“Le document du Gouvernement portant stratégie industrielle en Algérie est incohérent, irréaliste, non opératoire, sans aucune quantification précise et datée et son application qui est une pure expérimentation théorique après deux essais négatifs de restructuration en 2000 et 2004 par le même responsable ne peut que conduire le pays à l’impasse faute de vision stratégique tenant compte tant des mutations internes que mondiales”. Voila ce que pense M. abderahmane mebtoul, économiste et expert inernational et président de l’association pour les dé veloppement de l’économie de marché (Adem). Ici une reproduction de larges extraits de son intervention au cours d’un débat diffusé par la Chaîne 3 de la radio Algérienne.
Peut-on parler de stratégie industrielle en Algérie ?
En cette ère de mondialisation, il me semble erroné de parler de stratégie industrielle, ce qui supposerait une autonomie totale de la décision économique surtout pour un micro- Etat comme l’Algérie, alors que la tendance est aux grands ensembles d’où l’importance d’espaces économiques fiables maghrébin, euro- méditerranéen et arabo-africain, espace naturel de l’Algérie. On le constate quotidiennement à travers les fluctuations boursières au niveau du marché mondial, l’Algérie étant une économie totalement extravertie (les réserves de devises étant fonction du cours du brent et du cours du dollar pour les exportations à plus de 95% et plus de 60% de l’euro pour les importations) , des produits finis , matières premières , des équipements. C’est que l’on assiste à l’évolution d’ une accumulation passée se fondant sur une vision purement matérielle caractérisée par des organisations hiérarchiques rigides à une un nouveau mode d’accumulation fondé sur la maîtrise des connaissances et les nouvelles technologiques et des organisations souples en réseaux comme une toile d’araignée à travers le monde avec la domination des transnationales avec comme support l’élément financier et comme arbitrage le consommateur mondial et à un désengagement progressif de l’Etat de la sphère économique et de certains segments des services collectifs, existant des pays d’exception comme Cuba ou la Corée communiste du Nord avec l’urgence à la fois de l’Etat régulateur au niveau local et d’une régulation d’ensemble au niveau mondial. Nous avons des chaînes mondiales segmentées de production où l’investissement, en avantages comparatifs, se réalise au sein de sous-segments de ces chaînes.
Dès lors, n’est-il pas plus juste d’imaginer des stratégies d’entreprises comme moyen d’adaptation à ce monde en perpétuel changement, turbulent et dont l’environnement devient de plus en plus incertain d’où l’importance des prévisions et du management stratégique, donc de la maîtrise de l’information qui devient non plus le quatrième pouvoir mais le pouvoir lui-même. Car l’assainissement des entreprises publiques a coûté au Trésor public plus 36 milliards de dollars 1991/2005, 40 milliards de dollars US entre 1991/2007 et l’on y consacre encore 4 milliards de dollars dans la loi de finances 2008. Et l’on revient à la case de départ, les banques publiques étant malades de leurs clients les entreprises publiques, ce qui explique également, couplé avec l’inefficacité des dépenses publiques, l’importance de la dette publique intérieure estimée fin 2006 à plus de 1800 milliards de dinars, bien que l’on en ait épongé récemment 600 milliards la ramenant fin 2007 à 1200 milliards, ce qui démontre enfin que ce n’est pas une question de finances mais renvoie à l’urgence d’un réajustement de la politique économique et sociale algérienne.
source : Liberté
Peut-on parler de stratégie industrielle en Algérie ?
En cette ère de mondialisation, il me semble erroné de parler de stratégie industrielle, ce qui supposerait une autonomie totale de la décision économique surtout pour un micro- Etat comme l’Algérie, alors que la tendance est aux grands ensembles d’où l’importance d’espaces économiques fiables maghrébin, euro- méditerranéen et arabo-africain, espace naturel de l’Algérie. On le constate quotidiennement à travers les fluctuations boursières au niveau du marché mondial, l’Algérie étant une économie totalement extravertie (les réserves de devises étant fonction du cours du brent et du cours du dollar pour les exportations à plus de 95% et plus de 60% de l’euro pour les importations) , des produits finis , matières premières , des équipements. C’est que l’on assiste à l’évolution d’ une accumulation passée se fondant sur une vision purement matérielle caractérisée par des organisations hiérarchiques rigides à une un nouveau mode d’accumulation fondé sur la maîtrise des connaissances et les nouvelles technologiques et des organisations souples en réseaux comme une toile d’araignée à travers le monde avec la domination des transnationales avec comme support l’élément financier et comme arbitrage le consommateur mondial et à un désengagement progressif de l’Etat de la sphère économique et de certains segments des services collectifs, existant des pays d’exception comme Cuba ou la Corée communiste du Nord avec l’urgence à la fois de l’Etat régulateur au niveau local et d’une régulation d’ensemble au niveau mondial. Nous avons des chaînes mondiales segmentées de production où l’investissement, en avantages comparatifs, se réalise au sein de sous-segments de ces chaînes.
Dès lors, n’est-il pas plus juste d’imaginer des stratégies d’entreprises comme moyen d’adaptation à ce monde en perpétuel changement, turbulent et dont l’environnement devient de plus en plus incertain d’où l’importance des prévisions et du management stratégique, donc de la maîtrise de l’information qui devient non plus le quatrième pouvoir mais le pouvoir lui-même. Car l’assainissement des entreprises publiques a coûté au Trésor public plus 36 milliards de dollars 1991/2005, 40 milliards de dollars US entre 1991/2007 et l’on y consacre encore 4 milliards de dollars dans la loi de finances 2008. Et l’on revient à la case de départ, les banques publiques étant malades de leurs clients les entreprises publiques, ce qui explique également, couplé avec l’inefficacité des dépenses publiques, l’importance de la dette publique intérieure estimée fin 2006 à plus de 1800 milliards de dinars, bien que l’on en ait épongé récemment 600 milliards la ramenant fin 2007 à 1200 milliards, ce qui démontre enfin que ce n’est pas une question de finances mais renvoie à l’urgence d’un réajustement de la politique économique et sociale algérienne.
source : Liberté
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