Destruction imminente de l'économie étasunienne
Par Paul Craig Roberts, le 27 novembre 2007
L'orgueil démesuré et l'arrogance sont trop confortablement installés à Washington pour que les responsables politiques soient conscients du piège dans lequel ils ont mis l'économie étasunienne. Si l’effondrement du prêt hypothécaire à haut risque est moitié moins pire que prévu, de faibles taux d'intérêt étasuniens seront nécessaires pour contenir la crise. Mais si le sort du dollar est moitié moins pire que prévu, des taux d'intérêt élevés seront nécessaires pour que les étrangers continuent à désirer des dollars et pour financer le déficit budgétaire et commercial.
Que sacrifiera Washington, le système financier intérieur et la propriété immobilière surdéveloppée ou bien sa capacité à financer les déficits ?
La réponse semble évidente. Tout devra être sacrifié pour protéger la capacité de Washington à emprunter à l'étranger. Sans la possibilité d'emprunter à l'étranger, Washington ne peut pas mener ses guerres d'agression, et les Étasuniens ne peuvent pas chaque année continuer à consommer pour 800 milliards de dollars de plus que n’en produit leur économie.
Il y a quelques années, l'euro valait 0,85 dollar. Aujourd'hui, il vaut 1,48 dollar. C’est une énorme baisse [1] de la valeur de change du dollar. Les étrangers qui financent le budget des États-Unis et ses déficits commerciaux ont connu une énorme perte sur la valeur de leurs avoirs en dollars. Pour les étrangers, le taux d'intérêt sur les obligations du Trésor des États-Unis est loin de compenser la baisse de la valeur du dollar par rapport aux autres monnaies échangées. Les retours sur investissement dans l'immobilier et dans les actions ne compensent pas les pertes dues à la baisse de la valeur du dollar.
La Chine détient plus d'un billion de dollars, [2] et le Japon près d'un billion de dollars en actifs libellés. D'autres pays ont des sommes moindres, mais toujours considérables. Comme le dollar US est la monnaie de réserve, tous les portefeuilles d’investissement du monde en sont surchargés.
Aucun pays ne veut détenir des actifs qui se déprécient, et aucun pays ne veut acquérir davantage d'actifs qui se dévaluent. Afin de se rassurer, Wall Street fait valoir que les pays étrangers sont coincés dans l'accumulation de dollars pour protéger la valeur de leurs avoirs actuels dans cette monnaie. Mais c’est une absurdité totale. Le dollar US a perdu 60% de sa valeur durant l'actuelle administration. De toute évidence, les pays ne sont pas bloqués dans l’accumulation des dollars.
La raison pour laquelle le dollar ne s’est pas complètement effondré, c'est qu'il n'y a pas d'alternative évidente à la monnaie de réserve. L'euro est une monnaie apatride. C’est l'unité monétaire de l'Union Européenne, mais les pays de l'Europe n'ont pas abandonné leur souveraineté à l'UE. Par ailleurs, le Royaume-Uni, un membre de l'UE, conserve la livre britannique [3]. Le fait qu'une monnaie aussi exposée politiquement que l'euro puisse augmenter si rapidement en valeur par rapport au dollar US est une grande preuve de la faiblesse du dollar.
Le Japon et la Chine ont volontairement accumulé des dollars en échange de leur pénétration dans les marchés intérieurs des États-Unis et de leur conquête de ceux-ci. Le Japon et la Chine ont vu dans leur économie nationale la création d’une capacité productrice et de richesses en réussissant leurs exportations en contrepartie de la perte de valeur de leurs avoirs en dollars. Pourtant, ces deux pays ont vu l’issue inéluctable, ignorée par Washington et les économistes étasuniens : Par la délocalisation à l’étranger de la production destinée aux marchés étasuniens, les USA n'ont aucune perspective de clôture de leur déficit commercial. La production délocalisée des entreprises est considéré comme de l’importations quand elle revient aux États-Unis pour y être commercialisée. Plus la production des États-Unis déménagera à l'étranger, moins il y aura d'exportation et plus augmenteront les importations.
Le Japon et la Chine, en fait le monde entier, se rendent compte qu'ils ne peuvent continuer éternellement à donner aux Étasuniens des biens véritables et des services en échange du dollar papier se dépréciant. La Chine s'emploie à transformer son développement intérieur et à compter sur son marché intérieur potentiellement énorme. Le Japon s’attache à l’espoirs de participer au développement économique de l’Asie. Le déclin du dollar fait que les étrangers accumulent les nouveaux dollars à un rythme plus lent. Ils continuent encore à accumuler des dollars, mais moins. Comme de nouveaux dollars sont toujours en cours de production à rythme élevé, leur valeur a chuté.
Si les étrangers cessaient d'accumuler les nouveaux dollars, la valeur du dollar devrait plonger. Si les étrangers réduisaient leurs avoirs actuels en dollars, la superpuissance des États-Unis disparaîtrait sur-le-champ.
A Suivre...
Par Paul Craig Roberts, le 27 novembre 2007
L'orgueil démesuré et l'arrogance sont trop confortablement installés à Washington pour que les responsables politiques soient conscients du piège dans lequel ils ont mis l'économie étasunienne. Si l’effondrement du prêt hypothécaire à haut risque est moitié moins pire que prévu, de faibles taux d'intérêt étasuniens seront nécessaires pour contenir la crise. Mais si le sort du dollar est moitié moins pire que prévu, des taux d'intérêt élevés seront nécessaires pour que les étrangers continuent à désirer des dollars et pour financer le déficit budgétaire et commercial.
Que sacrifiera Washington, le système financier intérieur et la propriété immobilière surdéveloppée ou bien sa capacité à financer les déficits ?
La réponse semble évidente. Tout devra être sacrifié pour protéger la capacité de Washington à emprunter à l'étranger. Sans la possibilité d'emprunter à l'étranger, Washington ne peut pas mener ses guerres d'agression, et les Étasuniens ne peuvent pas chaque année continuer à consommer pour 800 milliards de dollars de plus que n’en produit leur économie.
Il y a quelques années, l'euro valait 0,85 dollar. Aujourd'hui, il vaut 1,48 dollar. C’est une énorme baisse [1] de la valeur de change du dollar. Les étrangers qui financent le budget des États-Unis et ses déficits commerciaux ont connu une énorme perte sur la valeur de leurs avoirs en dollars. Pour les étrangers, le taux d'intérêt sur les obligations du Trésor des États-Unis est loin de compenser la baisse de la valeur du dollar par rapport aux autres monnaies échangées. Les retours sur investissement dans l'immobilier et dans les actions ne compensent pas les pertes dues à la baisse de la valeur du dollar.
La Chine détient plus d'un billion de dollars, [2] et le Japon près d'un billion de dollars en actifs libellés. D'autres pays ont des sommes moindres, mais toujours considérables. Comme le dollar US est la monnaie de réserve, tous les portefeuilles d’investissement du monde en sont surchargés.
Aucun pays ne veut détenir des actifs qui se déprécient, et aucun pays ne veut acquérir davantage d'actifs qui se dévaluent. Afin de se rassurer, Wall Street fait valoir que les pays étrangers sont coincés dans l'accumulation de dollars pour protéger la valeur de leurs avoirs actuels dans cette monnaie. Mais c’est une absurdité totale. Le dollar US a perdu 60% de sa valeur durant l'actuelle administration. De toute évidence, les pays ne sont pas bloqués dans l’accumulation des dollars.
La raison pour laquelle le dollar ne s’est pas complètement effondré, c'est qu'il n'y a pas d'alternative évidente à la monnaie de réserve. L'euro est une monnaie apatride. C’est l'unité monétaire de l'Union Européenne, mais les pays de l'Europe n'ont pas abandonné leur souveraineté à l'UE. Par ailleurs, le Royaume-Uni, un membre de l'UE, conserve la livre britannique [3]. Le fait qu'une monnaie aussi exposée politiquement que l'euro puisse augmenter si rapidement en valeur par rapport au dollar US est une grande preuve de la faiblesse du dollar.
Le Japon et la Chine ont volontairement accumulé des dollars en échange de leur pénétration dans les marchés intérieurs des États-Unis et de leur conquête de ceux-ci. Le Japon et la Chine ont vu dans leur économie nationale la création d’une capacité productrice et de richesses en réussissant leurs exportations en contrepartie de la perte de valeur de leurs avoirs en dollars. Pourtant, ces deux pays ont vu l’issue inéluctable, ignorée par Washington et les économistes étasuniens : Par la délocalisation à l’étranger de la production destinée aux marchés étasuniens, les USA n'ont aucune perspective de clôture de leur déficit commercial. La production délocalisée des entreprises est considéré comme de l’importations quand elle revient aux États-Unis pour y être commercialisée. Plus la production des États-Unis déménagera à l'étranger, moins il y aura d'exportation et plus augmenteront les importations.
Le Japon et la Chine, en fait le monde entier, se rendent compte qu'ils ne peuvent continuer éternellement à donner aux Étasuniens des biens véritables et des services en échange du dollar papier se dépréciant. La Chine s'emploie à transformer son développement intérieur et à compter sur son marché intérieur potentiellement énorme. Le Japon s’attache à l’espoirs de participer au développement économique de l’Asie. Le déclin du dollar fait que les étrangers accumulent les nouveaux dollars à un rythme plus lent. Ils continuent encore à accumuler des dollars, mais moins. Comme de nouveaux dollars sont toujours en cours de production à rythme élevé, leur valeur a chuté.
Si les étrangers cessaient d'accumuler les nouveaux dollars, la valeur du dollar devrait plonger. Si les étrangers réduisaient leurs avoirs actuels en dollars, la superpuissance des États-Unis disparaîtrait sur-le-champ.
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