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La moitié des nouveaux titulaires de doctorat travaillent dans le privé

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  • La moitié des nouveaux titulaires de doctorat travaillent dans le privé

    La galère des jeunes chercheurs a été souvent décrite : études longues (bac+8), financées tant bien que mal par de médiocres allocations ou de petits boulots, stages postdoctoraux à répétition, insertion aléatoire dans la vie active... Une enquête réalisée par l'IFOP pour Le Monde de l'éducation, auprès d'un échantillon de 1 208 chercheurs, donne à ce tableau une tonalité plus optimiste. Elle montre que la thèse constitue un précieux sésame pour l'emploi, dans le secteur public mais aussi dans le privé.

    Sur le panel interrogé, constitué à 52 % de femmes, majoritairement âgé de 30 à 35 ans et représentant toutes les disciplines scientifiques (avec une prédominance des sciences humaines et sociales et de la biologie), 51 % des titulaires d'un doctorat disent occuper un emploi stable, 19 % un emploi précaire. Pour 43 % de ceux qui ont un emploi, celui-ci a été décroché en moins de trois mois, 26 % seulement mettant plus d'un an avant de s'insérer professionnellement. Pour autant, ils sont 67 % à juger que leur recherche d'emploi a été "plutôt ou très difficile". Ils estiment, dans le même pourcentage, que leur poste est en rapport avec leur thèse, et 80 % considèrent que leur doctorat a été "déterminant dans leur recrutement".

    Contrairement à l'idée d'une fuite massive des cerveaux, il s'avère que 87 % des docteurs exerçant un emploi l'occupent en France. Ceux qui travaillent à l'étranger sont très majoritairement installés en Europe (62 %), les Etats-Unis (21 %) arrivant en deuxième position.

    Autre constat inattendu de l'enquête : les débouchés se situent à parts presque égales dans le secteur privé (48 %) et le secteur public (52 %). Ce qui tend à montrer que les entreprises ne sont pas - ou plus - aussi rétives qu'on le pense souvent à l'embauche de collaborateurs bardés de diplômes. Parmi les docteurs bénéficiant d'un emploi stable dans le secteur public, 53 % occupent un poste d'enseignant-chercheur et 24 % de chercheur dans un grand organisme, les deux principaux recruteurs étant le Centre national de la recherche scientifique (26 %) et le Commissariat à l'énergie atomique (20 %).

    SALAIRES, CARRIÈRES : LES POINTS NOIRS

    Il n'en faut pas conclure pour autant que, de parcours du combattant, le cursus du jeune chercheur s'est transformé en promenade de santé. Certes, près d'un étudiant sur deux (45 %) réussit à boucler sa thèse en trois ans ou moins. Mais, si les trois quarts d'entre eux bénéficient d'une allocation ou d'une bourse de recherche, ils sont 29 % à payer leurs études en travaillant parallèlement. C'est même le cas de la moitié d'entre eux en sciences humaines et sociales.

    Une fois entrés dans la vie active, 88 % des chercheurs se déclarent globalement satisfaits : à 88 % pour ce qui est de l'intérêt pour leur métier, 79 % pour les conditions de travail et 68 % pour la reconnaissance de leur travail par la profession. Subsistent toutefois deux points noirs : le niveau de rémunération, dont 51 % seulement se disent satisfaits, et les possibilités d'évolution, qui ne contentent que 48 % d'entre eux. Salaires, carrières : justement les deux aspects les plus décriés du système de recherche français.

    Une dernière question prend toute son actualité dans la campagne présidentielle : interrogés sur "l'engagement prioritaire" qui devrait être celui d'un candidat à la magistrature suprême, 51 % penchent pour "une augmentation conséquente du budget de la recherche" et 18 % seulement pour "une augmentation de l'investissement privé dans la recherche publique".

    Contrastant avec un paysage scientifique souvent qualifié de morose, les résultats de cette enquête, qui montrent un doctorat en phase avec le marché du travail, devraient redonner aux thésards des raisons d'espérer. "Les docteurs sont en train d'émerger de leur anonymat social. Ils administrent la preuve que la formation par la recherche est performante et débouche aussi sur des postes à responsabilité", commente, dans Le Monde de l'éducation d'avril (en kiosques le 28 mars), Martine Pretceille, présidente de l'Association Bernard Grégory, engagée dans l'insertion des jeunes docteurs. En 2004-2005, un peu plus de 9 500 doctorats ont été délivrés en France, dont près des deux tiers dans des disciplines scientifiques. Une ombre persistante, toutefois : la désaffection enregistrée, depuis plusieurs années, dans les premiers cycles universitaires scientifiques.

    Par Le Monde
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