Import-substitution, relocalisations, décarbonisation... Sans livrer toute sa stratégie pour l’après Covid, Moulay Hafid Elalamy a distillé quelques éléments qui dessinent les contours de la nouvelle stratégie industrielle du Maroc, lors de sa dernière intervention au Parlement. Décryptage.
C’est l’une des recommandations qui revenaient le plus chez les économistes, experts et différents acteurs politiques interrogés par Médias24 sur l’orientation que doit prendre l’économie marocaine après la crise du Covid-19. Le sujet de la promotion de l’industrie locale par une politique d’import-substitution fait consensus, de la gauche à la droite, en passant par les dirigeants de grands cabinets de consulting comme Valyans, Mazars ou McKinsey.
Durant son passage au Parlement, mardi 9 juin, devant la commission des secteurs productifs, le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy a révélé qu’il est non seulement d’accord avec cette orientation, mais qu’elle est d’ores et déjà lancée par ses services.
« J’ai un problème avec ce que nous importons. J’ai découvert par exemple que nous importons des lits d’hôpitaux, des tables d’écoliers…, ce n’est pas normal. Cela fait longtemps que j’appelle les entrepreneurs marocains à s’investir dans l’industrie, que les opportunités ne manquaient pas. Mais il n’y avait pas du répondant. Là, j’ai décidé de changer de logiciel. J’ai donné des instructions à mes équipes de lister tous les produits que nous importons, et voir ce qu’on peut limiter, voire arrêter, en le substituant par une production locale », a lâché le ministre.
Une banque de projets pour mâcher le travail au secteur privé
Pour rendre efficace sa politique d’import-substitution, qui paraît une solution pratique pour à la fois réduire le déficit commercial du pays, soulager ses réserves en devises, mais aussi et surtout booster l’investissement industriel, principale niche créatrice de valeur et d’emplois, Moulay Hafid Elalamy s’apprête même à mâcher le travail pour « le capital » marocain, qui s’est montré jusque-là pas très intéressé par la prise de risque dans l’industrie. Preuve par la politique des écosystèmes dans l’automobile et dans l’aéronautique, où la grande majorité des entreprises qui opèrent dans les zones dédiées à Casablanca, Kénitra ou Tanger sont détenues par le capital étranger.
La recette MHE : mettre en place une banque de projets dans les diverses niches qui seront détectées, avec des business plan bien ficelés. Et en bonus : un accompagnement des entrepreneurs marocains dans le montage de leurs projets et dans les démarches pour obtenir les financements nécessaires à leurs projets. Un travail de banque d’affaires que le ministre se voit obligé d'entreprendre pour faire bouger le cocotier…
« On est fatigués d’entendre le discours défaitiste qui dit qu’il n’y a rien à faire au Maroc. Les opportunités sont là. Nous allons le démontrer à travers cette banque de projets. C’est l’objectif que j’ai fixé à mes équipes. Les gens doivent désormais se réveiller et travailler. Il y a encore beaucoup à faire au Maroc », lance le ministre.
le reste sur: https://www.leboursier.ma/Les-contou...aroc-7744.html
C’est l’une des recommandations qui revenaient le plus chez les économistes, experts et différents acteurs politiques interrogés par Médias24 sur l’orientation que doit prendre l’économie marocaine après la crise du Covid-19. Le sujet de la promotion de l’industrie locale par une politique d’import-substitution fait consensus, de la gauche à la droite, en passant par les dirigeants de grands cabinets de consulting comme Valyans, Mazars ou McKinsey.
Durant son passage au Parlement, mardi 9 juin, devant la commission des secteurs productifs, le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy a révélé qu’il est non seulement d’accord avec cette orientation, mais qu’elle est d’ores et déjà lancée par ses services.
« J’ai un problème avec ce que nous importons. J’ai découvert par exemple que nous importons des lits d’hôpitaux, des tables d’écoliers…, ce n’est pas normal. Cela fait longtemps que j’appelle les entrepreneurs marocains à s’investir dans l’industrie, que les opportunités ne manquaient pas. Mais il n’y avait pas du répondant. Là, j’ai décidé de changer de logiciel. J’ai donné des instructions à mes équipes de lister tous les produits que nous importons, et voir ce qu’on peut limiter, voire arrêter, en le substituant par une production locale », a lâché le ministre.
Une banque de projets pour mâcher le travail au secteur privé
Pour rendre efficace sa politique d’import-substitution, qui paraît une solution pratique pour à la fois réduire le déficit commercial du pays, soulager ses réserves en devises, mais aussi et surtout booster l’investissement industriel, principale niche créatrice de valeur et d’emplois, Moulay Hafid Elalamy s’apprête même à mâcher le travail pour « le capital » marocain, qui s’est montré jusque-là pas très intéressé par la prise de risque dans l’industrie. Preuve par la politique des écosystèmes dans l’automobile et dans l’aéronautique, où la grande majorité des entreprises qui opèrent dans les zones dédiées à Casablanca, Kénitra ou Tanger sont détenues par le capital étranger.
La recette MHE : mettre en place une banque de projets dans les diverses niches qui seront détectées, avec des business plan bien ficelés. Et en bonus : un accompagnement des entrepreneurs marocains dans le montage de leurs projets et dans les démarches pour obtenir les financements nécessaires à leurs projets. Un travail de banque d’affaires que le ministre se voit obligé d'entreprendre pour faire bouger le cocotier…
« On est fatigués d’entendre le discours défaitiste qui dit qu’il n’y a rien à faire au Maroc. Les opportunités sont là. Nous allons le démontrer à travers cette banque de projets. C’est l’objectif que j’ai fixé à mes équipes. Les gens doivent désormais se réveiller et travailler. Il y a encore beaucoup à faire au Maroc », lance le ministre.
le reste sur: https://www.leboursier.ma/Les-contou...aroc-7744.html
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