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Le fondateur de l'équipementier technologique chinois Huawei prévient ses salariés que la récession mondiale met en jeu l'existence même de l'entreprise. Alors il exige de passer en mode survie.
La note interne rédigée par Ren Zhengfei, l'entrepreneur technologique certainement le plus respecté de la Chine, annonce à ses salariés des jours extrêmement rigoureux pour les deux ou trois ans à venir. La traduction nous est fournie par Zichen Wang, un journaliste d'un média d'Etat à Pékin. Il publie, par ailleurs, la lettre spécialisée Pekingnology.
Le PDG de Huawei juge que l'économie mondiale va continuer de décliner, en raison de "l'impact" de la guerre en Ukraine et de la "répression" des Etats-Unis, l'activité internationale ne devant plus s'améliorer dans les trois ou cinq prochaines années et sans la moindre zone dans le monde qui puisse y échapper
Réserves alimentaires"
Alors, il faut "survivre avec qualité", en ayant à l'esprit qu'une "lueur d'espoir" ne se profilerait, au mieux, que pour l'exercice 2025. D'après son propos, la "base de cette survie" consiste en une concentration des efforts vers les objectifs de flux de trésorerie (cash flow) et de bénéfices "réels", et plus seulement dans les ventes. Il appelle donc à constituer des "réserves alimentaires", mais même là, sans qu'il n'existe de garantie de surpasser les difficultés à venir de 2023 et 2024.
La mise en garde tourne à l'injonction quand la mission "cash flow" s'impose à tous : "Chaque unité opérationnelle devrait cesser de raconter des histoires, elle devrait se concentrer sur leur réalisation. En particulier lors de la prévision des activités, vous devriez arrêter de fantasmer et de raconter des histoires pour tromper l'entreprise, auquel cas la perte devrait être déduite de votre enveloppe de rémunération."
Une honte pour le personnel"
Il n'est pas encore question de sabrer dans les investissements, toutefois les activités dont l'expansion est "aveugle" seront contraintes de réduire la voilure, si ce n'est de fermer, plutôt que "consommer d'énormes ressources". Ainsi, pour Ren Zhenfeng, "les produits de mauvaise qualité sont une honte pour le personnel de la R&D". Il se garde, au demeurant, de préciser si est remise en cause l'ampleur extraordinaire des dépenses de recherche-développement du groupe, qui représentaient annuellement entre 15 et 20 milliards d'euros.
Les temps rigoureux qui se profilent sont censés aussi permettre de faire émerger une nouvelle génération de cadres qui auront su faire leurs preuves dans les régions et pays où les contrats se révéleront les plus dures à mener. Quant à ceux qui seront contraints de rentrer de l'étranger, ils bénéficieront d'une "période de grâce", avec une formation "adéquate". Néanmoins, la menace est à peine voilée : "S'ils ne peuvent pas rattraper leur retard, c'est une autre affaire."
Et que nul ne songe à invoquer l'inflation. Le fondateur de Huawei estime que "si nous ne pouvons pas gagner de l'argent, nous devrions oser donner zéro prime, car le revenu de base des employés suffit à couvrir les nécessités de la vie".
BFM
La note interne rédigée par Ren Zhengfei, l'entrepreneur technologique certainement le plus respecté de la Chine, annonce à ses salariés des jours extrêmement rigoureux pour les deux ou trois ans à venir. La traduction nous est fournie par Zichen Wang, un journaliste d'un média d'Etat à Pékin. Il publie, par ailleurs, la lettre spécialisée Pekingnology.
Le PDG de Huawei juge que l'économie mondiale va continuer de décliner, en raison de "l'impact" de la guerre en Ukraine et de la "répression" des Etats-Unis, l'activité internationale ne devant plus s'améliorer dans les trois ou cinq prochaines années et sans la moindre zone dans le monde qui puisse y échapper
Réserves alimentaires"
Alors, il faut "survivre avec qualité", en ayant à l'esprit qu'une "lueur d'espoir" ne se profilerait, au mieux, que pour l'exercice 2025. D'après son propos, la "base de cette survie" consiste en une concentration des efforts vers les objectifs de flux de trésorerie (cash flow) et de bénéfices "réels", et plus seulement dans les ventes. Il appelle donc à constituer des "réserves alimentaires", mais même là, sans qu'il n'existe de garantie de surpasser les difficultés à venir de 2023 et 2024.
La mise en garde tourne à l'injonction quand la mission "cash flow" s'impose à tous : "Chaque unité opérationnelle devrait cesser de raconter des histoires, elle devrait se concentrer sur leur réalisation. En particulier lors de la prévision des activités, vous devriez arrêter de fantasmer et de raconter des histoires pour tromper l'entreprise, auquel cas la perte devrait être déduite de votre enveloppe de rémunération."
Une honte pour le personnel"
Il n'est pas encore question de sabrer dans les investissements, toutefois les activités dont l'expansion est "aveugle" seront contraintes de réduire la voilure, si ce n'est de fermer, plutôt que "consommer d'énormes ressources". Ainsi, pour Ren Zhenfeng, "les produits de mauvaise qualité sont une honte pour le personnel de la R&D". Il se garde, au demeurant, de préciser si est remise en cause l'ampleur extraordinaire des dépenses de recherche-développement du groupe, qui représentaient annuellement entre 15 et 20 milliards d'euros.
Les temps rigoureux qui se profilent sont censés aussi permettre de faire émerger une nouvelle génération de cadres qui auront su faire leurs preuves dans les régions et pays où les contrats se révéleront les plus dures à mener. Quant à ceux qui seront contraints de rentrer de l'étranger, ils bénéficieront d'une "période de grâce", avec une formation "adéquate". Néanmoins, la menace est à peine voilée : "S'ils ne peuvent pas rattraper leur retard, c'est une autre affaire."
Et que nul ne songe à invoquer l'inflation. Le fondateur de Huawei estime que "si nous ne pouvons pas gagner de l'argent, nous devrions oser donner zéro prime, car le revenu de base des employés suffit à couvrir les nécessités de la vie".
BFM