Chakib Khelil vu par le quotidien français "La Tribune"
Par Hamid Guemache (La Tribune- Paris) le 23/10/2007 à 10:18
[IMG]http://www.********************/images/articles/kkkkkk.jpg[/IMG]
Il est le nouvel homme fort du gouvernement algérien. Celui que toutes les entreprises pétrolières et gazières étrangères épient pour comprendre ses intentions. Ministre de l'Énergie et des Mines, Chakib Khelil a gagné du galon : il est désormais le responsable de l'ensemble de la politique énergétique de l'Algérie. Un récent décret a considérablement renforcé les pouvoirs opérationnels de ce technocrate proche du président Abdelaziz Bouteflika. Le " Monsieur Gaz et Pétrole " devient officiellement le patron de l'électricité, du nucléaire et du développement des énergies nouvelles et renouvelables. Il est également chargé des secteurs des mines, du dessalement de l'eau de mer, de la coopération internationale...
Chakib Khelil a pour mission la mise en place d'une politique énergétique homogène et surtout de préparer l'après-pétrole en réduisant graduellement la dépendance du pays vis-à-vis des énergies fossiles. Il doit veiller aussi au renforcement de la position de l'Algérie comme principal fournisseur de l'énergie en Europe. Le futur président de l'Opep (il prendra la direction du cartel en janvier 2008) est également responsable de l'internationalisation de Sonatrach.
En le confortant dans son rôle, le prés ident Bouteflika envoie un message clair aux investisseurs étrangers. Régulièrement, les entreprises pétrolières étrangères s'interrogeaient sur les pouvoirs réels de Khelil. L'annulation en 2005 de la réforme des hydrocarbures et la récente liquidation de BRC (Broot Root & Codor, filiale entre Sonatrach et Haliburton) ont été perçues comme des signes d'affaiblissement. Pourtant, au sommet de l'État, l'homme a toujours gardé son influence intacte. " Nous écoutons tout ce que Khelil dit en matière de stratégie économique " , confie un haut responsable.
DOTER LE PAYS DE LA TECHNOLOGIE NUCLEAIRE CIVILE
Chakib Khelil est très proche du président Abdelaziz Bouteflika. En fait, les deux hommes se connaissent depuis longtemps. Ils sont nés à Oujda au Maroc et ont fréquenté le même lycée. Après l'indépendance, Chakib Khelil est parti aux États-Unis pour en revenir en 1971 avec un diplôme de docteur ingénieur en pétrole de l'université de Texas en poche et une expérience professionnelle avecShell et Phillips Petroleum. Cela lui permet de devenir chef de département gisements à la Sonatrach.
Un moment conseiller du pouvoir puis membre de la Banque mondiale, il revient en 1999 en Algérie pour prendre la responsabilité du très sensible secteur de l'énergie. Les hydrocarbures représentent alors 98 % des recettes en devises du pays.
Huit ans après, le bilan du ministre de l'Énergie et des Mines est impressionnant : grâce aux hydrocarbures, dont les prix ne cessent de grimper, les exportations de pétrole et de gaz dépassent les 55 milliards de dollar ; les réserves de change du pays avoisinent 100 milliards de dollars.
Sonatrach est aujourd'hui la douzième compagnie pétrolière au monde. " Moi, je travaille, je ne parle pas beaucoup ", répète Khelil qui passe plus de quatorze heures dans ses nouveaux et luxueux bureaux au Val d'Hydra, dans le quartier chic d'Alger. Bon communicateur, le ministre voyage beaucoup à travers le monde pour nouer des contacts. Son premier objectif est de faire aboutir le gazoduc transsaharien entre le Nigeria et l'Europe via l'Algérie. Mais à beaucoup plus long terme, l'homme a des ambitions très arrêtées : il entend doter son pays de la technologie nucléaire civile.
" IL FAIT LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS A SONATRACH "
Marié et père de deux enfants, cet amateur de tennis ne fait pas l'unanimité dans son pays. Ses détracteurs sont nombreux. Ils lui reprochent d'être un dictateur à la tête de Sonatrach et un proaméricain, partisan d'un libéralisme primaire et sauvage. " Il fait la pluie et le beau temps à Sonatrach. Mais Khelil ne m'impressionne pas. Un pays comme l'Algérie doit avoir une croissance à deux chiffres, ce qui n'est pas le cas malheureusement ", soutient un homme d'affaires.
Mais le ministre de l'Énergie et des Mines a réussi à gagner la sympathie des Algériens en tenant tête aux Espagnols sur le gazoduc Medgaz et le projet intégré de Gassi Touil, retiré aux compagnies espagnoles Gas Naturel et Repsol YPF. L'Algérie a découvert qu'elle pouvait se servir de l'arme du gaz. Et elle est déterminée à l'utiliser pour devenir l'unique puissance économique et militaire du Maghreb. Chakib Khelil est au coeur de cette nouvelle politique.
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Par Hamid Guemache (La Tribune- Paris) le 23/10/2007 à 10:18
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Il est le nouvel homme fort du gouvernement algérien. Celui que toutes les entreprises pétrolières et gazières étrangères épient pour comprendre ses intentions. Ministre de l'Énergie et des Mines, Chakib Khelil a gagné du galon : il est désormais le responsable de l'ensemble de la politique énergétique de l'Algérie. Un récent décret a considérablement renforcé les pouvoirs opérationnels de ce technocrate proche du président Abdelaziz Bouteflika. Le " Monsieur Gaz et Pétrole " devient officiellement le patron de l'électricité, du nucléaire et du développement des énergies nouvelles et renouvelables. Il est également chargé des secteurs des mines, du dessalement de l'eau de mer, de la coopération internationale...
Chakib Khelil a pour mission la mise en place d'une politique énergétique homogène et surtout de préparer l'après-pétrole en réduisant graduellement la dépendance du pays vis-à-vis des énergies fossiles. Il doit veiller aussi au renforcement de la position de l'Algérie comme principal fournisseur de l'énergie en Europe. Le futur président de l'Opep (il prendra la direction du cartel en janvier 2008) est également responsable de l'internationalisation de Sonatrach.
En le confortant dans son rôle, le prés ident Bouteflika envoie un message clair aux investisseurs étrangers. Régulièrement, les entreprises pétrolières étrangères s'interrogeaient sur les pouvoirs réels de Khelil. L'annulation en 2005 de la réforme des hydrocarbures et la récente liquidation de BRC (Broot Root & Codor, filiale entre Sonatrach et Haliburton) ont été perçues comme des signes d'affaiblissement. Pourtant, au sommet de l'État, l'homme a toujours gardé son influence intacte. " Nous écoutons tout ce que Khelil dit en matière de stratégie économique " , confie un haut responsable.
DOTER LE PAYS DE LA TECHNOLOGIE NUCLEAIRE CIVILE
Chakib Khelil est très proche du président Abdelaziz Bouteflika. En fait, les deux hommes se connaissent depuis longtemps. Ils sont nés à Oujda au Maroc et ont fréquenté le même lycée. Après l'indépendance, Chakib Khelil est parti aux États-Unis pour en revenir en 1971 avec un diplôme de docteur ingénieur en pétrole de l'université de Texas en poche et une expérience professionnelle avecShell et Phillips Petroleum. Cela lui permet de devenir chef de département gisements à la Sonatrach.
Un moment conseiller du pouvoir puis membre de la Banque mondiale, il revient en 1999 en Algérie pour prendre la responsabilité du très sensible secteur de l'énergie. Les hydrocarbures représentent alors 98 % des recettes en devises du pays.
Huit ans après, le bilan du ministre de l'Énergie et des Mines est impressionnant : grâce aux hydrocarbures, dont les prix ne cessent de grimper, les exportations de pétrole et de gaz dépassent les 55 milliards de dollar ; les réserves de change du pays avoisinent 100 milliards de dollars.
Sonatrach est aujourd'hui la douzième compagnie pétrolière au monde. " Moi, je travaille, je ne parle pas beaucoup ", répète Khelil qui passe plus de quatorze heures dans ses nouveaux et luxueux bureaux au Val d'Hydra, dans le quartier chic d'Alger. Bon communicateur, le ministre voyage beaucoup à travers le monde pour nouer des contacts. Son premier objectif est de faire aboutir le gazoduc transsaharien entre le Nigeria et l'Europe via l'Algérie. Mais à beaucoup plus long terme, l'homme a des ambitions très arrêtées : il entend doter son pays de la technologie nucléaire civile.
" IL FAIT LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS A SONATRACH "
Marié et père de deux enfants, cet amateur de tennis ne fait pas l'unanimité dans son pays. Ses détracteurs sont nombreux. Ils lui reprochent d'être un dictateur à la tête de Sonatrach et un proaméricain, partisan d'un libéralisme primaire et sauvage. " Il fait la pluie et le beau temps à Sonatrach. Mais Khelil ne m'impressionne pas. Un pays comme l'Algérie doit avoir une croissance à deux chiffres, ce qui n'est pas le cas malheureusement ", soutient un homme d'affaires.
Mais le ministre de l'Énergie et des Mines a réussi à gagner la sympathie des Algériens en tenant tête aux Espagnols sur le gazoduc Medgaz et le projet intégré de Gassi Touil, retiré aux compagnies espagnoles Gas Naturel et Repsol YPF. L'Algérie a découvert qu'elle pouvait se servir de l'arme du gaz. Et elle est déterminée à l'utiliser pour devenir l'unique puissance économique et militaire du Maghreb. Chakib Khelil est au coeur de cette nouvelle politique.
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