La démarche malhonnête de Total
Total a décidé de poursuivre l’Algérie devant les tribunaux internationaux. Le groupe pétrolier français conteste l’instauration en 2006 par l’Algérie de la taxe sur les superprofits pétroliers. Instituée en décembre 2006, la taxe est appliquée dès que le pétrole dépasse la barre des 30 dollars. C’est l’une des rares dispositions réellement patriotiques prises ces dernières années dans un secteur de l’énergie livré à l’incompétence, la prédation et la corruption.
Total n’est pas le seul groupe pétrolier à avoir contesté cette décision devant les tribunaux. Comme le rappelle Le Monde, pour éviter d’être condamnée, l’Algérie a consenti en 2012 à payer plus de 4 milliards de dollars de compensation, en particulier à Anadarko, le principal opérateur, et au danois Maersk.
Le problème avec Total se pose en matière de timing choisi, qui laisse penser que la démarche est malhonnête. Le groupe français a en effet attendu dix ans avant de contester la décision. Pourquoi ? « On a essayé de se mettre d’accord à l’amiable, on n’y arrive pas, alors on va en arbitrage », a répondu, ce samedi 2 juillet, le PDG de Total.
Un argument très peu convaincant. On voit mal des négociations de ce type durer dix ans. En réalité, l’explication se trouve dans le prix du pétrole. Comme l’expliquait TSA en novembre 2014, la taxe sur les superprofits était supportable tant que les prix du pétrole se situaient au-dessus de 70 dollars. C’était le cas jusqu’en 2014. Les compagnies étrangères engrangeaient suffisamment de revenus leur permettant de couvrir les frais de production et de faire des bénéfices. L’Algérie était alors une bonne affaire, malgré la fameuse taxe sur les superprofits. Les compagnies, dont Total, fermaient l’œil sur ces modifications. Mais à moins de 70 dollars, les puits algériens deviendront déficitaires pour elles.
C’est ce qui se passe aujourd’hui, avec la persistance de la baisse des prix du pétrole qui dure depuis deux ans. Pour Total, explorer le pétrole en Algérie est devenu peu rentable, s’il n’est pas déficitaire. Au lieu de l’assumer comme risque lié à l’activité, le groupe français veut faire payer l’Algérie. Ou la forcer à lui accorder des contrats de compensation – notre pays a cette réputation de céder au chantage des groupes étrangers.
tsa-algerie
Total a décidé de poursuivre l’Algérie devant les tribunaux internationaux. Le groupe pétrolier français conteste l’instauration en 2006 par l’Algérie de la taxe sur les superprofits pétroliers. Instituée en décembre 2006, la taxe est appliquée dès que le pétrole dépasse la barre des 30 dollars. C’est l’une des rares dispositions réellement patriotiques prises ces dernières années dans un secteur de l’énergie livré à l’incompétence, la prédation et la corruption.
Total n’est pas le seul groupe pétrolier à avoir contesté cette décision devant les tribunaux. Comme le rappelle Le Monde, pour éviter d’être condamnée, l’Algérie a consenti en 2012 à payer plus de 4 milliards de dollars de compensation, en particulier à Anadarko, le principal opérateur, et au danois Maersk.
Le problème avec Total se pose en matière de timing choisi, qui laisse penser que la démarche est malhonnête. Le groupe français a en effet attendu dix ans avant de contester la décision. Pourquoi ? « On a essayé de se mettre d’accord à l’amiable, on n’y arrive pas, alors on va en arbitrage », a répondu, ce samedi 2 juillet, le PDG de Total.
Un argument très peu convaincant. On voit mal des négociations de ce type durer dix ans. En réalité, l’explication se trouve dans le prix du pétrole. Comme l’expliquait TSA en novembre 2014, la taxe sur les superprofits était supportable tant que les prix du pétrole se situaient au-dessus de 70 dollars. C’était le cas jusqu’en 2014. Les compagnies étrangères engrangeaient suffisamment de revenus leur permettant de couvrir les frais de production et de faire des bénéfices. L’Algérie était alors une bonne affaire, malgré la fameuse taxe sur les superprofits. Les compagnies, dont Total, fermaient l’œil sur ces modifications. Mais à moins de 70 dollars, les puits algériens deviendront déficitaires pour elles.
C’est ce qui se passe aujourd’hui, avec la persistance de la baisse des prix du pétrole qui dure depuis deux ans. Pour Total, explorer le pétrole en Algérie est devenu peu rentable, s’il n’est pas déficitaire. Au lieu de l’assumer comme risque lié à l’activité, le groupe français veut faire payer l’Algérie. Ou la forcer à lui accorder des contrats de compensation – notre pays a cette réputation de céder au chantage des groupes étrangers.
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