Très attendu par les députés, l’avant-projet de loi relatif à la promotion de l’investissement, a été présenté ce lundi 13 juin à l’APN par le ministre de l’industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb.
Anticipant les critiques des élus de la deuxième chambre du Parlement, Bouchouareb a pris la parole pour défendre les mesures « les plus stigmatisées » par la commission des finances et du budget de l’APN.
Il s’agit notamment du « déplacement » de la règle 51/49 du code de l’investissement à la loi de finances 2016.
Pour le ministre, ce transfert a permis en réalité « de remettre de l’ordre, de lever les équivoques et les contradictions au niveau de son application ».
M. Bouchouareb reconnaît que les « flux financiers étrangers ont servi à des opérations de rachat dans l’unique but de revendre ».
« Si l’Algérie a besoin d’investissement productif, cela ne veut pas dire accepter d’une manière anarchique les capitaux étrangers », affirme le ministre de l’Industrie.
Concernant le droit de préemption, le ministre a affirmé que le gouvernement a « tenté de l’adapter avec ce qui se fait dans le monde ».
Le FLN en bloc contre la règle 51/49%
Baha Eddine Tliba, vice-président de l’APN (FLN) a ouvert le débat.
Comme pour rassurer Bouchouareb, il a affirmé que les critiques ainsi que les observations des députés FLN lors des débats ne visaient pas la personne du ministre.
« Le projet n’appartient ni à une personne ni à une administration. Ce projet est celui du président de la République.
Nous sommes convaincus qu’il placera l’intérêt du pays au-dessus de tout ».
Mohamed Cherif Ould El Hocine, député FLN, a usé d’un ton moins diplomatique.
Pour lui, la règle 49/51 « est un obstacle pour l’investissement ».
« Il est temps de traiter sans démagogie ce point.
La règle doit toucher les secteurs économiques névralgiques seulement », propose-t-il.
Pour le droit de préemption, le député pense que cet aspect doit être traité « sans complexe dans le code de l’investissement ».
Saad Lyes, lui pense qu’il est temps de faire le bilan du 49/51%.
Mahdjoub Beda avertit le ministre de l’intention du FLN d’apporter un amendement concernant cette règle.
Plus critique, M. Beda a affirmé que la règle 49/51% a freiné le développement de plusieurs secteurs.
« Il faut libérer l’investissement et s’ouvrir sur les capitaux étrangers, une solution qui permettra à l’Algérie d’éviter le recours à l’endettement extérieur ».
M. Beda s’est ensuite attaqué au nouveau modèle économique annoncé en grande pompe par le premier ministre, Abdelmalek Sellal.
« Cette orientation nécessite un capital humain, qui est inexistant à l’UGTA comme au FCE, au Cnes, à l’ONS ou même au niveau des banques ».
Pour Miloud Feridi, un bon code de l’investissement doit prendre en charge des questions fondamentales telles que « la modernisation des banques et le problème du foncier ».
Le RND défend Bouchouareb, le PT veut le retrait du projet
Face aux critiques du FLN, les députés RND ont pris la parole, pour soutenir Bouchouareb.
C’est le cas de Nawel Khodja Leila Agha pour qui le ministre de l’Industrie est victime « d’un complot à l’intérieur comme à l’extérieur ».
« Nous vous soutenons et les Algériens jaloux des intérêts du pays sont derrière vous », a-t-elle lancé.
Le Parti des travailleurs, demande carrément le retrait du projet.
« Il n’y a rien à amender dans ce texte, il faut le retirer », a demandé Ramtane Taazibt.
Pour lui, ce projet, consacre « le pillage des ressources et des finances » du pays.
Le député du parti de Louisa Hanoune a ajouté que « cette politique a été expérimentée ailleurs, sans rien donner et, dans certain cas comme en Tunisie, l’ouverture totale vers les investisseurs étrangers a provoqué des révolutions ».
TSA
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