Business Objects / SAP: la France perd un de ses rares géants du logiciel
par LExpansion.com
SAP a annoncé dimanche soir le rachat de Business Objects pour 4,8 milliards d'euros. A part Dassault Systèmes, tous les autres éditeurs français sont des nains internationaux.
Visiblement, le secteur des progiciels d’aide à la décision n'est pas une des priorités du patriotisme économique. Et pourtant… En acceptant de se vendre à l’allemand SAP, Business Objects prive la France d’un de ses rares géants du logiciel, leader de son secteur capable de peser à l’international. Ouvertes en juillet à l’initiative de SAP, les discussions sur le rachat du numéro deux français du logiciel par le numéro un mondial ont abouti dimanche soir, sur l’annonce d’une offre amicale de rachat de 4,8 milliards d’euros. Cela représente une prime de 20% sur le cours de l’action Business Objects vendredi, un tarif que les analystes jugent plutôt cher. L’avertissement sur les résultats de Business Objects couplé à l’annonce du rachat n’a pas contribué à les rassurer. Lundi, l’action SAP a dévissé de près de 5%.
Cette valorisation n’est « pas anormale et mesurée par rapport à la valeur d'entreprise de BO », a rétorqué Leo Apotheker, vice-président du directoire du groupe allemand, lors d'une conférence de presse à Paris. Pourtant habitué de la croissance organique, SAP se laisse aller à une acquisition dans la « business intelligence », un secteur en pleine croissance qu’il délaissait quelque peu, alors que son rival Oracle vient de boucler l’acquisition, pour 3,3 milliards de dollars, de son compatriote Hyperion. Pour le numéro un mondial, qui partage 40% de clients avec Business Objects, ce rachat doit lui permettre de « doubler la taille de son marché » en 2010, objectif qu’il s’était fixé en 205.
Business Objects pouvait se permettre de faire monter les enchères. Véritable serpent de mer dans le secteur, la mise en vente du groupe français a été démentie à maintes reprises. Les multiples rachats opérés depuis l’arrivée de John Swarz, ancien PDG de Symantec, tout comme les bons résultats retrouvés avant l’accroc du troisième trimestre, pouvaient encore plaider pour l’indépendance. Lundi, le président et fondateur, Bernard Liautaud a d'ailleurs assuré que BO n’avait n’a « jamais décidé de se mettre en vente ». Les prétendants au rachat ne manquaient pas. Si SAP était le mieux placé, les noms d’IBM, d’Oracle ou de HP ont également été cités.
Désormais sous pavillon allemand, Business Objects devrait garder une certaine autonomie. « C’est un mariage de croissance, et non pas de réduction de coûts », a promis Leo Apotheker, évacuant pour l’heure les questions de suppression d’emploi qui auraient découragé Oracle. BO, créé justement par deux anciens d’Oracle France, s’est hissé à la deuxième place française en terme de chiffre d’affaires, avec 843 millions d’euros en 2006, selon l’indice Pac/Afdel 2007. Seul Dassault Systèmes a fait mieux, avec 991 millions d’euros. Derrière, c’est le désert, puisqu’il faut descendre autour de 100 à 150 millions d’euros pour trouver GL Trade, Atos Origin, Cegid, Sopra et GFI. Des spécialistes qui ont bien du mal à exister face à des géants qui ne cessent de se renforcer.
par LExpansion.com
SAP a annoncé dimanche soir le rachat de Business Objects pour 4,8 milliards d'euros. A part Dassault Systèmes, tous les autres éditeurs français sont des nains internationaux.
Visiblement, le secteur des progiciels d’aide à la décision n'est pas une des priorités du patriotisme économique. Et pourtant… En acceptant de se vendre à l’allemand SAP, Business Objects prive la France d’un de ses rares géants du logiciel, leader de son secteur capable de peser à l’international. Ouvertes en juillet à l’initiative de SAP, les discussions sur le rachat du numéro deux français du logiciel par le numéro un mondial ont abouti dimanche soir, sur l’annonce d’une offre amicale de rachat de 4,8 milliards d’euros. Cela représente une prime de 20% sur le cours de l’action Business Objects vendredi, un tarif que les analystes jugent plutôt cher. L’avertissement sur les résultats de Business Objects couplé à l’annonce du rachat n’a pas contribué à les rassurer. Lundi, l’action SAP a dévissé de près de 5%.
Cette valorisation n’est « pas anormale et mesurée par rapport à la valeur d'entreprise de BO », a rétorqué Leo Apotheker, vice-président du directoire du groupe allemand, lors d'une conférence de presse à Paris. Pourtant habitué de la croissance organique, SAP se laisse aller à une acquisition dans la « business intelligence », un secteur en pleine croissance qu’il délaissait quelque peu, alors que son rival Oracle vient de boucler l’acquisition, pour 3,3 milliards de dollars, de son compatriote Hyperion. Pour le numéro un mondial, qui partage 40% de clients avec Business Objects, ce rachat doit lui permettre de « doubler la taille de son marché » en 2010, objectif qu’il s’était fixé en 205.
Business Objects pouvait se permettre de faire monter les enchères. Véritable serpent de mer dans le secteur, la mise en vente du groupe français a été démentie à maintes reprises. Les multiples rachats opérés depuis l’arrivée de John Swarz, ancien PDG de Symantec, tout comme les bons résultats retrouvés avant l’accroc du troisième trimestre, pouvaient encore plaider pour l’indépendance. Lundi, le président et fondateur, Bernard Liautaud a d'ailleurs assuré que BO n’avait n’a « jamais décidé de se mettre en vente ». Les prétendants au rachat ne manquaient pas. Si SAP était le mieux placé, les noms d’IBM, d’Oracle ou de HP ont également été cités.
Désormais sous pavillon allemand, Business Objects devrait garder une certaine autonomie. « C’est un mariage de croissance, et non pas de réduction de coûts », a promis Leo Apotheker, évacuant pour l’heure les questions de suppression d’emploi qui auraient découragé Oracle. BO, créé justement par deux anciens d’Oracle France, s’est hissé à la deuxième place française en terme de chiffre d’affaires, avec 843 millions d’euros en 2006, selon l’indice Pac/Afdel 2007. Seul Dassault Systèmes a fait mieux, avec 991 millions d’euros. Derrière, c’est le désert, puisqu’il faut descendre autour de 100 à 150 millions d’euros pour trouver GL Trade, Atos Origin, Cegid, Sopra et GFI. Des spécialistes qui ont bien du mal à exister face à des géants qui ne cessent de se renforcer.