C'est un volumineux rapport de 416 pages, classé «très confidentiel», que la Banque mondiale (BM) vient de remettre à la nouvelle équipe gouvernementale.
Intitulé «Des conditions propices à une croissance plus rapide et plus équitable», ce rapport comporte 18 notes de politique, dans lesquelles la Banque expose et analyse les défis que le Maroc doit relever dans les cinq prochaines années, et préconise des solutions qui sont autant de points d'appui pour le nouvel Exécutif.
En voici,un resume des axes les plus importants:
A suivre...
Intitulé «Des conditions propices à une croissance plus rapide et plus équitable», ce rapport comporte 18 notes de politique, dans lesquelles la Banque expose et analyse les défis que le Maroc doit relever dans les cinq prochaines années, et préconise des solutions qui sont autant de points d'appui pour le nouvel Exécutif.
En voici,un resume des axes les plus importants:
Quatre grands thèmes classiques sont couverts par ce rapport : l'amélioration de la compétitivité internationale et du climat de l'investissement, le renforcement de l'efficience du système éducatif, l'amélioration quantitative et qualitative des services sociaux destinés aux pauvres et aux groupes marginalisés et l'augmentation de l'accès aux services d'eau et d'assainissement. Outre ces thèmes, récurrents dans les rapports de la BM, celle-ci en a introduit de nouveaux: l'agriculture, la formation technique et professionnelle, la protection sociale et les réformes du secteur de la santé.
Premier message, le Maroc peut atteindre et maintenir un taux de croissance plus élevé (plus de 6% par an) que la moyenne des six dernières années (5,3%), au cours de la prochaine décennie. Mais compte tenu de la part importante du secteur agricole dans l'économie (entre 15 et 20% du PIB et près de 50% de l'emploi), il suffit que la pluviométrie ne soit pas au rendez-vous pour que la morosité s'installe. C'est le cas de la mauvaise récolte de 2007 qui a ramené le taux de croissance à quelque 2%. C'est pourquoi la BM estime qu'il est «capital» de réformer le secteur agricole et de «diversifier» l'économie afin de réduire l'importance relative de l'agriculture.
Deuxième message : le Maroc, dit la BM, peut avoir une croissance «de meilleure qualité». Mais pour cela, il doit combler le fossé qui sépare les «deux Maroc», c'est-à-dire les classes prospères et les pauvres. Bien plus que cela, une croissance de meilleure qualité, précise le rapport, n'implique pas seulement de réduire la pauvreté, «mais aussi d'accorder une place accrue à l'équité». La question du comment se pose toutefois (c'est l'objet des notes de ce rapport).
Troisième message, enfin : le Maroc peut améliorer sa gouvernance. En fait, il doit l’améliorer s'il veut justement réaliser les objectifs contenus dans les deux premiers messages. La BM se dit d'ailleurs surprise que tous les indicateurs de gouvernance du Maroc se soient dégradés entre 1998 et 2005. En particulier, note le rapport, l'indicateur «être à l'écoute et rendre des comptes». L'Open Budget Index de 2006, qui évalue le degré d'accès du public aux informations budgétaires, a également critiqué «le manque de transparence de la comptabilité publique».
Le rapport de la Banque mondiale part du constat que la croissance tirée par la seule demande intérieure comporte des limites évidentes. Or, souligne le rapport, l'économie marocaine présente désormais les signes de ce que les experts appellent le «syndrome hollandais» ; c'est-à-dire une réorientation excessive de la production au profit des secteurs produisant pour la consommation domestique. C'est pourquoi il est recommandé de mettre en place une stratégie de croissance tirée par les exportations et non plus seulement par la demande intérieure. Pour cela, des réformes commerciales s'imposent afin de faire sauter les obstacles qui sont autant de freins pour les exportations et en même temps de protection du marché intérieur. Pourquoi ? Parce que le protectionnisme détourne les investissements vers des secteurs obsolètes, non concurrenciels, et donc peu créateurs d'emplois, tandis que les activités tournées vers l'exportation, pour se maintenir sur les marchés extérieurs, doivent être compétitives et donc créatrices de valeur.
Parmi les réformes commerciales préconisées, citons la simplification du régime douanier, la révision des mesures non tarifaires qui freinent les échanges, la réduction des coûts des services portuaires et des transports...
Outre les réformes commerciales, les rédacteurs du rapport estiment indispensable la poursuite de l'assainissement des finances publiques. En particulier, il faut ramener la masse salariale à 10% du PIB, et «stopper d'urgence l'hémorragie des ressources publiques» en réduisant les subventions à l'énergie (carburants notamment) et en remplaçant les subventions alimentaires par un soutien ciblé . Autre réforme clé, celle de l'agriculture. Il s'agit, selon le rapport, de réorienter la production vers des cultures à haute valeur ajoutée et, parallèlement, de développer, à l'aval du secteur, des activités économiques comme l'agroindustrie, le tourisme, les services. Cela est de nature, d'après le rapport, à accroître les emplois et les revenus dans les régions rurales.
Premier message, le Maroc peut atteindre et maintenir un taux de croissance plus élevé (plus de 6% par an) que la moyenne des six dernières années (5,3%), au cours de la prochaine décennie. Mais compte tenu de la part importante du secteur agricole dans l'économie (entre 15 et 20% du PIB et près de 50% de l'emploi), il suffit que la pluviométrie ne soit pas au rendez-vous pour que la morosité s'installe. C'est le cas de la mauvaise récolte de 2007 qui a ramené le taux de croissance à quelque 2%. C'est pourquoi la BM estime qu'il est «capital» de réformer le secteur agricole et de «diversifier» l'économie afin de réduire l'importance relative de l'agriculture.
Deuxième message : le Maroc, dit la BM, peut avoir une croissance «de meilleure qualité». Mais pour cela, il doit combler le fossé qui sépare les «deux Maroc», c'est-à-dire les classes prospères et les pauvres. Bien plus que cela, une croissance de meilleure qualité, précise le rapport, n'implique pas seulement de réduire la pauvreté, «mais aussi d'accorder une place accrue à l'équité». La question du comment se pose toutefois (c'est l'objet des notes de ce rapport).
Troisième message, enfin : le Maroc peut améliorer sa gouvernance. En fait, il doit l’améliorer s'il veut justement réaliser les objectifs contenus dans les deux premiers messages. La BM se dit d'ailleurs surprise que tous les indicateurs de gouvernance du Maroc se soient dégradés entre 1998 et 2005. En particulier, note le rapport, l'indicateur «être à l'écoute et rendre des comptes». L'Open Budget Index de 2006, qui évalue le degré d'accès du public aux informations budgétaires, a également critiqué «le manque de transparence de la comptabilité publique».
Le rapport de la Banque mondiale part du constat que la croissance tirée par la seule demande intérieure comporte des limites évidentes. Or, souligne le rapport, l'économie marocaine présente désormais les signes de ce que les experts appellent le «syndrome hollandais» ; c'est-à-dire une réorientation excessive de la production au profit des secteurs produisant pour la consommation domestique. C'est pourquoi il est recommandé de mettre en place une stratégie de croissance tirée par les exportations et non plus seulement par la demande intérieure. Pour cela, des réformes commerciales s'imposent afin de faire sauter les obstacles qui sont autant de freins pour les exportations et en même temps de protection du marché intérieur. Pourquoi ? Parce que le protectionnisme détourne les investissements vers des secteurs obsolètes, non concurrenciels, et donc peu créateurs d'emplois, tandis que les activités tournées vers l'exportation, pour se maintenir sur les marchés extérieurs, doivent être compétitives et donc créatrices de valeur.
Parmi les réformes commerciales préconisées, citons la simplification du régime douanier, la révision des mesures non tarifaires qui freinent les échanges, la réduction des coûts des services portuaires et des transports...
Outre les réformes commerciales, les rédacteurs du rapport estiment indispensable la poursuite de l'assainissement des finances publiques. En particulier, il faut ramener la masse salariale à 10% du PIB, et «stopper d'urgence l'hémorragie des ressources publiques» en réduisant les subventions à l'énergie (carburants notamment) et en remplaçant les subventions alimentaires par un soutien ciblé . Autre réforme clé, celle de l'agriculture. Il s'agit, selon le rapport, de réorienter la production vers des cultures à haute valeur ajoutée et, parallèlement, de développer, à l'aval du secteur, des activités économiques comme l'agroindustrie, le tourisme, les services. Cela est de nature, d'après le rapport, à accroître les emplois et les revenus dans les régions rurales.
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