El Watan, 10.06.18
Cette campagne de boycott contre la vie chère suscite des remous jusque dans les hautes sphères décisionnelles marocaines. Le gouvernement se dit «inquiet» de la situation.
Depuis le 20 avril dernier, les Marocains boycottent l’eau minérale Sidi Ali, le lait Centrale Danone et les stations d’essence Afriquia pour leurs «prix excessifs». Née dans les réseaux sociaux, cette campagne de boycott a pris depuis une ampleur inédite. Elle touche pratiquement toutes les villes marocaines. Jamais une mobilisation populaire autour d’une cause n’a en effet été aussi forte au Maroc.
Plus généralement, la population mobilisée cherche à travers cette action à fustiger «les élites politiques et économiques du pays, bien souvent liées à ces grands groupes». Parmi elles, Aziz Akhannouch, propriétaire de la société de distribution de carburant Afriquia, également ministre de l’Agriculture et milliardaire.
Pour de nombreux observateurs, «le boycott relance en effet un vieux débat au Maroc sur la collusion entre les affaires et la politique». Cette campagne n’est pas née du néant. Depuis deux ans en effet, les conflits sociaux se multiplient au Maroc, pays où la pauvreté a atteint des proportions choquantes. Un rapport des Nations unies rendu public en 2016 indique que le Maroc est l’un des pays de la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord qui souffre le plus de pauvreté et de restriction.
Il est précisé dans le rapport en question que 60% des Marocains vivent dans la pauvreté et dans le besoin. Cette partie de la population marocaine se divise en deux classes : les Marocains qui vivent dans la pauvreté extrême et les autres qui vivent dans un stade de pauvreté moyenne et qui sont privés de leurs droits les plus élémentaires.
Le gouvernement Inquiet
Aussi, la presse marocaine est unanime pour dire que cet immense boycott s’inscrit dans la lignée des mouvements du Rif ou de Jerada. Cela à la différence qu’il s’agit là d’une «nouvelle forme de contestation». Une contestation qui a rapidement pris de l’ampleur.
Mais les objectifs assignés à toutes ces actions sont les mêmes : dénoncer la dégradation du pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes. Avec le temps, cette campagne contre la vie chère est parvenue aussi à susciter des remous jusque dans les hautes sphères décisionnelles marocaines. Pris au dépourvu, le gouvernement se dit aujourd’hui «inquiet» de la situation.
Les médias marocains indiquent que «plus aucun Conseil du gouvernement ni une plénière au Parlement ne se tient sans que l’on y évoque le boycott et ses “risques” pour la santé de l’économie nationale». Craignant de perdre leurs emplois, des centaines de salariés de la filiale marocaine de Danone ont, quant à eux, manifesté cette semaine devant le Parlement du Maroc.
Affolés aussi, les commerçants demandent carrément une diminution des prix pour enrayer la campagne de boycott qui commence à causer du tort à leur business. Les trois marques dénoncées par les Marocains se murent pour leur part dans le mutisme. Elles n’ont pas communiqué sur les éventuelles pertes liées au boycott de leurs produits. Danone a néanmoins annoncé début juin une baisse de 20% de son chiffre d’affaires pour le premier trimestre 2018.
Malgré toutes ces alertes, la presse marocaine déplore le fait que personne n’ait pris la peine au gouvernement ou au Parlement de débattre «des réponses les plus appropriées aux messages lancés par ces citoyens qui refusent désormais d’être considérés comme des consommateurs basiques et malléables à l’envi, au comportement grégaire et attendu».
Les observateurs de la scène politique marocaine estiment pourtant qu’il y a lieu de prendre au sérieux la campagne de boycott car rien n’indique qu’elle est sur le point de toucher à sa fin. L’hypothèse se tient d’autant que les boycotteurs ont promis de ne s’arrêter que lorsqu’ils auront obtenu les réductions de prix qu’ils réclament. Entre-temps, les trois sociétés concernées subissent à longueur de journée reproches et dénigrements sur la Toile, ce qui a un effet dévastateur sur leur image de marque.
Cette campagne de boycott contre la vie chère suscite des remous jusque dans les hautes sphères décisionnelles marocaines. Le gouvernement se dit «inquiet» de la situation.
Depuis le 20 avril dernier, les Marocains boycottent l’eau minérale Sidi Ali, le lait Centrale Danone et les stations d’essence Afriquia pour leurs «prix excessifs». Née dans les réseaux sociaux, cette campagne de boycott a pris depuis une ampleur inédite. Elle touche pratiquement toutes les villes marocaines. Jamais une mobilisation populaire autour d’une cause n’a en effet été aussi forte au Maroc.
Plus généralement, la population mobilisée cherche à travers cette action à fustiger «les élites politiques et économiques du pays, bien souvent liées à ces grands groupes». Parmi elles, Aziz Akhannouch, propriétaire de la société de distribution de carburant Afriquia, également ministre de l’Agriculture et milliardaire.
Pour de nombreux observateurs, «le boycott relance en effet un vieux débat au Maroc sur la collusion entre les affaires et la politique». Cette campagne n’est pas née du néant. Depuis deux ans en effet, les conflits sociaux se multiplient au Maroc, pays où la pauvreté a atteint des proportions choquantes. Un rapport des Nations unies rendu public en 2016 indique que le Maroc est l’un des pays de la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord qui souffre le plus de pauvreté et de restriction.
Il est précisé dans le rapport en question que 60% des Marocains vivent dans la pauvreté et dans le besoin. Cette partie de la population marocaine se divise en deux classes : les Marocains qui vivent dans la pauvreté extrême et les autres qui vivent dans un stade de pauvreté moyenne et qui sont privés de leurs droits les plus élémentaires.
Le gouvernement Inquiet
Aussi, la presse marocaine est unanime pour dire que cet immense boycott s’inscrit dans la lignée des mouvements du Rif ou de Jerada. Cela à la différence qu’il s’agit là d’une «nouvelle forme de contestation». Une contestation qui a rapidement pris de l’ampleur.
Mais les objectifs assignés à toutes ces actions sont les mêmes : dénoncer la dégradation du pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes. Avec le temps, cette campagne contre la vie chère est parvenue aussi à susciter des remous jusque dans les hautes sphères décisionnelles marocaines. Pris au dépourvu, le gouvernement se dit aujourd’hui «inquiet» de la situation.
Les médias marocains indiquent que «plus aucun Conseil du gouvernement ni une plénière au Parlement ne se tient sans que l’on y évoque le boycott et ses “risques” pour la santé de l’économie nationale». Craignant de perdre leurs emplois, des centaines de salariés de la filiale marocaine de Danone ont, quant à eux, manifesté cette semaine devant le Parlement du Maroc.
Affolés aussi, les commerçants demandent carrément une diminution des prix pour enrayer la campagne de boycott qui commence à causer du tort à leur business. Les trois marques dénoncées par les Marocains se murent pour leur part dans le mutisme. Elles n’ont pas communiqué sur les éventuelles pertes liées au boycott de leurs produits. Danone a néanmoins annoncé début juin une baisse de 20% de son chiffre d’affaires pour le premier trimestre 2018.
Malgré toutes ces alertes, la presse marocaine déplore le fait que personne n’ait pris la peine au gouvernement ou au Parlement de débattre «des réponses les plus appropriées aux messages lancés par ces citoyens qui refusent désormais d’être considérés comme des consommateurs basiques et malléables à l’envi, au comportement grégaire et attendu».
Les observateurs de la scène politique marocaine estiment pourtant qu’il y a lieu de prendre au sérieux la campagne de boycott car rien n’indique qu’elle est sur le point de toucher à sa fin. L’hypothèse se tient d’autant que les boycotteurs ont promis de ne s’arrêter que lorsqu’ils auront obtenu les réductions de prix qu’ils réclament. Entre-temps, les trois sociétés concernées subissent à longueur de journée reproches et dénigrements sur la Toile, ce qui a un effet dévastateur sur leur image de marque.
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