Une enquête réalisée par la Banque mondiale montre que la récession au Maroc en 2020 est plus forte que la contraction des économies de la région. Idem pour l’impact sur l’activité des entreprises du secteur formel qui se révèle plus sévère que dans d’autres pays dans le monde. Mais la reprise en 2021 sera plus marquée au Maroc que dans les pays comparables, note l’institution.
Les équipes de la Banque mondiale ont présenté ce matin les résultats du rapport de suivi de la situation économique du Maroc. Un rapport semestriel qui fait un focus sur les effets de la pandémie sur l’économie marocaine ainsi que sur l’activité des entreprises du secteur formel, et donne une lecture comparative de ces résultats par rapport à différents pays de la région.
Premier résultat notable : l’économie marocaine a connu la contraction la plus forte dans la région Mena. Avec une récession de 6,3% (chiffre de la Banque mondiale), le Maroc ressort comme le pays qui a le plus souffert de la crise sur le plan de la croissance. La moyenne de la région Mena se situant autour de -5%. Selon Javier Diaz Cassou, économiste principal pour le Maroc, cet écart s’explique par deux choses :
- Les restrictions décidées au début de la pandémie qui ont été plus strictes que dans les pays du voisinage. Ces restrictions ont été même plus contraignantes que dans des pays européens qui ont été plus touchés par la pandémie comme l’Espagne ou l’Italie, note-t-il.
- Et la forte dépendance de l’économie marocaine aux chaînes mondiales de valeur comparée à celles de la région ainsi que le poids du secteur du tourisme dans l’économie du Royaume.
Le résultat de ce confinement dur décidé par le Maroc a été d’ailleurs assez spectaculaire : l’économie marocaine s’est contractée de près 15% sur le deuxième trimestre de l’année, « soit la contraction la plus forte jamais enregistrée dans le pays », estime M. Diaz Cassou. « Nous avons entrevu des signes de reprise pendant les deux derniers trimestres de l’année, mais ça reste faible et incertain. Et cela ne concerne pas que le Maroc », précise-t-il.
Un déficit budgétaire moins marqué que chez les voisins
Cette forte récession a eu, selon l’économiste principal de la Banque mondiale pour le Maroc, des effets assez sévères sur l’emploi mais aussi sur l’augmentation du taux de la vulnérabilité. Le Maroc a selon lui perdu 580 000 emplois en une année.
Javier Diaz Cassou note ici une particularité marocaine, signalant que contrairement à la majorité des pays dans le monde, une bonne partie des emplois perdus durant cette phase de la crise a été enregistrée dans le milieu rural. « C’est quelque chose de spécifique au Maroc. La raison, c’est qu’en plus du Covid s’est ajoutée une nouvelle année de sécheresse qui a impacté la valeur ajoutée agricole et les emplois », explique-t-il.
Le rapport fait ressortir toutefois des points positifs. A commencer par le déficit budgétaire, qui malgré son creusement à 7,5% ressort comme l’un des déficits les mieux maîtrisés dans la région. Et ce malgré la baisse de 15 milliards de dirhams des recettes fiscales et de la politique contracyclique menée par le Maroc, qui a mis 11% de son PIB pour soutenir l’économie et les ménages, soit un des taux les plus forts de la région, voire du monde. « Sur le plan du déficit, le Maroc aura le déficit le moins marqué de la région. Cela témoigne de la prudence fiscale des autorités », explique-t-il.
Autre variable que le Maroc a pu maîtriser : son équilibre monétaire, notamment la maîtrise de son taux de change. « Les effets ont été assez transitoires sur le Maroc sur le plan monétaire. Au niveau du taux de change par exemple, il y a eu une pression sur le dirham pendant les premières semaines de la crise, mais le dirham s’est par la suite apprécié face au dollar grâce à un effet de panier, puisque le dollar s’est fortement déprécié face à l’euro durant cette période. Ce qu’il faut retenir comme message, c’est qu’il n’y a pas eu de pression sur le dirham, ce qui témoigne d’une confiance des investisseurs internationaux en l’économie du pays », signale l’économiste principale de la Banque mondiale pour le Maroc.
Une confiance qui a été confirmée, comme l’ajoute Jesko S. Hentschel, Directeur du bureau Maghreb de la Banque mondiale, lors de la dernière sortie du Maroc sur les marchés internationaux de la dette. « Le Maroc a pu réaliser une émission énorme de 3 milliards de dollars. C’est un signe de confiance. Le ratio de la dette du pays par rapport au PIB est monté certes à 77% selon nos calculs, mais cette montée se fait de manière viable, et on prévoit une baisse de ce ratio dans le futur », souligne-t-il.
Un rebond plus fort en 2021 par rapport aux pays de la région
Si les effets de la pandémie ont été plus prononcés sur le Maroc, comparé à ses voisins de la région, côté reprise, le Maroc ferait mieux selon les prévisions de la Banque mondiale.
Avec une croissance estimée à 4% en 2021, « le Royaume aura le taux de croissance le plus fort de la région Mena », affirme Javier Diaz Cassou.
Un taux que l’on peut qualifier toutefois de pessimiste, comparé aux prévisions du gouvernement qui table sur une reprise de l’ordre de 4,8% ou même du FMI qui prévoit une croissance pour le Maroc de 4,5%.
Les équipes de la Banque mondiale ont présenté ce matin les résultats du rapport de suivi de la situation économique du Maroc. Un rapport semestriel qui fait un focus sur les effets de la pandémie sur l’économie marocaine ainsi que sur l’activité des entreprises du secteur formel, et donne une lecture comparative de ces résultats par rapport à différents pays de la région.
Premier résultat notable : l’économie marocaine a connu la contraction la plus forte dans la région Mena. Avec une récession de 6,3% (chiffre de la Banque mondiale), le Maroc ressort comme le pays qui a le plus souffert de la crise sur le plan de la croissance. La moyenne de la région Mena se situant autour de -5%. Selon Javier Diaz Cassou, économiste principal pour le Maroc, cet écart s’explique par deux choses :
- Les restrictions décidées au début de la pandémie qui ont été plus strictes que dans les pays du voisinage. Ces restrictions ont été même plus contraignantes que dans des pays européens qui ont été plus touchés par la pandémie comme l’Espagne ou l’Italie, note-t-il.
- Et la forte dépendance de l’économie marocaine aux chaînes mondiales de valeur comparée à celles de la région ainsi que le poids du secteur du tourisme dans l’économie du Royaume.
Le résultat de ce confinement dur décidé par le Maroc a été d’ailleurs assez spectaculaire : l’économie marocaine s’est contractée de près 15% sur le deuxième trimestre de l’année, « soit la contraction la plus forte jamais enregistrée dans le pays », estime M. Diaz Cassou. « Nous avons entrevu des signes de reprise pendant les deux derniers trimestres de l’année, mais ça reste faible et incertain. Et cela ne concerne pas que le Maroc », précise-t-il.
Un déficit budgétaire moins marqué que chez les voisins
Cette forte récession a eu, selon l’économiste principal de la Banque mondiale pour le Maroc, des effets assez sévères sur l’emploi mais aussi sur l’augmentation du taux de la vulnérabilité. Le Maroc a selon lui perdu 580 000 emplois en une année.
Javier Diaz Cassou note ici une particularité marocaine, signalant que contrairement à la majorité des pays dans le monde, une bonne partie des emplois perdus durant cette phase de la crise a été enregistrée dans le milieu rural. « C’est quelque chose de spécifique au Maroc. La raison, c’est qu’en plus du Covid s’est ajoutée une nouvelle année de sécheresse qui a impacté la valeur ajoutée agricole et les emplois », explique-t-il.
Le rapport fait ressortir toutefois des points positifs. A commencer par le déficit budgétaire, qui malgré son creusement à 7,5% ressort comme l’un des déficits les mieux maîtrisés dans la région. Et ce malgré la baisse de 15 milliards de dirhams des recettes fiscales et de la politique contracyclique menée par le Maroc, qui a mis 11% de son PIB pour soutenir l’économie et les ménages, soit un des taux les plus forts de la région, voire du monde. « Sur le plan du déficit, le Maroc aura le déficit le moins marqué de la région. Cela témoigne de la prudence fiscale des autorités », explique-t-il.
Autre variable que le Maroc a pu maîtriser : son équilibre monétaire, notamment la maîtrise de son taux de change. « Les effets ont été assez transitoires sur le Maroc sur le plan monétaire. Au niveau du taux de change par exemple, il y a eu une pression sur le dirham pendant les premières semaines de la crise, mais le dirham s’est par la suite apprécié face au dollar grâce à un effet de panier, puisque le dollar s’est fortement déprécié face à l’euro durant cette période. Ce qu’il faut retenir comme message, c’est qu’il n’y a pas eu de pression sur le dirham, ce qui témoigne d’une confiance des investisseurs internationaux en l’économie du pays », signale l’économiste principale de la Banque mondiale pour le Maroc.
Une confiance qui a été confirmée, comme l’ajoute Jesko S. Hentschel, Directeur du bureau Maghreb de la Banque mondiale, lors de la dernière sortie du Maroc sur les marchés internationaux de la dette. « Le Maroc a pu réaliser une émission énorme de 3 milliards de dollars. C’est un signe de confiance. Le ratio de la dette du pays par rapport au PIB est monté certes à 77% selon nos calculs, mais cette montée se fait de manière viable, et on prévoit une baisse de ce ratio dans le futur », souligne-t-il.
Un rebond plus fort en 2021 par rapport aux pays de la région
Si les effets de la pandémie ont été plus prononcés sur le Maroc, comparé à ses voisins de la région, côté reprise, le Maroc ferait mieux selon les prévisions de la Banque mondiale.
Avec une croissance estimée à 4% en 2021, « le Royaume aura le taux de croissance le plus fort de la région Mena », affirme Javier Diaz Cassou.
Un taux que l’on peut qualifier toutefois de pessimiste, comparé aux prévisions du gouvernement qui table sur une reprise de l’ordre de 4,8% ou même du FMI qui prévoit une croissance pour le Maroc de 4,5%.
Commentaire