Les circulaires d'Ahmed Ouyahia interdisant aux entreprises et aux offices publics de placer des fonds dans des banques privées seraient sur le point d'être levées.
Prises en août 2004, dans la foulée des grands scandales bancaires, les mesures étaient très décriées. Elles allaient à contre-courant des efforts faits par le gouvernement pour convaincre les partenaires qu'il s'est rangé à la religion du marché. Le FMI et la Banque mondiale citent régulièrement ces directives comme faisant partie des signaux ambigus envoyés aux investisseurs privés étrangers.
L'ancien chef du gouvernement avait justifié ces mesures, « prudentielles et transitoires » selon lui, par l'impératif de stopper la « saignée » de l'économie nationale. C'était une réponse trop légère à la gigantesque opération de transfert de valeur du secteur public vers le secteur privé qu'a constituée l'affaire Khalifa.
Le procès qui s'est déroulé par la suite a montré qu'il n'y avait pas un déficit de loi mais un grave défaut de gouvernance économique. En quoi des directives destinées à montrer au public qu'on s'occupe des « affaires » pouvaient-elles corriger ces défauts de gouvernance ? Au contraire, elles démontraient que l'on n'est capable d'arrêter la « saignée » que par une décision de paralyser l'activité des banques privées. La mesure n'avait rien d'économique: elle équivalait tout simplement à donner le coup de grâce au secteur bancaire privé national. Même les particuliers ne pouvaient que déserter les banques privées algériennes après des directives marquant une défiance ouverte de l'Etat à leur égard.
Les directives d'Ahmed Ouyahia étaient fondées sur le postulat que les fonds placés dans les banques publiques étaient plus sûrs et à l'abri des dilapidations. Les scandales à sommes lourdes qui ont touché les banques publiques ne peuvent qu'écorner l'argument.
Il y a une déficience plus sérieuse que celle de la nature juridique des banques. On préparait de facto le terrain pour que les banques étrangères paraissent comme les seules dignes de confiance. Elles sont désormais là ces banques étrangères et le CPA va tomber dans l'escarcelle de l'une d'elles. Leur présence officiellement souhaitée rend intenable le maintien des directives restrictives. Tout comme d'ailleurs le souhait d'intégrer l'OMC. On ne « contrôle » pas une activité économique en la gelant, c'est une évidence.
Les mesures Ouyahia ont pourtant duré de manière anormale. Comme si l'on n'arrivait pas à prendre la pleine mesure du problème. Apparemment, ce sont les exigences des partenaires extérieurs qui tendent à ramener les choses au réel. Vers le point de départ en somme: une directive ne fait pas une saine gouvernance, elle la révèle plutôt. Le fait que les directives bancaires d'Ouyahia continuent d'être en vigueur en est la preuve. C'est aussi anachronique que le monopole de l'Anep sur la publicité publique.
Quotidien d'Oran
Prises en août 2004, dans la foulée des grands scandales bancaires, les mesures étaient très décriées. Elles allaient à contre-courant des efforts faits par le gouvernement pour convaincre les partenaires qu'il s'est rangé à la religion du marché. Le FMI et la Banque mondiale citent régulièrement ces directives comme faisant partie des signaux ambigus envoyés aux investisseurs privés étrangers.
L'ancien chef du gouvernement avait justifié ces mesures, « prudentielles et transitoires » selon lui, par l'impératif de stopper la « saignée » de l'économie nationale. C'était une réponse trop légère à la gigantesque opération de transfert de valeur du secteur public vers le secteur privé qu'a constituée l'affaire Khalifa.
Le procès qui s'est déroulé par la suite a montré qu'il n'y avait pas un déficit de loi mais un grave défaut de gouvernance économique. En quoi des directives destinées à montrer au public qu'on s'occupe des « affaires » pouvaient-elles corriger ces défauts de gouvernance ? Au contraire, elles démontraient que l'on n'est capable d'arrêter la « saignée » que par une décision de paralyser l'activité des banques privées. La mesure n'avait rien d'économique: elle équivalait tout simplement à donner le coup de grâce au secteur bancaire privé national. Même les particuliers ne pouvaient que déserter les banques privées algériennes après des directives marquant une défiance ouverte de l'Etat à leur égard.
Les directives d'Ahmed Ouyahia étaient fondées sur le postulat que les fonds placés dans les banques publiques étaient plus sûrs et à l'abri des dilapidations. Les scandales à sommes lourdes qui ont touché les banques publiques ne peuvent qu'écorner l'argument.
Il y a une déficience plus sérieuse que celle de la nature juridique des banques. On préparait de facto le terrain pour que les banques étrangères paraissent comme les seules dignes de confiance. Elles sont désormais là ces banques étrangères et le CPA va tomber dans l'escarcelle de l'une d'elles. Leur présence officiellement souhaitée rend intenable le maintien des directives restrictives. Tout comme d'ailleurs le souhait d'intégrer l'OMC. On ne « contrôle » pas une activité économique en la gelant, c'est une évidence.
Les mesures Ouyahia ont pourtant duré de manière anormale. Comme si l'on n'arrivait pas à prendre la pleine mesure du problème. Apparemment, ce sont les exigences des partenaires extérieurs qui tendent à ramener les choses au réel. Vers le point de départ en somme: une directive ne fait pas une saine gouvernance, elle la révèle plutôt. Le fait que les directives bancaires d'Ouyahia continuent d'être en vigueur en est la preuve. C'est aussi anachronique que le monopole de l'Anep sur la publicité publique.
Quotidien d'Oran
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