France Inter.
Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. Nicolas Sarkozy annonce 5 milliards de contrats avec l'Algérie. Enjeu : la modernisation de l'économie algérienne.
Nicolas Sarkozy a chiffré hier soir à 5 milliards d'euros le montant des contrats signés lors de sa visite.
L'Algérie est le partenaire commercial privilégié de la France. Le solde commercial est à peu près équilibré depuis deux ans. La France importe du pétrole et du gaz et exporte des produits manufacturés, ce qui traduit la relation traditionnelle entre un pays économiquement développé et un pays moins développé. Les échanges franco-algériens représentent 8 milliards d'euros. 95% des importations françaises sont des hydrocabures. Mais en termes d'investissements directs, la France est derrière les Etats-Unis avec un total de 200 millions d'euros.
C'est dire si le voyage présidentiel est important : Total doit investir un milliard d'euros pour construire un « vapocraqueur » en compagnie de la Sonatrach, la compagnie nationale qui produit le gaz et le pétrole en Algérie. GDF va investir quelques 700 millions d'euros pour un gisement de gaz. L'Algérie est notre troisième fournisseur de gaz derrière la Norvège et les Pays Bas mais devant la Russie.
La France devrait également participer au programme algérien de privatisations. Oui, Lafarge, Air Liquide et Saint Gobain et une vingtaine d'entreprises françaises sont candidates au rachat d'entreprises publiques algériennes, le Crédit populaire d'Algérie est convoité par la BNP, la Société Générale, le Crédit Agricole et les Banques populaires.
Des accords de coopération sur le nucléaire civil pourraient être signés, et surtout, le programme de coopération franco-algérien prévoit une aide au développement des PME algériennes. C'est là qu'est le cœur du problème économique algérien. Car il s'agit de transformer une économie de rente en économie moderne. L'économie de la rente traduit la dépendance vis à vis des recettes régulières liées au pétrole.
La rente peut financer d'importantes bureaucraties, et se transférer à l'étranger sur des comptes privés. Elle évite de faire les efforts d'éducation et de productivité indispensables dans une économie moderne. Contrairement à l'Algérie, la Norvège est un modèle d'utilisation de sa rente, qui n'est jamais, au centime près, affectée à la dépense publique courante, mais est stockée dans un fonds destiné aux retraites.
Décembre 2007.
Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. Nicolas Sarkozy annonce 5 milliards de contrats avec l'Algérie. Enjeu : la modernisation de l'économie algérienne.
Nicolas Sarkozy a chiffré hier soir à 5 milliards d'euros le montant des contrats signés lors de sa visite.
L'Algérie est le partenaire commercial privilégié de la France. Le solde commercial est à peu près équilibré depuis deux ans. La France importe du pétrole et du gaz et exporte des produits manufacturés, ce qui traduit la relation traditionnelle entre un pays économiquement développé et un pays moins développé. Les échanges franco-algériens représentent 8 milliards d'euros. 95% des importations françaises sont des hydrocabures. Mais en termes d'investissements directs, la France est derrière les Etats-Unis avec un total de 200 millions d'euros.
C'est dire si le voyage présidentiel est important : Total doit investir un milliard d'euros pour construire un « vapocraqueur » en compagnie de la Sonatrach, la compagnie nationale qui produit le gaz et le pétrole en Algérie. GDF va investir quelques 700 millions d'euros pour un gisement de gaz. L'Algérie est notre troisième fournisseur de gaz derrière la Norvège et les Pays Bas mais devant la Russie.
La France devrait également participer au programme algérien de privatisations. Oui, Lafarge, Air Liquide et Saint Gobain et une vingtaine d'entreprises françaises sont candidates au rachat d'entreprises publiques algériennes, le Crédit populaire d'Algérie est convoité par la BNP, la Société Générale, le Crédit Agricole et les Banques populaires.
Des accords de coopération sur le nucléaire civil pourraient être signés, et surtout, le programme de coopération franco-algérien prévoit une aide au développement des PME algériennes. C'est là qu'est le cœur du problème économique algérien. Car il s'agit de transformer une économie de rente en économie moderne. L'économie de la rente traduit la dépendance vis à vis des recettes régulières liées au pétrole.
La rente peut financer d'importantes bureaucraties, et se transférer à l'étranger sur des comptes privés. Elle évite de faire les efforts d'éducation et de productivité indispensables dans une économie moderne. Contrairement à l'Algérie, la Norvège est un modèle d'utilisation de sa rente, qui n'est jamais, au centime près, affectée à la dépense publique courante, mais est stockée dans un fonds destiné aux retraites.
Décembre 2007.
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