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Sonatrach veut assurer 50% de ses exportations par ses propres moyens

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  • Sonatrach veut assurer 50% de ses exportations par ses propres moyens

    Un pétrolier géant pour atteindre les marchés asiatiques

    Sonatrach continue de renforcer sa flotte de transport maritime d’hydrocarbures en Algérie. Le supertanker « Mesdar » est sa dernière acquisition en date.

    Le premier pétrolier géant aux couleurs de Sonatrach a été inauguré hier au port d’Arzew par le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, lors d’une petite cérémonie à bord du bateau. Jusque-là, la flotte de la compagnie nationale était composée de pétroliers de capacité modeste de 30.000 tonnes.

    Le navire géant est baptisé Mesdar (source), le nom d’un champ pétrolier de la région de Hassi Messaoud. Il peut transporter jusqu’à 2 millions de tonnes de pétrole brut, soit 500.000 barils de plus que la production journalière de l’Algérie. Le premier pétrolier géant de Sonatrach est un véritable colosse : il fait plus de 300 m de long, 64.5 m de haut et 60 m de large. Il a été fabriqué en Chine sur le chantier naval de Nantong en dix mois, entre mars 2006 et août 2007.

    Le pétrolier a été acquis par Sonatrach Petroleum Corporation (SPC, filiale à 100% de Sonatrach basée à Londres) et la société japonaise Kawasaki pour 120 millions de dollars. « Le même bateau vaut aujourd’hui au moins 150 millions de dollars. Nous avons bien fait de le commander en 2005. En plus, les chantiers navals spécialisés dans la construction de ce genre de supertanker ont des plans de charge jusqu’en 2012 », affirme un cadre de Sonatrach.

    Le « Mesdar » mouille au port d’Arzew, collé à un terminal de chargement de pétrole. Il devrait prendre bientôt le large vers les Etats-Unis avec un chargement de 260.000 tonnes de pétrole brut. Le premier voyage du « Mesdar » durera 14 jours. La cargaison appartient à la compagnie norvégienne Statoil qui a affrété le bateau pour 140.000 dollars par jour, selon le ministre de l’Energie et des Mines. « Le bateau attend la cargaison de pétrole pour partir. Le départ est prévu pour samedi », explique un autre cadre de Sonatrach.

    En se dotant d’un supertanker, Sonatrach veut jouer dans la cour des grands et vise deux grands objectifs : assurer par ses propres moyens 50% de ses exportations d’hydrocarbures à l’horizon 2015 et atteindre les marchés lointains et lucratifs de l’Asie (Chine, Corée du Sud). En arrière plan de cette stratégie, le groupe Sonatrach veut réduire sa dépendance vis-à-vis des transporteurs étrangers et de ses marchés traditionnels en matière de vente de pétrole : les Etats-Unis et l’Europe. La société nationale veut profiter de la forte demande en or noir de la part de la Chine dont l’économie enregistre une forte croissance depuis plusieurs années.

    En plus du renforcement de sa flotte de navires, Sonatrach a installé cinq des bouées de chargement en haute mer. « Ce navire va nous permettre de faire des économies en matière de transport maritime de pétrole. Le supertanker va nous permettre aussi d’être présents et compétitifs sur les marchés chinois et sud-coréens et surtout d’exporter par nos propres moyens plus de 50% de notre pétrole », a résumé Chakib Khelil lors d’un point de presse animé sur le navire.

    Toutefois, le supertanker « Mesdar » a besoin de beaucoup de pétrole brut. La production algérienne actuelle n’est pas suffisante pour rentabiliser rapidement ce navire surdimensionné. Du coup, Sonatrach compte l’utiliser pour effectuer des transferts à l’étranger, en attendant la hausse de la production pétrolière nationale. L’Algérie envisage de porter ses exportations de brut à 2 millions de tonnes par jour dans les prochaines années. « Maintenant, avec cette acquisition, la production de brut doit suivre », remarque un cadre de Sonatrach.

    Sonatrach renforce ses capacités de transport maritime d’hydrocarbures dans un contexte mondial favorable marqué par la hausse des prix du baril de brut qui a atteint au début de l’année 100 dollars. Un seuil historique. Pour l’actuel président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Chakib Khelil, cette hausse des prix de l’or noir s’inscrit dans la durée. « A présent, personne ne peut prévoir si le prix du pétrole va monter ou baisser, mais ce qui est certain, il va rester dans les environs des 100 dollars », a-t-il déclaré.

    Il a estimé que les prix du baril vont sensiblement baisser après l’hiver, parce que, a-t-il dit, la demande va baisser. Selon le président de l’Opep, le prix actuel du baril de brut n’est pas dû au déséquilibre entre l’offre et la demande, mais plutôt à des facteurs géopolitiques (instabilité au Nigeria et au Pakistan), au climat (hiver rude), à la baisse des stocks de brut américains et à la crise économique aux Etats-Unis. « Les prix actuels sont ceux du marché. Les statuts de l’Opep ne prévoient pas le contrôle des prix, mais d’assurer l’approvisionnement du marché mondial en pétrole. Ce qui est fait. A présent, il y a un équilibre entre l’offre et la demande.
    La baisse des stocks américains de brut n’est pas due au manque de pétrole sur le marché », a expliqué M. Khelil. Le président du cartel pétrolier a également estimé que l’appétit des fonds d’investissement pour pétrole a une part de responsabilité dans la flambée des prix du brut.

    Le Quotidien d’Oran — par Hamid Guemache
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