4 milliards) sur les seuls six premiers mois de l'année.

    Croissance spectaculaire de JP Morgan

    La montée en puissance de JP Morgan est encore plus spectaculaire. En l'espace de six mois, son capital mobilisé a grimpé de plus de 9 milliards d'euros pour atteindre 34,2 milliards d'euros à fin juin dernier. Une injection qui succède à une précédente augmentation de 11,3 milliards d'euros en 2021 pour soutenir le développement des activités.

    Ses actifs pondérés des risques (RWA) se sont accrus de façon exponentielle et sont sans commune mesure avec ses concurrents anglo-saxons : en Europe, la banque comptait plus de 123 milliards d'euros de RWA à fin juin, contre près de 90 à fin décembre 2021 et 41,5 milliards en 2020. Ses effectifs ont grimpé de 626 à 1.287 à la fin de 2021. Et pourtant, elle recense sensiblement moins de banquiers millionnaires que Goldman Sachs en Europe (85 en 2021).

    Alors que le siège de son entité européenne est en Allemagne, la banque dirigée par Jamie Dimon a renforcé sa présence en France dans ses activités de front office. Quelque 500 collaborateurs, dont 300 traders et vendeurs, sont venus gonfler ses rangs à Paris. Au total, elle y compte pas moins de 800 employés, un nombre inégalé parmi ses concurrents anglo-saxons. « Paris est désormais le centre de tous nos échanges de produits en euros », s'est félicité il y a quelques jours le dirigeant de la firme américaine dans un entretien aux « Echos » .

    « Le Brexit n'a pas été une bonne nouvelle pour la Grande-Bretagne et ce n'est pas un facteur positif pour que les banques s'y renforcent à long terme », a-t-il ajouté. En revanche, « dès lors qu'une entreprise prend la décision de diversifier ses activités dans d'autres pays, comme nous l'avons fait en France, les investissements sont souvent irréversibles. »
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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