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Bouteflika favorable à l’idée d’une «OPEP du gaz»
Mercredi 14 Mars 2007
Par Youcef Salami
Abdelaziz Bouteflika a estimé, dans un entretien au quotidien espagnol El Pais paru hier, qu’il «ne fallait pas rejeter a priori» l’idée d’une «OPEP du gaz». Et, d’expliquer qu’elle mérite d’être «examinée et discutée» entre tous les intéressés, qu’elle s’inscrit dans les «tendances introduites par la mondialisation» qui pousse les producteurs à se solidariser pour défendre leurs intérêts. C’est une déclaration qui ne s’éloigne pas de celle faite, fin février dernier, par Vladimir Poutine. Celui-ci s’est dit également intéressé par une OPEP du gaz. Il a souligné que «nous essayons déjà de coordonner nos efforts sur les marchés des pays tiers», en référence aux gros producteurs d’hydrocarbures, avant de nuancer ses propos et dire : «Nous ne voulons pas créer un cartel mais il serait bien de coordonner nos activités pour assurer un approvisionnement fiable aux consommateurs.» L’idée d’une OPEP du gaz doit être soumise à l’appréciation du forum des pays producteurs de gaz prévu le 9 avril prochain à Doha, au Qatar.
L’idée d’une OPEP du gaz a fait réagir les pays de l’Union européenne et fait des mécontents parmi les clients traditionnels de l’Algérie et de la Russie. Echaudés, pour un temps, par des perturbations dans les approvisionnements en gaz russe, les Européens craignent qu’une alliance entre Russes et Algériens n’influence les prix du gaz. Aussi, ils ont demandé récemment à Alger et à Moscou d’expliquer leurs «intentions»
et les conséquences pour les consommateurs européens, en allusion à l’accord signé, fin 2006, entre Sonatrach et Gazprom, la compagnie pétrolière russe.
Les inquiétudes européennes sont-elles légitimes ? Les deux pays sont, avec la Norvège, les principaux fournisseurs de gaz de l’Union européenne, avec respectivement 160 et 60 milliards de m3 par an. A la tête d’un pays en expansion économique par la grâce du pétrole, Poutine veut négocier d’égal à égal sur le Vieux Continent. Et il va le faire savoir en termes clairs : la volonté de l’Europe de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie «ne lui faisait pas peur» ; Moscou diversifiait les voies de livraison vers différents marchés, dont celui de la Chine. La fédération de Russie détient près de 30% des réserves connues de gaz et est de loin le premier producteur mondial avec 656 milliards de mètres cubes extraits en 2005. Les propos de Vladimir Poutine ont valeur de position. Ils reflètent des discussions difficiles avec l’Europe sur l’énergie et sonnent comme un coup de semonce. Des observateurs estiment que le patron du Kremlin est en train de dire à l’Europe ceci : «Si nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord, la Russie a d’autres solutions, même si cette idée est difficile à réaliser, le marché du gaz n’étant pas aussi flexible que celui du pétrole.»
Les contrats de fourniture de gaz courent souvent sur 10 ou 20 ans et restent très dépendants des gazoducs, la quantité de gaz liquéfié fournie par les bateaux étant minime. L’idée de réglementer le marché gazier comme celui du pétrole est mûre et bonne mais la liste des participants fait peur, notent certains.
Y. S.
Mercredi 14 Mars 2007
Par Youcef Salami
Abdelaziz Bouteflika a estimé, dans un entretien au quotidien espagnol El Pais paru hier, qu’il «ne fallait pas rejeter a priori» l’idée d’une «OPEP du gaz». Et, d’expliquer qu’elle mérite d’être «examinée et discutée» entre tous les intéressés, qu’elle s’inscrit dans les «tendances introduites par la mondialisation» qui pousse les producteurs à se solidariser pour défendre leurs intérêts. C’est une déclaration qui ne s’éloigne pas de celle faite, fin février dernier, par Vladimir Poutine. Celui-ci s’est dit également intéressé par une OPEP du gaz. Il a souligné que «nous essayons déjà de coordonner nos efforts sur les marchés des pays tiers», en référence aux gros producteurs d’hydrocarbures, avant de nuancer ses propos et dire : «Nous ne voulons pas créer un cartel mais il serait bien de coordonner nos activités pour assurer un approvisionnement fiable aux consommateurs.» L’idée d’une OPEP du gaz doit être soumise à l’appréciation du forum des pays producteurs de gaz prévu le 9 avril prochain à Doha, au Qatar.
L’idée d’une OPEP du gaz a fait réagir les pays de l’Union européenne et fait des mécontents parmi les clients traditionnels de l’Algérie et de la Russie. Echaudés, pour un temps, par des perturbations dans les approvisionnements en gaz russe, les Européens craignent qu’une alliance entre Russes et Algériens n’influence les prix du gaz. Aussi, ils ont demandé récemment à Alger et à Moscou d’expliquer leurs «intentions»
et les conséquences pour les consommateurs européens, en allusion à l’accord signé, fin 2006, entre Sonatrach et Gazprom, la compagnie pétrolière russe.
Les inquiétudes européennes sont-elles légitimes ? Les deux pays sont, avec la Norvège, les principaux fournisseurs de gaz de l’Union européenne, avec respectivement 160 et 60 milliards de m3 par an. A la tête d’un pays en expansion économique par la grâce du pétrole, Poutine veut négocier d’égal à égal sur le Vieux Continent. Et il va le faire savoir en termes clairs : la volonté de l’Europe de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie «ne lui faisait pas peur» ; Moscou diversifiait les voies de livraison vers différents marchés, dont celui de la Chine. La fédération de Russie détient près de 30% des réserves connues de gaz et est de loin le premier producteur mondial avec 656 milliards de mètres cubes extraits en 2005. Les propos de Vladimir Poutine ont valeur de position. Ils reflètent des discussions difficiles avec l’Europe sur l’énergie et sonnent comme un coup de semonce. Des observateurs estiment que le patron du Kremlin est en train de dire à l’Europe ceci : «Si nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord, la Russie a d’autres solutions, même si cette idée est difficile à réaliser, le marché du gaz n’étant pas aussi flexible que celui du pétrole.»
Les contrats de fourniture de gaz courent souvent sur 10 ou 20 ans et restent très dépendants des gazoducs, la quantité de gaz liquéfié fournie par les bateaux étant minime. L’idée de réglementer le marché gazier comme celui du pétrole est mûre et bonne mais la liste des participants fait peur, notent certains.
Y. S.
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