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RAM : Après le licenciement, le recrutement

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  • RAM : Après le licenciement, le recrutement

    Après le déclenchement de la crise sanitaire au Maroc en mars 2020, plusieurs secteurs ont dû arrêter, ou du moins réduire considérablement, leurs activités, dont celui du transport aérien. Pour limiter les dégâts, la Royal Air Maroc (RAM), qui a vu son activité chuter de plus de 90%, a dû licencier plus de 140 de ses salariés dont 65 pilotes membres de l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL), engendrant un long bras de fer entre les deux parties, qui a fini par arriver devant la justice.

    Aujourd’hui, et avec le dispositif exceptionnel lancé par le Maroc pour faciliter l’accès des MRE et qui a permis la baisse phénoménale des prix des billets de la RAM, la compagnie nationale s’est trouvée dans l’obligation de lancer un avis de recrutement, sous conditions, de 24 pilotes de ligne pour répondre à la forte demande. « Avis de sélection de 24 candidats destinés à devenir sous certaines conditions des pilotes de ligne du groupe Royal Air Maroc« , peut-on lire dans l’annonce dont Hespress Fr détient copie.

    En effet, la RAM, qui souligne dans ce document que cet avis de recrutement intervient dans le cadre de son plan de développement, note « qu’aucune garantie d’embauche dans les compagnies du groupe RAM n’est accordée aux candidats, le recrutement étant subordonné aux besoins réels du groupe à la date d’obtention du diplôme«
    La sélection des candidats a ainsi lieu en ce mois de juin, fait savoir la même source, pour une rentrée académique prévue à partir de mi-septembre 2021. Les personnes souhaitant postuler doivent ainsi remplir certaines conditions.

    Elles doivent être de nationalité marocaine, titulaires d’un Bac scientifique, âgées de moins de 27 ans (à la date de diffusion de l’annonce), avoir suivi avec succès les classes préparatoires Math Sup/Math Spé, Maths Physique (MP) ou Physique et Sciences de l’Ingénieur (PSI) et réussi le Concours National Commun Marocain (CNC) de 2021, ou être détenteur d’un diplôme d’ingénieur d’état marocain, ou être détenteur d’un diplôme d’ingénieur étranger avec l’équivalence d’ingénieur d’état Marocain.

    Face à l’explosion de la demande, la RAM crie au secours


    Après avoir licencié quelque 65 pilotes de ligne dans de mauvaises conditions, la RAM, submergée par la hausse de la demande suite à la baisse des prix de ses billets suite aux instructions royales, s’est trouvée dans l’obligation de recruter. Mais ses anciens collaborateurs licenciés ne se précipiteront certainement pas pour regagner les rangs de la compagnie nationale.

    En effet, l’AMPL, et suite aux répercussions de la crise sanitaire, avait comme doléances la baisse des émoluments des pilotes de ligne à concurrence de l’économie sur la masse salariale induite par les licenciements et la réintégration des 65 concernés. L’association avait fait part de cette proposition au top management de la RAM en septembre 2020, “afin d’entamer un dialogue responsable et apaisé en vue d’annuler les licenciements économiques et procéder à la réintégration des pilotes licenciés”. Dans le cas contraire, ils avaient menacé de lancer une grève.

    Une menace qui n’a pas été du goût du top management de la RAM qui a entamé un procès en vue de la dissolution de l’Association marocaine des pilotes de ligne. Le texte de la plainte déposée par la RAM, et que Hespress Fr a pu consulter, indique que l’AMPL « a adressé plusieurs correspondances au plaignant (la RAM) qui comprend notamment des doléances professionnelles que le législateur interdit aux associations d’aborder, car étant du ressort exclusif des syndicats».

    Ce que reprochait ainsi la RAM à l’association c’est qu’elle « est allée jusqu’à menacer de lancer un avertissement à la compagnie aérienne, en invitant ses pilotes à déclencher une grève d’avertissement, chose qui est interdite par la loi car il s’agit d’un acte dont le législateur a conféré la compétence exclusive aux syndicats ».

    Ainsi, la RAM avait considéré cette démarche initiée par l’AMPL comme étant « illégale » outre le fait que le statut de l’AMPL stipule dans son article 4 que l’objectif de l’association est « d’exhorter à la création de tous les règlements et lois relatives à la profession et discuter et signer tous les accords collectifs, contrats de travail et d’assurance, et s’assurer que ses exigences sont mises en œuvre », chose que la RAM estime « contraire à la loi ».

    La compagnie nationale avait de plus souligné dans sa plainte, par le biais de sa défense, en les personnes de Me Asma Al-Iraqi et Me Basamat Al-Fassi Al-Fihri, que « l’association en question établit des liens avec des cercles syndicaux et associatifs appartenant à d’autres pays » citant ainsi « l’Algérie et l’Afrique du Sud » précisant que ces deux pays « ont contacté la RAM ».

    La RAM avait même accusé l’association susmentionnée de violer l’article 404 du Code du travail, étant donné qu’elle «s’est fixé comme objectif de discuter de toutes les conventions collectives, contrats de travail et d’assurance, et d’assurer la mise en œuvre de ses exigences», ainsi que l’article 15 du même code.

    À l’issue de cette action, un groupe de pilotes avaient tenu un sit-in le 14 octobre dernier devant le tribunal de première instance à Casablanca où le procès devait avoir lieu, pour dénoncer cette démarche initiée par la compagnie qu’ils avaient considérée comme une « interdiction d’exercice d’un droit constitutionnel aux pilotes marocains, à savoir le droit d’association » soulignant que « l’AMPL comprend des capitaines de diverses compagnies aériennes et pas seulement ceux de la RAM » .

    On comprend mieux maintenant les « conditions de recrutement » fixés cette fois-ci par la RAM

    Hespress
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