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Maroc, Tanger Med prend le large

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    Maroc, Tanger Med prend le large


    REPORTAGE. Réalisation pharaonique, le complexe portuaire de Tanger Med vient d'étrenner son 2e terminal. De quoi être au carrefour des flux maritimes mondiaux et de s'affirmer comme un géant du commerce international.Par notre envoyée spéciale à Tanger,Hassina Mechaï

    Modifié le*05/07/2019 à 10:53*- Publié le*04/07/2019 à 17:05*| Le Point.fr

    Le port de Tanger Med prend une dimension importante au niveau continental et mondial.

    À Tanger, si les ombres dégingandées de*Paul Bowles,*Allen Ginsberg*et*William S. Burroughs*semblent encore s'échapper à travers les venelles de la vieille ville, l'heure n'est plus aux errances de la beat generation et aux volutes de fumée diverses. Il suffit de se promener dans la ville pour noter à l'évidence ces quartiers neufs comme surgis de terre et qui semblent drainer une population de classes moyennes dans une ville toute à la fois touristique et besogneuse. Après la ville-artiste, place à la ville hub économique, avec sa ligne à grande vitesse Tanger-Rabat-Casablanca, sa future «*tech pol*» et le port Tanger Med. La ville, outre son attraction touristique, est en train de se révéler comme un hub économique au confluent de la Méditerranée et de l'Atlantique en ce*28*juin où a eu lieu l'inauguration, en la présence du jeune héritier Moulay Hassan, de l'extension du port, Tanger Med II.

    Carrefour économique stratégique

    Au milieu du paysage vallonné et escarpé du nord du pays, à une quarantaine de kilomètres de Tanger, s'étale, tentaculaire et architecturé, Tanger Med. Des milliers de containers, sagement alignés en attente d'embarquement ou à peine débarqués, grues immenses qui trouent terre et ciel, bâtiments ultra-neufs et technologies de pointe. La mer s'étale, paisible, espace large qui permet d'accoster sans obstacles naturels ou côtes escarpées.

    Tanger Med offre une position stratégique sur la carte des échanges mondiaux s'il en est, carrefour et point nodal qui fait jonction entre l'Europe*et l'Afrique, mais aussi entre les pays méditerranéens et européens et la vaste façade atlantique. Les navires pourront éviter toute déviation lors de leur passage par le détroit de Gibraltar. C'est aussi cette réalité géographique idéale que Tanger Med, vaste complexe portuaire, vient exploiter et concrétiser.

    D'emblée, sur le papier, le projet semblait pharaonique. Ou simplement à la mesure des ambitions affichées. Concrétisation d'un projet né il y a*9*ans, Tanger Med*2*constitue la troisième phase de développement du complexe portuaire Tanger Med, en complément des infrastructures déjà existantes, Tanger Med*1*et le port passagers et rouliers. Sur une superficie de*160*hectares, avec*2*800 mètres de quais et*4*800 de digues, les nouvelles infrastructures pourront accueillir le triplement des volumes d'échanges prévus à terme.

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    Plus de capacité, plus d'impact[
    /B]

    Les travaux avaient commencé en 2010, avec deux étapes successives*: d'abord les infrastructures de base puis les nouveaux quais, assez vastes pour accueillir containers de fruits, voitures, produits manufacturés. Désormais, deux nouveaux terminaux flambant neufs, TC3 et TC4. Le premier terminal avait été concédé à Marsa*Maroc. Le TC4 a quant à lui été concédé au géant néerlandais Maersk APM. Morgen Engelstoft, président-exécutif du groupe, a confirmé un investissement de près de*10*milliards de dirhams dans le nouveau terminal.

    Avec son extension, Tanger Med*2*permettra à l'installation portuaire de tripler ses capacités. De*3*millions de conteneurs par an3,4 en*2018*–, elles seront désormais de*9*millions. Ce qui fait décoller Tanger Med, le plaçant dans le top*20*mondial en matière de connectivité. Plus précisément, Tanger Med passe de la 83e à la 17e place dans le classement de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced).

    Un cas de partenariat public-privé exemplaire


    Quatre-vingt-huit milliards de dirhams avaient été investis en partenariat public-privé. Cinquante-trois, soit près des deux tiers, sont issus du secteur privé. «*C'est un exemple de réussite en matière de partenariats public-privé*», s'est félicité dans son allocution Fouad Brini, président de l'Agence spéciale Tanger-Méditerranée. Un nouveau programme de neuf milliards de dirhams à l'horizon de*2025*a été ajouté, prévoyant la création notamment d'un réseau de transport international routier et l'extension des capacités de traitement portuaires et l'aménagement de nouvelles zones pour accompagner les exportations marocaines.

    Un exemple d'outils innovants
    *

    Plusieurs innovations ont été mises en avant par les autorités marocaines. Parmi elles, elles ont souligné le fait que Tanger Med sera le premier port africain à utiliser la technique des caissons d'une part. Autre point souligné, l'obtention du label «*EcoPorts*» par l'European Sea Ports Organisation (ESPO). Morten Engelstoft, président exécutif de APM Terminals Maersk, leader mondial des conteneurs, a précisé, dans son allocution, que les technologies pointues de mouvement des conteneurs font du port «*l'un des plus modernes terminaux au monde*».

    Dépassés donc les concurrents directs, Port Saïd sur le canal de Suez et Durban sur la côte sud-africaine. Du moins selon l'affirmation scandée par les autorités portuaires. Les côtes de Gibraltar, à*14*kilomètres de là, se devinent aisément. Pourtant du grand concurrent, le port espagnol d'Algésiras situé dans la baie de Gibraltar, il ne fut guère question lors du discours officiel. Ce port, l'un des principaux ports méditerranéens et européens, pourrait constituer l'obstacle principal au développement et aux ambitions de Tanger Med, qui s'affirme désormais comme le principal port méditerranéen.

    Au service de l'intégration économique africaine


    Avec cette extension de l'infrastructure portuaire déjà existante, le Maroc devient un hub logistique incontournable entre l'Europe et l'Afrique, mais surtout dans les échanges infra-africains. Un méga-hub qui se situe aux points nodaux entre le sud et le nord, l'est et l'ouest. Autrement dit entre l'Afrique et l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient, l'Afrique et sa façade atlantique. Dans la répartition du trafic conteneurs en tonnage par zone géographique, l'Afrique représente précisément*38*% du volume, devant l'Europe (27*%) et l'Asie (26*%). Au total, Tanger Med avait déjà connecté le pays à*77*pays et*186*ports, pour un flux d'une valeur globale de*317*milliards de dirhams en 2018. Avec l'extension,*185*ports et*80*pays seront connectés au port, qui devient ainsi le premier port en Méditerranée. Tanger Med a relié les ports de Djibouti, de Bahreïn, du Guatemala et de Madagascar. Les principaux corridors mondiaux, routes maritimes du commerce mondial, passeront donc par Tanger.

    Président de Tanger Med Special Agency, Fouad Brini est à la manoeuvre ce 28 juin 2019 pour expliquer ce que Tanger Med va apporter sur le plan commercial et industriel au Maroc et à l'Afrique entière.

    Mais le complexe affirme sa vocation continentale, à la pointe nord des échanges intra-africains. En parallèle, en synergie, peut-être en concurrence, avec le port de Durban sur la versant sud-africain. En effet, ce sont bien ces échanges Afrique-Afrique, l'intégration économique africaine, qui ont été mis en avant par le président du complexe prométhéen. Car Fouad Brini l'affirme, la majorité du trafic «*est destiné à l'Afrique*», avec une connexion vers*40*ports de*22*pays africains, sur la façade ouest du continent essentiellement.

    Conséquences, «*les coûts logistiques ont baissé grâce à Tanger Med*», explique le président de l'Agence spéciale Tanger-Méditerranée, qui souligne également l'impact direct sur le consommateur africain en matière de baisse des prix par la réduction des coûts imports et exports. Par effet mécanique de concurrence élargie, de disponibilité des produits et d'un marché continental plus accessible aux exportations nationales. «*Le doux commerce*» en espèces sonnantes et trébuchantes et qui profitera aux dynamiques d'intégration économique régionale ou continentale telle la Zone de libre-échange continentale africaine ou ZLECAF. Et qui affirme tout autant la vocation africaine de l'économie marocaine, toujours décidée à regarder vers son immense et prometteur flanc sud.

    Un acteur du désenclavement de la région nord...


    Tanger Med a permis l'installation de*912*entreprises et la création de plus de*75*000 emplois directs, tant dans les domaines industriels, logistiques et de services. Avec un effet levier mécanique sur le tissu économique de la région et un effet synergie avec le pôle industriel de Tanger Tech. Cette smart city tout autant que pépinière de start-up devrait accueillir sur plus de*2*000 hectares sociétés nationales et internationales d'exportations et de recherches. Le complexe portuaire est aussi adossé à une vaste zone franche industrielle où se trouve notamment l'usine Renault. Les autorités portuaires ont précisé aussi que «*le développement humain*» n'a pas été oublié, avec «*la réhabilitation des écoles, l'adduction d'eau potable ou encore le programme de plages propres*». La région du Rif, au nord du pays, est l'objet d'une attention toute particulière de la part de la monarchie marocaine. En*38*ans de règne, jamais Hassan II n'y a mis les pieds. Juste après l'Indépendance, en 1958, alors qu'il était encore prince héritier, Hassan II avait réprimé la révolte de cette région berbère, densément peuplée mais pauvre et enclavée, et surtout réputée pour son esprit rebelle.

    Déjà en juillet 2007, Tanger Med était au coeur des préoccupations du roi Mohammed VI. Ici, il est avec le président de la compagne danoise Maersk Mc-Kinney Moller lors de l'inauguration du port à conteneurs de Ksar Sghir, près de Tanger. ... que Mohammed VI a décidé de prendre à bras-le-corps*

    Dès son accession au pouvoir, son fils, Mohamed VI, avait lancé une série de projets pour désenclaver cette région qui se considérait comme laissée pour compte du développement économique et des infrastructures marocaines. En octobre 2016, la mort atroce d'un jeune Rifain dont la marchandise avait été saisie par les autorités avait réveillé les velléités réfractaires de la région du Rif. Ce fut le Hirak marocain ou soulèvement, avec pour point névralgique la ville d'Al-Hoceima. C'est dans cette ville que le discours de la Fête du trône de*2018*avait d'ailleurs été prononcé par Mohammed VI. Symbolique geste où la question sociale avait été abordée. Lors de l'allocution officielle de Fouad Brini, il fut ainsi fortement question de l'implication personnelle du souverain chérifien dans le projet de Tanger Med. Au-delà de l'étiquette, une façon sans doute de signifier que le Mohammed VI s'impliquait dans le développement économique de la région nord, même s'il a délégué à son jeune fils le soin d'inaugurer le site nouveau. Pas de doute, à partir de Tanger, un nouveau phare a décidé d'éclairer les échanges du Maroc, de l'Afrique et du monde.

    Le Point

  • #2
    Un article élogieux pour le dictateur Mohamed 6 déguisé en info sur l'économie

    Commentaire


    • #3
      Mais avoue que c'est un beau projet c'est l'un des ports avec Algeciras, Valence, Barcelone et Marseille qui alimentent l'Algérie

      Commentaire

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