Qui va payer pour le futur TGV que le Maroc veut s'offrir ? Rabat voudrait bien que Paris finance bien plus que les études techniques.
Rabat De notre correspondant
La France va-t-elle offrir son TGV au Maroc ? Six mois après la visite de Nicolas Sarkozy dans le Royaume, et le protocole d'accord signé entre les deux pays à propos d'une ligne à grande vitesse, le projet est loin d'être sur les rails. Arrivé hier à Rabat, avec un important staff ministériel et patronal, François Fillon devrait annoncer aujourd'hui que la France s'engage à financer l'ensemble des études techniques et l'assistance à maîtrise d'ouvrage pour 75 millions d'euros.
Aucun détail sur les financements du TGV
Les négociations ont été rudes ces dernières semaines. Au-delà des effets d'annonce des deux côtés de la Méditerranée - deux grands axes TGV entre Tanger-Agadir et Casablanca-Oujda - les discussions ne portent que sur 200 kilomètres de voies entre Tanger et Kenitra. Un projet évalué à 1,8 milliard d'euros. La France se serait engagée à en financer la moitié. Mais, selon des sources diplomatiques, le Maroc demanderait plus. Avec un PIB qui atteignait en 2006 les 72,70 milliards de dollars, le pays est loin d'avoir les moyens de s'offrir un tel joujou. Même avec des bailleurs de fonds étrangers que Paris pourrait convaincre...
Pas étonnant alors qu'il n'existe aucun détail sur les modes de financement du TGV. Le ministre marocain des Transports, Karim Ghellab, en a fait les frais. Interrogé au Parlement la semaine dernière, il s'est limité à affirmer que 40 % du financement pouvait « être considéré comme un don compte tenu du taux préférentiel et des bonifications que comporte le prêt ». Mais quand les parlementaires lui ont demandé la somme exacte, il a fini par avancer le chiffre de 110 millions d'euros. À peine 10 % du montant global... « On ne sait rien non plus sur le taux de rentabilité du projet », grogne un député marocain de gauche.
En attendant, le chef du gouvernement français devrait conclure quelques autres affaires. On parle d'une frégate multimission que DCNS pourrait vendre au Royaume pour 470 millions d'euros. Quant au groupe Pierre et Vacances, il annoncera un investissement de plus de 300 millions d'euros dans des infrastructures touristiques. Mais pour ce qui est du TGV, la signature d'un contrat commercial ne se fera pas à grande vitesse.
Julien FELIX.
Rabat De notre correspondant
La France va-t-elle offrir son TGV au Maroc ? Six mois après la visite de Nicolas Sarkozy dans le Royaume, et le protocole d'accord signé entre les deux pays à propos d'une ligne à grande vitesse, le projet est loin d'être sur les rails. Arrivé hier à Rabat, avec un important staff ministériel et patronal, François Fillon devrait annoncer aujourd'hui que la France s'engage à financer l'ensemble des études techniques et l'assistance à maîtrise d'ouvrage pour 75 millions d'euros.
Aucun détail sur les financements du TGV
Les négociations ont été rudes ces dernières semaines. Au-delà des effets d'annonce des deux côtés de la Méditerranée - deux grands axes TGV entre Tanger-Agadir et Casablanca-Oujda - les discussions ne portent que sur 200 kilomètres de voies entre Tanger et Kenitra. Un projet évalué à 1,8 milliard d'euros. La France se serait engagée à en financer la moitié. Mais, selon des sources diplomatiques, le Maroc demanderait plus. Avec un PIB qui atteignait en 2006 les 72,70 milliards de dollars, le pays est loin d'avoir les moyens de s'offrir un tel joujou. Même avec des bailleurs de fonds étrangers que Paris pourrait convaincre...
Pas étonnant alors qu'il n'existe aucun détail sur les modes de financement du TGV. Le ministre marocain des Transports, Karim Ghellab, en a fait les frais. Interrogé au Parlement la semaine dernière, il s'est limité à affirmer que 40 % du financement pouvait « être considéré comme un don compte tenu du taux préférentiel et des bonifications que comporte le prêt ». Mais quand les parlementaires lui ont demandé la somme exacte, il a fini par avancer le chiffre de 110 millions d'euros. À peine 10 % du montant global... « On ne sait rien non plus sur le taux de rentabilité du projet », grogne un député marocain de gauche.
En attendant, le chef du gouvernement français devrait conclure quelques autres affaires. On parle d'une frégate multimission que DCNS pourrait vendre au Royaume pour 470 millions d'euros. Quant au groupe Pierre et Vacances, il annoncera un investissement de plus de 300 millions d'euros dans des infrastructures touristiques. Mais pour ce qui est du TGV, la signature d'un contrat commercial ne se fera pas à grande vitesse.
Julien FELIX.
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