La région Fès-Meknès est en passe de devenir un hub industriel pour l’automobile. En tout cas, c’est ce que souhaitent Mohamed Berrada Rkhami et Abdeljabbar El Achab, respectivement présidents de la CGEM Fès-Taza et la CGEM Meknès-Ifrane, pour qui les opportunités du secteur de l’automobile sont énormes. «A lui seul, ce créneau pourrait offrir du travail à une importante tranche de la population, particulièrement les jeunes», ajoutent-ils. Même conviction pour Driss El Azami El Idrissi et Abdallah Bouano, les maires de Fès et de Meknès.
Pour le premier, «après la saturation des pôles de Tanger, Casablanca et Kénitra, il va falloir créer de nouvelles destinations industrielles et économiques, afin d’éviter la concentration de risques sociaux et assurer un développement global, harmonieux et inclusif». Le deuxième va plus loin. «Pourquoi ne pas dédier tous les lots de l’Agropolis de Meknès à l’automobile?», suggère-t-il. L’essentiel étant de répondre aux demandes des équipementiers plutôt que d’attendre un potentiel investissement dans l’agroalimentaire, indique-t-il. Mieux encore, ce dernier appuie, avec force, le projet de réserver la deuxième tranche de l’Agropolis (160 ha), dans sa globalité, à l’automobile.
En attendant, trois lots de grandes superficies destinés à l’automobile sont disponibles au niveau de l’Agropolis. A noter que celui-ci a déjà accueilli le câbleur japonais Yazaki ou encore l’américain Delphi, dont les travaux de son unité avancent à grands pas. De son côté, le fabricant sud-coréen de faisceaux de câbles pour l’automobile, Yura Corporation, s’est installé à proximité de l’hypermarché Marjane, au niveau de la route d’Agouray. Opérationnelle depuis quelques mois déjà, son unité emploie dans un premier temps quelque 1.000 jeunes de la région. Et c’est là où réside l’intérêt des métiers mondiaux du Maroc. Les deux dirigeants des entités patronales le savent et veulent créer une synergie en matière d’attractivité territoriale. Conscients des potentialités de la région, ils militent pour que la région ait sa part des programmes étatiques, marchés et fonds d’investissements.
Il s’agit d’ancrer la région dans une dynamique de développement durable, et la rendre plus attractive pour l’entreprise. «Avec le gouverneur et le maire, nous étudions la possibilité de mobiliser 300 ha pour l’automobile à Meknès», confie El Achab. Il en est de même pour Fès où la demande exprimée par les équipementiers est évaluée à plus de 400 ha. Et ce n’est qu’une première mise. Pour Berrada Rkhami, «Fès et Meknès devront être complémentaires». En ce sens, un projet de convention entre la CGEM Fès-Taza, la CGEM Meknès-Ifrane et la Région Fès-Meknès a été mis en place, visant à favoriser l’investissement et à renforcer le potentiel économique et touristique de la région.
Celle-ci est une des douze nouvelles régions du Maroc instituées par le découpage territorial de 2015. Elle comprend deux préfectures (Fès et Meknès) et sept provinces (Séfrou, Boulemane, Moulay Yacoub, Ifrane, El Hajeb, Taza et Taounate). Avec ses cinq universités, Fès-Meknès représente un véritable vivier de ressources humaines très qualifiées. En témoignent les multinationales qui s’y sont installées récemment (Cabliance, Yura Corporation, Delphi, et Yazaki). En outre, son infrastructure de base se compose d’un réseau routier totalisant une longueur de 7.625 km, soit 18,5% du réseau routier national. Les routes nationales dans la région s’étendent sur une longueur de 918 km, celles régionales se développent sur 1.695 km et le réseau provincial totalise 5.012 km. L’autoroute qui traverse la région a amélioré d’une façon considérable la qualité de la desserte routière de la région, en assurant en 2015 un trafic journalier moyen entre Fès et Meknès de plus 12.100 véhicules.
En revanche, les opérateurs économiques revendiquent une liaison autoroutière directe avec le port TangerMed. Laquelle pourrait assurer un développement exponentiel de l’économie régionale. Il en est de même pour une desserte TGV. A noter que la région est desservie par un chemin de fer d’une longueur de 200 km permettant sa liaison aux destinations de Marrakech, Tanger et Oujda. En matière de transport aérien, la région est dotée d’un aéroport international «Fès-Saïss» d’une capacité d’accueil annuelle de près de 3 millions de passagers après ouverture du Terminal 2. Laquelle tarde depuis plus d’un an. Cet aéroport est directement relié aux grandes villes internationales: Paris, Barcelone, Düsseldorf, Eindhoven, Bruxelles, Amsterdam, Rome... «Nous comptabilisons pas moins de 20 à 25 rotations quotidiennes», conclut Noureddine Larheni, directeur de l’aéroport.
Zones industrielles
LA région est aussi dotée de plusieurs zones industrielles où les opportunités d’installation existent encore comme la ZI Miftah Alkheir à Ras El Ma (province de Moulay Yacoub), l’Agropolis de Meknès, la ZI route d’Aknoul à la province de Taza, la plateforme de Fès Shore, la future ZI Ain Cheggag à la province de Séfrou. Toutefois, son avenir est tributaire de la création de zones dédiées à l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire, et l’offshoring. Pour ce dernier, un foncier de 17 ha est d’ores et déjà disponible à Fès Shore. S’agissant de l’automobile, les autorités mettent les bouchées doubles pour livrer une première zone mixte (aéronautique et automobile) dans un délai de 12 mois. «Celle-ci sera aménagée sur une trentaine d’hectares à proximité de l’aéroport. Elle devrait être décrétée zone franche. Aussi, quelque 200 ha seront mobilisés à Ras El Ma, en plus des 15 ha du Cotef», souligne-t-on. Signalons enfin que les pouvoirs publics tentent de séduire les investisseurs par les ressources humaines, qui constituent une réserve d’énergie et d’espoirs, assoiffée de challenge, mais aussi la prime à l’emploi (6.000 DH pour chaque nouvelle recrue).
leconomiste
Pour le premier, «après la saturation des pôles de Tanger, Casablanca et Kénitra, il va falloir créer de nouvelles destinations industrielles et économiques, afin d’éviter la concentration de risques sociaux et assurer un développement global, harmonieux et inclusif». Le deuxième va plus loin. «Pourquoi ne pas dédier tous les lots de l’Agropolis de Meknès à l’automobile?», suggère-t-il. L’essentiel étant de répondre aux demandes des équipementiers plutôt que d’attendre un potentiel investissement dans l’agroalimentaire, indique-t-il. Mieux encore, ce dernier appuie, avec force, le projet de réserver la deuxième tranche de l’Agropolis (160 ha), dans sa globalité, à l’automobile.
En attendant, trois lots de grandes superficies destinés à l’automobile sont disponibles au niveau de l’Agropolis. A noter que celui-ci a déjà accueilli le câbleur japonais Yazaki ou encore l’américain Delphi, dont les travaux de son unité avancent à grands pas. De son côté, le fabricant sud-coréen de faisceaux de câbles pour l’automobile, Yura Corporation, s’est installé à proximité de l’hypermarché Marjane, au niveau de la route d’Agouray. Opérationnelle depuis quelques mois déjà, son unité emploie dans un premier temps quelque 1.000 jeunes de la région. Et c’est là où réside l’intérêt des métiers mondiaux du Maroc. Les deux dirigeants des entités patronales le savent et veulent créer une synergie en matière d’attractivité territoriale. Conscients des potentialités de la région, ils militent pour que la région ait sa part des programmes étatiques, marchés et fonds d’investissements.
Il s’agit d’ancrer la région dans une dynamique de développement durable, et la rendre plus attractive pour l’entreprise. «Avec le gouverneur et le maire, nous étudions la possibilité de mobiliser 300 ha pour l’automobile à Meknès», confie El Achab. Il en est de même pour Fès où la demande exprimée par les équipementiers est évaluée à plus de 400 ha. Et ce n’est qu’une première mise. Pour Berrada Rkhami, «Fès et Meknès devront être complémentaires». En ce sens, un projet de convention entre la CGEM Fès-Taza, la CGEM Meknès-Ifrane et la Région Fès-Meknès a été mis en place, visant à favoriser l’investissement et à renforcer le potentiel économique et touristique de la région.
Celle-ci est une des douze nouvelles régions du Maroc instituées par le découpage territorial de 2015. Elle comprend deux préfectures (Fès et Meknès) et sept provinces (Séfrou, Boulemane, Moulay Yacoub, Ifrane, El Hajeb, Taza et Taounate). Avec ses cinq universités, Fès-Meknès représente un véritable vivier de ressources humaines très qualifiées. En témoignent les multinationales qui s’y sont installées récemment (Cabliance, Yura Corporation, Delphi, et Yazaki). En outre, son infrastructure de base se compose d’un réseau routier totalisant une longueur de 7.625 km, soit 18,5% du réseau routier national. Les routes nationales dans la région s’étendent sur une longueur de 918 km, celles régionales se développent sur 1.695 km et le réseau provincial totalise 5.012 km. L’autoroute qui traverse la région a amélioré d’une façon considérable la qualité de la desserte routière de la région, en assurant en 2015 un trafic journalier moyen entre Fès et Meknès de plus 12.100 véhicules.
En revanche, les opérateurs économiques revendiquent une liaison autoroutière directe avec le port TangerMed. Laquelle pourrait assurer un développement exponentiel de l’économie régionale. Il en est de même pour une desserte TGV. A noter que la région est desservie par un chemin de fer d’une longueur de 200 km permettant sa liaison aux destinations de Marrakech, Tanger et Oujda. En matière de transport aérien, la région est dotée d’un aéroport international «Fès-Saïss» d’une capacité d’accueil annuelle de près de 3 millions de passagers après ouverture du Terminal 2. Laquelle tarde depuis plus d’un an. Cet aéroport est directement relié aux grandes villes internationales: Paris, Barcelone, Düsseldorf, Eindhoven, Bruxelles, Amsterdam, Rome... «Nous comptabilisons pas moins de 20 à 25 rotations quotidiennes», conclut Noureddine Larheni, directeur de l’aéroport.
Zones industrielles
LA région est aussi dotée de plusieurs zones industrielles où les opportunités d’installation existent encore comme la ZI Miftah Alkheir à Ras El Ma (province de Moulay Yacoub), l’Agropolis de Meknès, la ZI route d’Aknoul à la province de Taza, la plateforme de Fès Shore, la future ZI Ain Cheggag à la province de Séfrou. Toutefois, son avenir est tributaire de la création de zones dédiées à l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire, et l’offshoring. Pour ce dernier, un foncier de 17 ha est d’ores et déjà disponible à Fès Shore. S’agissant de l’automobile, les autorités mettent les bouchées doubles pour livrer une première zone mixte (aéronautique et automobile) dans un délai de 12 mois. «Celle-ci sera aménagée sur une trentaine d’hectares à proximité de l’aéroport. Elle devrait être décrétée zone franche. Aussi, quelque 200 ha seront mobilisés à Ras El Ma, en plus des 15 ha du Cotef», souligne-t-on. Signalons enfin que les pouvoirs publics tentent de séduire les investisseurs par les ressources humaines, qui constituent une réserve d’énergie et d’espoirs, assoiffée de challenge, mais aussi la prime à l’emploi (6.000 DH pour chaque nouvelle recrue).
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