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Gabon Télécom cédé à Maroc Télécom à hauteur de 51% : un long processus mené à bien

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  • Gabon Télécom cédé à Maroc Télécom à hauteur de 51% : un long processus mené à bien

    Actualité du :28/12/2007

    Gabon: RETROSPECTIVE 2007 : Gabon Télécom cédé à Maroc Télécom à hauteur de 51% : un long processus mené à bien (Par Jean-Christian KOMBILA)

    Libreville, 28 décembre (GABONEWS) – La privatisation du groupe Gabon Télécom, longtemps confronté à une baisse importante de régime, a connu un coup d’accélérateur avec la clôture de ce processus. D’emblée, l’exécution réussie du plan social est à saluer, mais il reste à veiller au suivi du protocole d’accord afin que Maroc Télécom tienne son ambitieux projet industriel.

    Quarante milliards de francs CFA. Tel est le coût du rachat par Maroc Télécom de 51% des actions du capital du groupe Gabon Télécom, acquis le mercredi 9 février 2006, à l’issue d’une cérémonie solennelle de paraphe de documents, entre les deux parties représentées au plus haut niveau. De prime à bord, la conduite de cette privatisation à son terme, est une bonne affaire réalisée par le gouvernement. Car, elle va indéniablement contribuer à accroître la productivité totale des facteurs et surtout le potentiel de croissance de l’ensemble du secteur non pétrolier en cette période de diversification de l’économie nationale.

    Longtemps avant ce résultat, il était reconnu que le groupe Gabon Télécom, composé à la fois de Libertis et de Gabon Télécom à proprement parler, croulait sous le poids des pertes financières énormes. A preuve, en 2005 Gabon Télécom avait perdu de l’argent à hauteur de 3 milliards de francs CFA, si l’on en croit une source digne de foi. Laquelle source fait valoir qu’en 2006, les analyses pré disaient des déficits plus élevés oscillant entre 7 et 8 milliards de nos francs. Plus grave, en 2005 les commissaires aux comptes avaient désavoué la gestion de l’entreprise par la direction générale de l’époque en refusant ouvertement de certifier ses comptes à cause de l’insuffisance de contrôle interne, de la mauvaise organisation des procédures d’arrêtés de comptes et de l’absence d’inventaires des éléments d’actifs.

    Cependant, pour lever ces incertitudes, le gouvernement a été amené à appuyer la direction financière de Gabon Télécom à travers l’assistance d’un cabinet de renommée internationale, en l’occurrence Ernst and Young, grâce auquel lesdits comptes ont pu l’être en 2006. Il en est de même pour Libertis, où d’après elle, les pertes d’argent se chiffrent à 1 milliards en 2005, et dont les prévisions en 2006 allaient culminer à 3 milliards de francs CFA. Bref, on parle globalement de pertes encore plus lourdes…

    GÉRER : Dans un contexte aussi préoccupant pour l’emploi de plus d’un millier de compatriotes, le gouvernement n’avait pas d’autre choix que se résoudre à privatiser enfin cette entreprise au bord de la faillite. Or, si le groupe Gabon Télécom faisait faillite, c’était au bas mot 1500 familles nucléaires condamnées à vivre le chômage, avec elles, aussi, les parents collatéraux vivant aux basques de ces salariés. A côté de cette réalité accablante, il y a également le lourd passif de l’entreprise évalué à 48 milliards de francs CFA que devait avoir à supporter l’Etat.

    Autant qu’on sache, visiblement, c’est pour faire face à pareilles situations incohérentes, voire irrationnelles, que les autorités politiques n’ont jamais voulu changer de cap dans leur volonté de conclure la privatisation de Gabon Télécom, bien qu’il s’agisse d’un secteur d’importance stratégique pour le pays. Ce, nonobstant l’existence de plusieurs facteurs bloquants et de forces centrifuges tapies dans l’ombre, à l’origine du retard considérable pris depuis deux ans dans l’aboutissement du processus.

    Ce faisant, au nombre de ces freins ayants sans cesse gêné l’obtention d’un tel résultat, on a souvent mis en relief l’uniformisation du statut du personnel, ainsi que les problèmes de sureffectif et de la masse salariale démesurée. Pour être parvenu, ayant d’entrer dans le vif du sujet avec Maroc Télécom, à lever ces blocages multiples, le gouvernement s’était déjà tracé à grands traits les sillons du succès. Et pour tout dire, l’exécution du plan social, à la satisfaction des employés, reste encore digne d’intérêt au sein de l’opinion nationale.

    Elaboré sur la base des résolutions de l’accord tripartite signé en 2004 entre le Comité de privatisation, les partenaires sociaux et la hiérarchie de Gabon Télécom, les mesures dudit plan vont viser en priorité le départ de 30% des effectifs. A savoir :
    Les pré-retraités, dont l’âge varie entre 50 et 54 ans, les agents concernés par les métiers de l’environnement, atteints par des mesures de départs transactionnels, les agents dotés d’un dossier disciplinaires chargé, les cas sociaux et médicaux, les agents exerçant dans des métiers autres que les télécommunications.

    Mieux, concernant ce plan social, un précieux point marqué par le ministère de l’Economie, des Finances, du Budget et de la Privatisation est de s’être assuré, via un Comité ad hoc, qu’il a bien pris en compte tous les droits des agents éligibles au sein de l’entreprise.

    On retient, en définitive, que ce plan a été exécuté en deux vagues. S’agissant de la première, au total 335 agents en ont fait partie, et leur licenciement a été prononcé à compter du 14 août 2006, avec en prime le paiement intégral de leurs émoluments mensuels. Il y a lieu de préciser que le budget mis en règle pour cette première vague s’élevait à 7.781.046.676 francs CFA, rappelle –t – on volontiers au siège du Comité de privatisation. Quant à la seconde, elle a concerné 250 employés, et elle a été bouchée en décembre 2006. Enfin, notons que le montant global du plan social s’élève à 13.103.875.014 francs CFA pour un effectif de 585 agents, sur la base d’un départ à la retraite à 55 ans, et de l’application du salaire brut révisé.

    Par ailleurs, s’il est un autre satisfecit décerné aux autorités du pays, à l’aune de la conduite de cette privatisation, il concerne le niveau de pourcentage des actions cédées dans le capital de cette entreprise:51 % de parts données à Maroc Télécom. Bien que cela signifie que le partenaire stratégique a toute latitude pour gérer la boîte au quotidien dans la prise de décision, on mesure indiscutablement le souci du gouvernement de garder tout de même un droit de regard dans ce secteur névralgique.

    Le moins qu’on puisse dire, au final, est que cette opération est d’autant plus à saluer qu’elle symbolise la volonté politique de mener à bien l’ensemble des réformes structurelles de l’économie engagées dans un processus d’ajustement, elle traduit la détermination du gouvernement à se désengager durablement du secteur productif. En plus, voilà qui crédibilise le gouvernement, car dans ce domaine, celui-ci fait ce qu’il dit.

    POTENTIEL ENORME

    La confiance placée en Maroc Télécom, aussi, est de bon augure. Du moins, sa côte en bourse, ajoutée à son expérience en tant qu’entreprise transafricaine présente en Afrique du nord, de l’Ouest et maintenant centrale, ainsi que son appartenance au groupe français Vivendi, suffisent à convaincre que ses dirigeants peuvent mobiliser les capitaux à l’échelle internationale pour réaliser son ambitieux projet industriel d’investir 100milliards francs CFA en cinq ans en matière de recherche et développement.

    Qu’à cela ne tienne, il reste que le succès réel de cette privatisation sera fonction de la capacité du gouvernement à veiller au respect scrupuleux par ce partenaire stratégique de son cahier de charges. Notamment, la couverture nationale en téléphonie fixe et mobile, l’amélioration de la qualité de service de téléphonie fixe et mobile, la baisse des prix de manière à rendre les services de télécommunication accessibles à l’ensemble de la population, la satisfaction des demandes de raccordement, la mise en œuvre du programme d’investissements, faire bénéficier à la population des avantages des nouvelles technologies de l’information et de la communication, gérer rationnellement les ressources humaines gabonaises, en particulier les cadres du groupe Gabon Télécom.

    Sur le ton de directive, on note, que M. Alexandre Barro Chambrier, ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Economie, des Finances, du Budget et de la Privatisation, s’est employé à les rappeler avec force au partenaire marocain. Auprès duquel il s’était rendu dans le Royaume chérifien pour vendre l’énorme potentiel de Gabon Télécom avec son unique câble sous-marin.

    Article Publié le: 28/12/2007 à: 20:12:51 Par: Jean Christian KOMBILA (Gabonews.ga)
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