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Pourquoi la Silicon Valley est number One

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  • Pourquoi la Silicon Valley est number One

    Universités, incubateurs, financements, facilités administratives, appui au petits business…
    La Nasa aussi se greffe à l’écosystème à travers… l’immobilier!
    Une culture légendaire de partage d’expérience et de savoir-faire






    lumière jaillit souvent de la Silicon Valley. Les plus grandes innovations technologiques sortent des laboratoires, voire même de simples garages de maisons (comme ce fut le cas pour Google) de cette région, avant de débarquer, au bout de 5 à 10 ans, dans le reste du monde. Aux Etats-Unis, la Silicon Valley, qui comprend une vingtaine de villes et de localités au sud de la baie de San Francisco (Californie), est le premier écosystème entrepreneurial du pays, voire du monde. La croissance de la région a dernièrement ralenti. Une deuxième bulle technologique prête à exploser? «Le cycle de croissance que nous connaissons actuellement est différent de la bulle de 2000, car cette fois-ci, la croissance est tirée par les grandes compagnies de la planète. Et elle est partie pour durer encore plusieurs années», estime Ken Rosenberg, vice-maire de Mountain View, la ville qui abrite, entre autres, les sièges de Google et de Linkedin.
    Quel est donc le secret de la vallée du Silicium? Son écosystème s’est d’abord construit autour de talents, fabriqués par des universités de renom, telles que Stanford et Berkley, qui elles-mêmes disposent d’incubateurs d’entreprises pour leurs étudiants, et qui jouissent d’interconnexions fortes avec le secteur privé.
    La région bénéficie aussi d’une large communauté de business angels et de capital risqueurs, prêts à miser gros sur les jeunes pousses innovantes. Elle possède, en outre, une banque, Silicon Valley Bank (SVB), dédiée au financement des startups technologiques.
    «Les entreprises veulent être ici, dans un environnement où elles ont accès au capital, aux infrastructures, aux talents, aux universités, et où elles peuvent être proches des géants mondiaux», relève Alex Andrade, directeur du développement économique de Mountain View.

    Il est tellement «facile» d’être attractif pour les investissements que la ville n’a même pas besoin d’offrir d’incitations fiscales. «Au contraire, pour que les entreprises puissent construire chez nous des locaux, nous les taxons», surenchérit Rosenberg.

    L’Etat américain est également engagé dans l’écosystème. A la fois en facilitant le business (à San Francisco par exemple, il est possible de créer une société en 30 minutes!), et en soutenant les jeunes structures. «Les petits business sont importants pour notre économie. Nous sommes actuellement à 75 mois consécutifs de croissance de l’emploi. Les deux tiers sont le fait de ces petites entreprises, qui représentent au total la moitié des emplois privés», souligne Maria Contreras-Sweet, administratrice de l’US Small Business Administration et membre du cabinet du président Obama. La SBA gère un réseau de milliers de centres dans tout le pays au service des petites entreprises. Pour faciliter leur financement, un fonds de garantie des prêts bancaires de 120 milliards de dollars est mobilisé. L’Etat leur réserve, par ailleurs, 25,7% de ses commandes publiques.

    Même des agences gouvernementales, comme l’Usaid et la Nasa, s’impliquent dans les réseaux entrepreneuriaux. La première, en créant il y a deux ans un bureau (Global development lab) associant les entreprises innovantes à ses programmes pour la lutte contre la pauvreté. Et la deuxième, en se lançant dans… l’immobilier. A partir de 2002, l’agence spatiale, via son centre de recherche, Ames Research Center (ARC), a commencé à nouer des partenariats avec des industriels, universités et ONG (70 à aujourd’hui). Elle a même développé une offre immobilière qui leur est dédiée au sein de l’ARC. Chaque hectare de ce centre, dont la superficie est de plus de 800 ha situés au cœur de la Silicon Valley, est valorisé entre 10 et 12 millions de dollars. «Pourquoi la Nasa est-elle dans l’immobilier au lieu d’être dans l’espace? Eh bien l’agence est surtout dans les partenariats et les synergies avec les industriels, les milieux académiques et les ONG, afin d’attirer de nouvelles technologies», explique Meighan K.Haider, directrice adjointe de l’ARC. En 2008, par exemple, la Nasa a conclu un accord avec Google. Bénéficiant d’un bail de longue durée, le géant d’internet construira à l’ARC un complexe R&D de près de 17 ha. Un deuxième accord a été noué avec l’Université Associates LLC, pour la construction d’un campus intégré centré sur la recherche en high tech au sein de l’ARC, avec quelque 2.000 unités de logements. En 2014, une deuxième convention a été paraphée avec Google, afin de transformer 3 grands hangars de l’ARC en centres R&D. Le groupe a déboursé un milliard de dollars pour un bail de 60 ans.

    L’ARC héberge aussi une startup innovante, Made In Space, la première à se spécialiser dans l’impression 3D d’objets dans l’espace, à l’intention des astronautes et stations spatiales. Singularity University, à la fois une université, un think tank et un incubateur d’entreprises, fait aussi partie des entités abritées par le centre de la Nasa. Son objectif est de sensibiliser et éduquer à l’usage de la technologie. «Nous souhaitons impacter positivement un milliard de personnes en 10 ans», avancent ses responsables.

    Ce qui fait la force de la Silicon Valley, c’est aussi sa culture. «Nous aimons l’échec et nous avons la casual attitude», lance Ken Rosenberg. Le taux d’échec de ses startups (95% à Mountain View par exemple) est loin de dissuader les investisseurs. C’est le cas du fonds d’amorçage 500 Startup, qui a financé 1.500 entreprises en 5 ans, tout en étant conscient que la majorité ne survivra pas longtemps.*

    Sans compter le sens de partage légendaire de la communauté entrepreneuriale de la vallée. Ceux qui réussissent dans les affaires n’hésitent pas à partager leurs connaissances et à coacher les porteurs d’idées, sans contrepartie. Des espaces de networking et d’échanges sont ouverts afin de faciliter la rencontre entre tous le intervenants. La Silicon Valley, c’est avant tout une histoire de passion d’entreprendre.


    Des contradictions, aussi

    La vallée de la technologie est une région prospère. Le taux de chômge y est de moins de 3,5%. Mais ses villes ont aussi beaucoup de problèmes à résoudre. C’est le cas de San Francisco. La ville aux 49 vallées, de près de 850.000 habitants (70.000 dollars de revenu moyen par an, un salaire moyen de 14 dollars l’heure), enregistre la plus forte concentration de SDF de tous les Etats-Unis (entre 4.000 et 6.000). «Cela est dû au fait que les sans abris sont mieux acceptés ici. Ils bénéficient de beaucoup d’assistance et reçoivent 800 dollars par mois», explique un guide touristique. Le coût de la vie est y également élevé (plus cher qu’à New York). Mountain View, elle, peine à trouver des travailleurs. Grandissant très vite, elle rencontre de sérieux problèmes de logement et de transport.


    l'économiste
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