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Rachid Sekak : «Il faut plutôt libérer les initiatives et réglementer ensuite et non pas le contraire»

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  • Rachid Sekak : «Il faut plutôt libérer les initiatives et réglementer ensuite et non pas le contraire»

    L’ancien DG de la banque HSBC Algérie Rachid Sekak a donné hier à l’Institut Cervantès, Centre culturel espagnol à Alger, une conférence organisée par le Cercle du commerce et d’industrie algéro-espagnol (CCIAE) sous le thème : «Monnaie et finance dans le contexte économique actuel».
    Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Rachid Sekak estime qu’«il ne serait pas raisonnable de rester sur une vision implicitement de court terme basée sur une anticipation de remontée prochaine du prix des hydrocarbures et sur la croyance d’une pérennité éternelle de nos réserves de change». Et que «si des marges réduites de manœuvre continuent d’exister (réserves de change, faible dette extérieure, faible dette publique interne), elles ne doivent surtout pas être avancées pour justifier un statu quo et ne rien faire». «L’endettement extérieur n’est plus un choix mais une nécessité», a-t-il indiqué. En effet, le consultant dresse un tableau peu reluisant des finances publiques : «Les réserves de change sont passées de 194 milliards USD à fin 2013 à 114 milliards USD à fin 2016, le solde budgétaire est passé d’un équilibre en 2013 à un déficit évalué à 15-16 % du PIB aussi bien en 2015 qu’en 2016, la balance courante est passée d’un solde positif d’un milliard USD en 2013 à un solde négatif d’environ 26 milliards USD en 2016, l’épargne budgétaire mesurée par les disponibilités au sein du FFR passe de 5 563 milliards de DZD à fin 2013 au niveau plancher prévu par la loi de 740 milliards de $ en juin 2016 (probablement épuisé à ce jour suite à la disposition introduite dans la LF pour 2017), et une forte poussée de la part de la monnaie fiduciaire dans la masse monétaire qui indique une importance croissante du secteur informel dans l’économie.»
    Rachid Sekak a néanmoins souligné que «le pays a encore l’opportunité de mettre en œuvre un programme de réformes de manière progressive, pour en atténuer le coût social». Il suggère de travailler dans l’immédiat à «la consolidation des finances publiques et aussi la relance de la production et les exportations des hydrocarbures». Pour lui, le niveau dépenses courantes de l’Etat est intenable. «Elles ont doublé entre 2006 et 2014. Les salaires versés dans la Fonction publique représentent 45% de ces dépenses, soit 10% du PIB. C’est intenable», a-t-il précisé. Il suggère aussi «une refonte progressive mais totale du système de protection des populations les plus vulnérables». «Actuellement, les transferts sociaux sont coûteux et le plus souvent mal ciblés et certainement injustes. Ils induisent une forte demande d’importation du fait de l’insuffisance de l’offre locale, une consommation excessive d’énergie et génèrent des superprofits pour certains importateurs qui ne répercutent pas toujours les baisses de prix observées sur le marché international. Ce qui pèse lourdement sur nos équilibres extérieurs», a-t-il fait observer. Pour mieux protéger les pauvres et pour plus d’équité, a-t-il recommandé, «il est urgent de remplacer le subventionnement des produits par un dispositif mieux ciblé de transferts monétaires directs».
    Sur le long terme, Rachid Sekak insiste sur «la reconstruction d’une capacité d’analyse prospective et le recentrage de l’appareil administratif et le développement d’une nouvelle philosophie du service public». «L’écoute, l’accompagnement, l’information et la communication doivent être les maîtres mots de l’administration qui doit être recentrée sur les exigences du terrain.
    Il faut que le texte réglementaire ne soit plus l’interdit mais trace des manières de faire, promeut et incite les innovations et les initiatives. Il faut plutôt libérer les initiatives et réglementer ensuite et non pas le contraire», a-t-il conclu.
    L. H. Le soir d´Algérie
    Dernière modification par Gharib38, 23 mars 2017, 14h42.
    “Tout le monde fait des bêtises. Le fin du fin, c'est de les faire au moment où personne ne regarde.”
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