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MAROC,Les dépôts bancaires ne semblent pas affectés par la crise sanitaire

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  • MAROC,Les dépôts bancaires ne semblent pas affectés par la crise sanitaire

    L’activité commerciale des banques se porte bien jusqu’à fin septembre. En dépit des effets de la crise sanitaire que traverse le pays, l’encours des dépôts et des crédits ressort en hausse depuis le début de l’année, avec une croissance plus prononcée pour le premier. En effet, l’encours des comptes à vue s’est amélioré de 4% depuis le début de l’année, pour se situer à 919 milliards de DH. Même depuis le début de la pandémie, il marque une progression de 2,8%, avec une évolution en dents de scie à travers les mois. Toujours est-il, la tendance reste haussière. Dans ce cadre, l’encours des dépôts à vie, constituant plus des deux tiers de l’encours global, a affiché une hausse de 8,3% à 616 milliards de DH.

    Pour les analystes, c’est principalement le tassement des dépenses de consommation et d’investissement qui explique cette tendance. D’ailleurs, l’évolution du crédit bancaire le prouve. Son encours n’a progressé que de 3% à 945 milliards de DH et celui à la consommation, pour sa part, a accusé un retrait de 3% à 55 milliards de DH. Ainsi, le ralentissement économique que connaît le pays et la prudence des banques en réaction à la montée des créances en souffrance, induite par les difficultés que connaissent aussi bien les entreprises que les ménages sont à l’origine de cette situation. Conjuguée au manque de visibilité quant aux voies de la relance économique elle pousse les agents économiques à rationaliser leurs dépenses, en attendant un rétablissement de la confiance et la reprise de l’activité. En tout cas, l’ampleur de la hausse de l’encours des dépôts à vue depuis le début de l’année est même plus importante que son évolution à la même période de l’année précédente (+5%).

    Cependant, la hausse n’a pas concerné l’encours des ressources rémunérées. En effet, l’encours des dépôts à terme et bons de caisse affiche un recul de 8,6% depuis le début de l’année, atteignant 135 milliards de DH. Cette baisse n’est pas le fait que de cette année. L’année précédente, à la même période, il avait déjà baissé de 6%. En fait, ce produit d’épargne n’attire plus grand monde comme auparavant, encore plus en cette année. «Le facteur crise sanitaire y est pour beaucoup. Les ménages préfèrent garder leur liquidité à portée de main plutôt que de la bloquer. Même les MRE qui dynamisaient cet encours ont été absents. D’un autre côté, la courbe baissière des taux n’encourage pas l’épargne», explique un analyste financier. Selon l’enquête mensuelle de BAM, arrêtée à fin septembre, les comptes bloqués à 6 mois sont rémunérés à 2,5% et ceux à 12 mois à 2,66%. Une année auparavant, ils se situaient respectivement à 2,74% et 2,99%. Et encore ! ces taux sont portés essentiellement par les gros déposants. Sur le terrain, ces taux varient entre 2% et 2,25% sur 6 et 12 mois. Il faut dire que même la négociation qui pouvait atteindre jusqu’à 50 points de base de plus, il y a quelques années, n’est plus d’actualité. Elle est au maximum de 10 à 15 pbs. «C’est normal, quand on sait que les banques peuvent se refinancer auprès de BAM à 1,5% et que l’institution d’émission sert et continuera de servir toutes les demandes», ajoute notre source.
    Pour sa part, l’encours des comptes sur carnet s’affiche à 168 milliards de DH, quasi-stagnation (+0,4%), contre une augmentation de 3% en 2019. Il est vrai que la rémunération proposée couvre à peine l’inflation, mais elle reste un bon moyen de placement de son épargne, pour les personnes à revenu moyen et qui n’ont pas une optique d’investissement, mais seulement d’épargne en vue de faire face à des imprévus. Le taux créditeur est ainsi de 1,74% au 2e semestre de cette année, contre 1,80% un semestre auparavant et 1,94% au second semestre de 2019.

    La tendance évolutive de l’encours des dépôts ne devrait pas connaître de grands changements d’ici la fin de l’année. Elle sera marquée par une poursuite de la hausse des comptes à vue et une régression des comptes bloqués et d’épargne. Il convient de rappeler les opérations d’embellissement des états financiers auxquelles procèdent les banques à la fin de chaque année. Elles sont traduites par une accentuation des efforts de collecte des dépôts, à l’approche de la clôture des comptes afin de doper les indicateurs commerciaux.

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