Les articles de la rubrique Idées n’expriment pas nécessairement le point de vue de l’organisation mais de camarades qui interviennent dans les débats du mouvement ouvrier. Certains sont publiés par notre presse, d’autres sont issus de nos débats internes, d’autres encore sont des points de vue extérieurs à notre organisation, qui nous paraissent utiles.
Mardi 30 août 2016, mise à jour Mardi 30 août 2016, 13:47
Par Abdelatif Rebah. Entre juillet 2014 et janvier 2016, les cours du brut ont plongé de manière quasi ininterrompue, baissant de moins 75% en 18 mois seulement. Les médias abondent de considérations autour des retombées négatives de la brutale dégringolade du baril sur les économies dont les équilibres économiques extérieurs et internes sont fortement tributaires de la conjoncture des prix du pétrole. Dans notre pays, ce sont les répercussions de la chute des recettes d’exportation pétrogazières sur les équilibres de la balance commerciale et du budget de l’Etat qui mobilisent l’essentiel des commentaires, chiffres et données officielles à l’appui.
Les exportations des hydrocarbures (94,54% des exportations globales) se sont réduites à 35,724 milliards de dollars en 2015 contre 60,304 milliards de dollars en 2014, moins-40,76%. Pour 2016, les prévisions situent les recettes en question à 26,4 milliards de dollars soit une baisse de moins 25%. Par rapport au niveau de 2014, la perte de recettes devises cumulée pourrait atteindre à fin 2016, le montant de 70 milliards de dollars environ. Il faut rappeler que l’Algérie a connu d’importantes « décrues » des cours pétroliers qui s’étaient soldées par une baisse substantielle des recettes d’exportation algériennes : moins 43% en 2009, moins 26% en 1998 ; moins 43% en 1986. La période 1989-1999 a été marquée par des fluctuations à la baisse, cinq au total.
Le commerce extérieur enregistre un déficit de 13,71 milliards de dollars en 2015 contre un excédent de 4,306 milliards de dollars en 2014. La fiscalité pétrolière recouvrée durant les dix premiers mois de 2015 a totalisé 1.978,9 milliards de DA contre 2.885 milliards de DA durant la même période de 2014, soit une baisse de 31,4% en un an. Quant au niveau des réserves de changes de 185,273 milliards de dollars atteint à fin septembre 2014, il devrait descendre fin de l’année en cours sous la barre de 151.5 milliards de dollars.
Pour une économie vivant quasi intégralement des importations financées exclusivement par des revenus pétroliers, la poursuite de l’effondrement des prix est effectivement lourde de périls. Pointe à l’horizon, le spectre de la régression économique et sociale et ses risques politiques majeurs, si un redressement rapide non seulement des cours mais aussi et surtout de la stratégie économique n’intervient pas. Mais, par delà les commentaires des chiffres de conjoncture pétrolière, l’interprétation qui domine très largement dans les discours et les médias illustre clairement que dans l’examen des faits économiques et sociaux, la posture analytique n’est jamais indépendante de la posture politique et idéologique qui l’inspire, assumée ou non. Les grilles de lecture de la réalité conjoncturelle mobilisées ne sont pas des constructions techniques socialement et politiquement incolores, elles sont le produit d’économistes ou observateurs engagés et reflètent des intérêts déterminés multiples, comme le signalent, d’ailleurs, les centres de préoccupation et les thèmes privilégiés, de même que des occultations, des omissions et des non-dits significatifs. Ainsi, le thème de » la contrainte extérieure » est remis en exergue, plus exactement ses succédanés, la « nécessaire » austérité, pour le peuple, bien sûr, et « l’urgence des réformes structurelles », un euphémisme pour le renoncement à toute politique de développement national authentique. Au secours, les « 10 commandements du Consensus de Washington » sont de retour. Haro sur les transferts sociaux, restriction des dépenses publiques, suppression des subventions, vérité des prix, privatisation des entreprises publiques, élimination des « obstacles » à l’entrée des capitaux étrangers, appel aux capitaux étrangers y compris par l’endettement externe, la batterie d’artillerie FMI est de nouveau alignée au complet… Vite oubliés les dégâts territoriaux et sociaux profonds, gros de menaces sur la stabilité du pays, dans le Sud du pays notamment, auxquels ont conduit les politiques à courte vue, de largage des responsabilités économiques et sociales de l’Etat, mises à l’honneur dans les années 1990. Ignorée, l’impasse dans laquelle nous ont conduit trois décennies de réformes libérales. Pis, la chute des prix du pétrole est l’occasion de nous proposer un nouveau coup d’accélérateur du processus de démantèlement libéral inauguré sous l’ère de Chadli
On cherchera en vain dans les scénarios de l’impact de la chute des recettes d’exportation d’hydrocarbures sur les « équilibres stratégiques du pays », qui reviennent en boucle dans les médias, les analyses qui en évaluent les retombées négatives sur le pouvoir d’achat et le coût de la vie de la majorité des familles algériennes qui vivent avec des revenus modestes et les risques de paupérisation accrue. Au contraire, on assiste à la promotion d’un discours délibérément alarmiste visant à apeurer la population et faire qu’elle aille désarmée sinon consentante à l’abattoir social qu’on lui prépare. Elites et patronat de concert, dissertent d’autant volontiers sur le thème des "nécessaires sacrifices" à consentir par la masse, qu’ils en sont, eux, dispensés par la grâce de Dieu. La malédiction de la pétrodépendance est décriée ad nauséam, mais les politiques qui ont, des décennies durant, aggravé les vulnérabilités et les handicaps structurels historiques de l’économie algérienne, la maintenant dans une position de mono-exportateur d’énergies (pétrole et gaz), sont toujours données comme la seule alternative possible. On sait que la contrainte extérieure a été, dans les années 1990, le prétexte d’une ouverture désindustrialisante et de révisions qui ont aggravé les carences structurelles de l’économie algérienne et installé la précarité sociale. La dynamique de développement initiée au cours des deux premières décennies de l’Indépendance a été brisée avant que ne soient corrigées ses fragilités et qu’elle n’ait atteint sa phase de maturité. L’édification d’une économie de production a laissé la place à une économie de bazar axée sur le seul commerce d’importation.
En réalité, la « contrainte extérieure » est le prétexte pour d’autres recompositions internes. Une recomposition et un repositionnement des intérêts économiques et politiques au profit du renforcement et de l’extension des positions du capital (privé algérien et multinationales) et des couches qui lui sont liées, au détriment des intérêts du peuple algérien et de son développement
Focalisés à outrance sur les ajustements économiques et sociaux qu’ils somment l'Algérie d’opérer obligatoirement - comme si elle avait la capacité de manœuvrer avec les mêmes armes et dans le cadre des mêmes règles du jeu que le capital mondialisé-les partisans d’un nouveau round de thérapies de choc occultent délibérément et volontairement la responsabilité fondamentale du capital financier et du cartel bancaire dans la manipulation à la baisse des prix de l’or noir masquant l'enjeu véritable qui se profile derrière la scène du chaos du marché pétrolier. Comment pourraient-ils, d’ailleurs, mettre en cause les agissements d’un modèle qui constitue pour eux la référence des références.
Ils feignent d’ignorer qu’on est dans une logique de restructuration violente, guerrière et hors normes du rapport de forces international dont le chef d'orchestre sont les Etats-Unis (notamment les institutions et organismes-clé : FED, FMI, Banque Mondiale, AIE, mais aussi Pentagone, services spéciaux, think thank et réseaux affiliés...) et que dans la très grande reconfiguration géopolitique en cours, il est une construction qui est menacée, c’est l’État-national. Et singulièrement l’Etat périphérique. Ces « réformateurs » dont le verbe redouble d’agressivité à chaque chute des prix pétroliers se défaussent de leur responsabilité foncière dans l’état actuel de fragilité dangereuse des équilibres économiques stratégiques du pays en présentant au peuple la facture à payer, sous forme de Loi des Finance 2016. Il y a quelques années, le patronat et ses élites planchaient déjà, lors d’un symposium, sur la question de la facture en s’interrogeant ingénument : l’Algérie peut-elle satisfaire la forte demande sociale alors que ses ressources sont limitées ?
Comme si c’était le petit peuple des salariés et des maigres retraites qui avait été à l’origine de la désindustrialisation, du désinvestissement, de l’explosion des importations tous azimuths et des consommations énergétiques, du boom des grosses fortunes, de l’évasion fiscale, de la fuite des capitaux, etc…
Ils tirent argument de la conjoncture baissière du baril qui représente, on le sait, la donne-clé fondamentale dans l’élaboration des politiques économiques dans notre pays, pour exiger une relance du fameux triptyque libre-échange, IDE, privatisation qui a échoué – de l’aveu même des officiels – et qui nous a plombés dans le surplace depuis trois décennies comme nous allons le voir à travers l’examen de l’évolution de variables-clé de la politique économique ces dernières décennies.
Une conjoncture pétrolière qui a évolué favorablement…
Revenu brut moyen US $/TEP exportée(en dollars courants)
Période 1978-1988 1989-1999 2000-2010 2011-2015
US dollar/TEP 165 116 312 597
Mais qui n’a engendré aucune dynamique réelle de l’économie algérienne
Taux de croissance annuelle moyen TCAM- 2000—2014
Recettes d’exportation Hydrocarbures Importations PIB réel
8,2% 13,8% 2,9%
L’industrie, socle du système productif, parent pauvre de l’évolution : TCAM 2000-2013
BTP Services Ind. Manuf Energie Hydrocarbures
7,7% 6% - 2% 6, 5% -0, 6%
Le secteur le plus dynamique de l’industrie nationale est celui de l’énergie électrique dontla production, il faut le rappeler, est assurée presque totalement à partir du gaz naturel. La génération électrique absorbe 40% environ de la consommation de cette énergie primaire.
Durant les années 2000-2013, la croissance du PIB hors hydrocarbures et hors agriculture, a été stimulée par les activités de services, c’est-à-dire l’activité de transport (essentiellement routier) et le commerce (de détail essentiellement), dopées par le boom des importations de biens de consommation ainsi que par le BTP, 7,5%/an. Le dynamisme de la branche des services est fortement corrélé à celui des importations de marchandises qui ont cru de 500% entre 2000 et 2013. La part de ce secteur dans la population occupée est passée de 40% en 2000 à 60% en 2013.
Tandis que le secteur industriel ne représentait plus que 4% du PIB en 2012, on recensait cette même année 23.258 importateurs qui se partageaient une enveloppe devises de plus de 40 milliards de dollars.
Désindustrialisation, désinvestissement
Le secteur de la construction de logements et immobilière, ainsi que celui des infrastructures administratives et économiques ont été les principaux bénéficiaires des dépenses publiques d’équipement durant les années 2000-2013, en moyenne 36%, contre 0,16% à peine pour le secteur de l’industrie.
Part des investissements du secteur industrie dans l’investissement public total -1990-2013
Mardi 30 août 2016, mise à jour Mardi 30 août 2016, 13:47
Par Abdelatif Rebah. Entre juillet 2014 et janvier 2016, les cours du brut ont plongé de manière quasi ininterrompue, baissant de moins 75% en 18 mois seulement. Les médias abondent de considérations autour des retombées négatives de la brutale dégringolade du baril sur les économies dont les équilibres économiques extérieurs et internes sont fortement tributaires de la conjoncture des prix du pétrole. Dans notre pays, ce sont les répercussions de la chute des recettes d’exportation pétrogazières sur les équilibres de la balance commerciale et du budget de l’Etat qui mobilisent l’essentiel des commentaires, chiffres et données officielles à l’appui.
Les exportations des hydrocarbures (94,54% des exportations globales) se sont réduites à 35,724 milliards de dollars en 2015 contre 60,304 milliards de dollars en 2014, moins-40,76%. Pour 2016, les prévisions situent les recettes en question à 26,4 milliards de dollars soit une baisse de moins 25%. Par rapport au niveau de 2014, la perte de recettes devises cumulée pourrait atteindre à fin 2016, le montant de 70 milliards de dollars environ. Il faut rappeler que l’Algérie a connu d’importantes « décrues » des cours pétroliers qui s’étaient soldées par une baisse substantielle des recettes d’exportation algériennes : moins 43% en 2009, moins 26% en 1998 ; moins 43% en 1986. La période 1989-1999 a été marquée par des fluctuations à la baisse, cinq au total.
Le commerce extérieur enregistre un déficit de 13,71 milliards de dollars en 2015 contre un excédent de 4,306 milliards de dollars en 2014. La fiscalité pétrolière recouvrée durant les dix premiers mois de 2015 a totalisé 1.978,9 milliards de DA contre 2.885 milliards de DA durant la même période de 2014, soit une baisse de 31,4% en un an. Quant au niveau des réserves de changes de 185,273 milliards de dollars atteint à fin septembre 2014, il devrait descendre fin de l’année en cours sous la barre de 151.5 milliards de dollars.
Pour une économie vivant quasi intégralement des importations financées exclusivement par des revenus pétroliers, la poursuite de l’effondrement des prix est effectivement lourde de périls. Pointe à l’horizon, le spectre de la régression économique et sociale et ses risques politiques majeurs, si un redressement rapide non seulement des cours mais aussi et surtout de la stratégie économique n’intervient pas. Mais, par delà les commentaires des chiffres de conjoncture pétrolière, l’interprétation qui domine très largement dans les discours et les médias illustre clairement que dans l’examen des faits économiques et sociaux, la posture analytique n’est jamais indépendante de la posture politique et idéologique qui l’inspire, assumée ou non. Les grilles de lecture de la réalité conjoncturelle mobilisées ne sont pas des constructions techniques socialement et politiquement incolores, elles sont le produit d’économistes ou observateurs engagés et reflètent des intérêts déterminés multiples, comme le signalent, d’ailleurs, les centres de préoccupation et les thèmes privilégiés, de même que des occultations, des omissions et des non-dits significatifs. Ainsi, le thème de » la contrainte extérieure » est remis en exergue, plus exactement ses succédanés, la « nécessaire » austérité, pour le peuple, bien sûr, et « l’urgence des réformes structurelles », un euphémisme pour le renoncement à toute politique de développement national authentique. Au secours, les « 10 commandements du Consensus de Washington » sont de retour. Haro sur les transferts sociaux, restriction des dépenses publiques, suppression des subventions, vérité des prix, privatisation des entreprises publiques, élimination des « obstacles » à l’entrée des capitaux étrangers, appel aux capitaux étrangers y compris par l’endettement externe, la batterie d’artillerie FMI est de nouveau alignée au complet… Vite oubliés les dégâts territoriaux et sociaux profonds, gros de menaces sur la stabilité du pays, dans le Sud du pays notamment, auxquels ont conduit les politiques à courte vue, de largage des responsabilités économiques et sociales de l’Etat, mises à l’honneur dans les années 1990. Ignorée, l’impasse dans laquelle nous ont conduit trois décennies de réformes libérales. Pis, la chute des prix du pétrole est l’occasion de nous proposer un nouveau coup d’accélérateur du processus de démantèlement libéral inauguré sous l’ère de Chadli
On cherchera en vain dans les scénarios de l’impact de la chute des recettes d’exportation d’hydrocarbures sur les « équilibres stratégiques du pays », qui reviennent en boucle dans les médias, les analyses qui en évaluent les retombées négatives sur le pouvoir d’achat et le coût de la vie de la majorité des familles algériennes qui vivent avec des revenus modestes et les risques de paupérisation accrue. Au contraire, on assiste à la promotion d’un discours délibérément alarmiste visant à apeurer la population et faire qu’elle aille désarmée sinon consentante à l’abattoir social qu’on lui prépare. Elites et patronat de concert, dissertent d’autant volontiers sur le thème des "nécessaires sacrifices" à consentir par la masse, qu’ils en sont, eux, dispensés par la grâce de Dieu. La malédiction de la pétrodépendance est décriée ad nauséam, mais les politiques qui ont, des décennies durant, aggravé les vulnérabilités et les handicaps structurels historiques de l’économie algérienne, la maintenant dans une position de mono-exportateur d’énergies (pétrole et gaz), sont toujours données comme la seule alternative possible. On sait que la contrainte extérieure a été, dans les années 1990, le prétexte d’une ouverture désindustrialisante et de révisions qui ont aggravé les carences structurelles de l’économie algérienne et installé la précarité sociale. La dynamique de développement initiée au cours des deux premières décennies de l’Indépendance a été brisée avant que ne soient corrigées ses fragilités et qu’elle n’ait atteint sa phase de maturité. L’édification d’une économie de production a laissé la place à une économie de bazar axée sur le seul commerce d’importation.
En réalité, la « contrainte extérieure » est le prétexte pour d’autres recompositions internes. Une recomposition et un repositionnement des intérêts économiques et politiques au profit du renforcement et de l’extension des positions du capital (privé algérien et multinationales) et des couches qui lui sont liées, au détriment des intérêts du peuple algérien et de son développement
Focalisés à outrance sur les ajustements économiques et sociaux qu’ils somment l'Algérie d’opérer obligatoirement - comme si elle avait la capacité de manœuvrer avec les mêmes armes et dans le cadre des mêmes règles du jeu que le capital mondialisé-les partisans d’un nouveau round de thérapies de choc occultent délibérément et volontairement la responsabilité fondamentale du capital financier et du cartel bancaire dans la manipulation à la baisse des prix de l’or noir masquant l'enjeu véritable qui se profile derrière la scène du chaos du marché pétrolier. Comment pourraient-ils, d’ailleurs, mettre en cause les agissements d’un modèle qui constitue pour eux la référence des références.
Ils feignent d’ignorer qu’on est dans une logique de restructuration violente, guerrière et hors normes du rapport de forces international dont le chef d'orchestre sont les Etats-Unis (notamment les institutions et organismes-clé : FED, FMI, Banque Mondiale, AIE, mais aussi Pentagone, services spéciaux, think thank et réseaux affiliés...) et que dans la très grande reconfiguration géopolitique en cours, il est une construction qui est menacée, c’est l’État-national. Et singulièrement l’Etat périphérique. Ces « réformateurs » dont le verbe redouble d’agressivité à chaque chute des prix pétroliers se défaussent de leur responsabilité foncière dans l’état actuel de fragilité dangereuse des équilibres économiques stratégiques du pays en présentant au peuple la facture à payer, sous forme de Loi des Finance 2016. Il y a quelques années, le patronat et ses élites planchaient déjà, lors d’un symposium, sur la question de la facture en s’interrogeant ingénument : l’Algérie peut-elle satisfaire la forte demande sociale alors que ses ressources sont limitées ?
Comme si c’était le petit peuple des salariés et des maigres retraites qui avait été à l’origine de la désindustrialisation, du désinvestissement, de l’explosion des importations tous azimuths et des consommations énergétiques, du boom des grosses fortunes, de l’évasion fiscale, de la fuite des capitaux, etc…
Ils tirent argument de la conjoncture baissière du baril qui représente, on le sait, la donne-clé fondamentale dans l’élaboration des politiques économiques dans notre pays, pour exiger une relance du fameux triptyque libre-échange, IDE, privatisation qui a échoué – de l’aveu même des officiels – et qui nous a plombés dans le surplace depuis trois décennies comme nous allons le voir à travers l’examen de l’évolution de variables-clé de la politique économique ces dernières décennies.
Une conjoncture pétrolière qui a évolué favorablement…
Revenu brut moyen US $/TEP exportée(en dollars courants)
Période 1978-1988 1989-1999 2000-2010 2011-2015
US dollar/TEP 165 116 312 597
Mais qui n’a engendré aucune dynamique réelle de l’économie algérienne
Taux de croissance annuelle moyen TCAM- 2000—2014
Recettes d’exportation Hydrocarbures Importations PIB réel
8,2% 13,8% 2,9%
L’industrie, socle du système productif, parent pauvre de l’évolution : TCAM 2000-2013
BTP Services Ind. Manuf Energie Hydrocarbures
7,7% 6% - 2% 6, 5% -0, 6%
Le secteur le plus dynamique de l’industrie nationale est celui de l’énergie électrique dontla production, il faut le rappeler, est assurée presque totalement à partir du gaz naturel. La génération électrique absorbe 40% environ de la consommation de cette énergie primaire.
Durant les années 2000-2013, la croissance du PIB hors hydrocarbures et hors agriculture, a été stimulée par les activités de services, c’est-à-dire l’activité de transport (essentiellement routier) et le commerce (de détail essentiellement), dopées par le boom des importations de biens de consommation ainsi que par le BTP, 7,5%/an. Le dynamisme de la branche des services est fortement corrélé à celui des importations de marchandises qui ont cru de 500% entre 2000 et 2013. La part de ce secteur dans la population occupée est passée de 40% en 2000 à 60% en 2013.
Tandis que le secteur industriel ne représentait plus que 4% du PIB en 2012, on recensait cette même année 23.258 importateurs qui se partageaient une enveloppe devises de plus de 40 milliards de dollars.
Désindustrialisation, désinvestissement
Le secteur de la construction de logements et immobilière, ainsi que celui des infrastructures administratives et économiques ont été les principaux bénéficiaires des dépenses publiques d’équipement durant les années 2000-2013, en moyenne 36%, contre 0,16% à peine pour le secteur de l’industrie.
Part des investissements du secteur industrie dans l’investissement public total -1990-2013
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