Le constructeur automobile Nissan a dû suspendre pour deux semaines la production de ses véhicules destinés au marché nippon dans ses usines au Japon. En cause : les pratiques de certification des véhicules neufs. Une crise qui prend de l'ampleur. L'allié de Renault a déjà annoncé le rappel de 1,2 million de nouvelles voitures vendues dans l'archipel au cours des trois dernières années
Sale temps pour Nissan. L'allié japonais de Renault au sein de l'Alliance suspend la production de ses véhicules destinés au marché nippon dans toutes ses usines au Japon. En cause: la persistance de mauvaises pratiques de certification des véhicules neufs. "Nissan a décidé aujourd'hui (jeudi) de suspendre la production de véhicules pour le marché japonais dans toutes les usines au Japon", a-t-il indiqué dans un communiqué.
En dépit de "mesures correctives" mises en place depuis le 20 septembre, le constructeur de Yokohama dit avoir découvert que, dans trois de ses six usines japonaises, "certaines parties de la procédure d'inspection finale (des véhicules, NDLR) étaient toujours réalisées par des techniciens non autorisés pour les véhicules destinés au marché japonais", selon le communiqué. "On peut croire qu'il est facile de faire cesser d'inspecter des gens qui ne sont pas censés le faire. Mais nous devons prendre (de nouvelles mesures, NDLR) pour mettre fin à d'anciennes habitudes", a déclaré le directeur général et bras droit de Carlos Ghosn demeuré président, Hiroto Saikawa, lors d'une conférence de presse au siège du constructeur.
La suspension de la production pour le marché japonais devrait durer "environ deux semaines", le temps de prendre les mesures qui s'imposent, a estimé le dirigeant. Le groupe compte réinspecter 34.000 véhicules produits entre le 20 septembre et le 18 octobre au Japon, et dit "envisager" de procéder à un nouveau rappel volontaire de véhicules déjà commercialisés.
Une affaire embarrassante
En raison de cette affaire, qui ne concerne pas les véhicules destinés à l'export, Nissan avait suspendu fin septembre les immatriculations de plusieurs dizaines de milliers de véhicules produits avant le 20 septembre et qui se trouvaient encore en stock dans ses usines. Début octobre, le constructeur était allé plus loin en décidant de rappeler 1,2 million de véhicules déjà commercialisés au Japon et fabriqués entre octobre 2014 et septembre 2017, en vue de les faire contrôler de nouveau. Le coût de ce premier rappel devrait se chiffrer à environ 25 milliards de yens (189 millions d'euros), avait précisé Hiroto Saikawa début octobre. Nissan a souligné à maintes reprises que cette affaire consistait en un problème de procédures, ne remettant pas en cause la qualité de ses véhicules.
Le ministère japonais du Territoire, des Infrastructures et des Transports assure avoir procédé à des inspections dans les usines Nissan et découvert que les validations finales effectuées censément par des techniciens qualifiés avaient été réalisées par du personnel non agréé. Le ministère a demandé à Nissan d'indiquer avant la fin du mois d'octobre les mesures qu'il comptait prendre pour éviter que cela ne se reproduise. Au Japon, les autorités ne badinent pas avec ce genre de manquements. Au cours de son dernier exercice fiscal 2016-17, clos le 31 mars, Nissan a produit plus d'un million de véhicules au Japon, dont 400.000 environ pour le marché national.
A quelques jours de l'ouverture du salon automobile de Tokyo (Tokyo Motor Show) le 25 octobre prochain, la persistance de ce scandale est embarrassante pour Nissan, qui avait pris il y a un an le contrôle de Mitsubishi Motors (MMC) en acquérant 34% de son capital. Or, MMC était lui-même victime d'un scandale portant sur la manipulation de données relatives à ses mini-voitures au Japon. Vu l'importance de la facture, MMC a du coup perdu l'an passé son indépendance !
Un impact sur les comptes de Renault
Nissan, dont Renault détient 43,4% des parts, a contribué à hauteur de 1,3 milliard d'euros environ au résultat du constructeur français au premier semestre 2017. Cette contribution a fortement augmenté cette année par rapport aux 749 millions d'euros du premier semestre 2016. Les provisions de Nissan pour cette nouvelle crise auront un impact immédiat sur sa contribution aux profits de son actionnaire tricolore. C'est pour cela que le titre Renault perdait 2,7% en début d'après-midi.
Outre Nissan, de nombreux groupes japonais ont été confrontés dernièrement à des crises, de Toshiba qui avait maquillé ses comptes pendant des années à Takata dont les airbags défectueux ont causé plusieurs décès. Dernier scandale en date dans l'archipel, celui du sidérurgiste Kobe Steel, qui a reconnu ce mois-ci avoir volontairement embelli les caractéristiques techniques de nombre de ses produits, affectant environ 500 clients dans le monde entier. Les constructeurs japonais se fournissent auprès de Kobe Steel. Mais aussi les étrangers. PSA a toutefois affirmé qu'il n'était pas un client direct de Kobe Steel, pas plus qu'Airbus ou l'équipementier Valeo. Mais ces entreprises doivent investiguer pour déterminer si des fournisseurs ne sont pas eux-mêmes clients.
challenges
Sale temps pour Nissan. L'allié japonais de Renault au sein de l'Alliance suspend la production de ses véhicules destinés au marché nippon dans toutes ses usines au Japon. En cause: la persistance de mauvaises pratiques de certification des véhicules neufs. "Nissan a décidé aujourd'hui (jeudi) de suspendre la production de véhicules pour le marché japonais dans toutes les usines au Japon", a-t-il indiqué dans un communiqué.
En dépit de "mesures correctives" mises en place depuis le 20 septembre, le constructeur de Yokohama dit avoir découvert que, dans trois de ses six usines japonaises, "certaines parties de la procédure d'inspection finale (des véhicules, NDLR) étaient toujours réalisées par des techniciens non autorisés pour les véhicules destinés au marché japonais", selon le communiqué. "On peut croire qu'il est facile de faire cesser d'inspecter des gens qui ne sont pas censés le faire. Mais nous devons prendre (de nouvelles mesures, NDLR) pour mettre fin à d'anciennes habitudes", a déclaré le directeur général et bras droit de Carlos Ghosn demeuré président, Hiroto Saikawa, lors d'une conférence de presse au siège du constructeur.
La suspension de la production pour le marché japonais devrait durer "environ deux semaines", le temps de prendre les mesures qui s'imposent, a estimé le dirigeant. Le groupe compte réinspecter 34.000 véhicules produits entre le 20 septembre et le 18 octobre au Japon, et dit "envisager" de procéder à un nouveau rappel volontaire de véhicules déjà commercialisés.
Une affaire embarrassante
En raison de cette affaire, qui ne concerne pas les véhicules destinés à l'export, Nissan avait suspendu fin septembre les immatriculations de plusieurs dizaines de milliers de véhicules produits avant le 20 septembre et qui se trouvaient encore en stock dans ses usines. Début octobre, le constructeur était allé plus loin en décidant de rappeler 1,2 million de véhicules déjà commercialisés au Japon et fabriqués entre octobre 2014 et septembre 2017, en vue de les faire contrôler de nouveau. Le coût de ce premier rappel devrait se chiffrer à environ 25 milliards de yens (189 millions d'euros), avait précisé Hiroto Saikawa début octobre. Nissan a souligné à maintes reprises que cette affaire consistait en un problème de procédures, ne remettant pas en cause la qualité de ses véhicules.
Le ministère japonais du Territoire, des Infrastructures et des Transports assure avoir procédé à des inspections dans les usines Nissan et découvert que les validations finales effectuées censément par des techniciens qualifiés avaient été réalisées par du personnel non agréé. Le ministère a demandé à Nissan d'indiquer avant la fin du mois d'octobre les mesures qu'il comptait prendre pour éviter que cela ne se reproduise. Au Japon, les autorités ne badinent pas avec ce genre de manquements. Au cours de son dernier exercice fiscal 2016-17, clos le 31 mars, Nissan a produit plus d'un million de véhicules au Japon, dont 400.000 environ pour le marché national.
A quelques jours de l'ouverture du salon automobile de Tokyo (Tokyo Motor Show) le 25 octobre prochain, la persistance de ce scandale est embarrassante pour Nissan, qui avait pris il y a un an le contrôle de Mitsubishi Motors (MMC) en acquérant 34% de son capital. Or, MMC était lui-même victime d'un scandale portant sur la manipulation de données relatives à ses mini-voitures au Japon. Vu l'importance de la facture, MMC a du coup perdu l'an passé son indépendance !
Un impact sur les comptes de Renault
Nissan, dont Renault détient 43,4% des parts, a contribué à hauteur de 1,3 milliard d'euros environ au résultat du constructeur français au premier semestre 2017. Cette contribution a fortement augmenté cette année par rapport aux 749 millions d'euros du premier semestre 2016. Les provisions de Nissan pour cette nouvelle crise auront un impact immédiat sur sa contribution aux profits de son actionnaire tricolore. C'est pour cela que le titre Renault perdait 2,7% en début d'après-midi.
Outre Nissan, de nombreux groupes japonais ont été confrontés dernièrement à des crises, de Toshiba qui avait maquillé ses comptes pendant des années à Takata dont les airbags défectueux ont causé plusieurs décès. Dernier scandale en date dans l'archipel, celui du sidérurgiste Kobe Steel, qui a reconnu ce mois-ci avoir volontairement embelli les caractéristiques techniques de nombre de ses produits, affectant environ 500 clients dans le monde entier. Les constructeurs japonais se fournissent auprès de Kobe Steel. Mais aussi les étrangers. PSA a toutefois affirmé qu'il n'était pas un client direct de Kobe Steel, pas plus qu'Airbus ou l'équipementier Valeo. Mais ces entreprises doivent investiguer pour déterminer si des fournisseurs ne sont pas eux-mêmes clients.
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