Contre toute attente, cet énorme pouvoir d’achat donné au consommateur n’a pas entraîné un boom mais un ralentissement, prémices d’une récession avec des signaux inquiétants : baisse de la croissance, baisse des investissements, des anticipations d’inflation, et des marges de sociétés
La France est moins sujette aux cycles économiques que les États-Unis à cause du rôle de stabilisateur économique de sa protection sociale : moins de croissance mais peu ou pas de récession, entendue comme une baisse du niveau absolu du PNB. Les États-Unis au contraire ont connu un grand nombre de récessions. Elles ont souvent pour origine une hausse des prix du pétrole, comme celles de 1973-75, de 1980-81 ou de 1990-91. Celles-ci provoquaient une baisse de la demande et une chute des prix des produits pétroliers. Mais depuis le peak de 2014, les prix se sont effondrés de 70 %. Cette chute des prix a plusieurs origines, mais la cause essentielle est la montée en puissance des huiles non conventionnelles de schiste américaines.
“Contre toute attente, cet énorme pouvoir d’achat donné au consommateur n’a pas entraîné un boom mais un ralentissement économique, prémices d’une récession avec des signaux inquiétants”
Elle a été une aubaine pour les consommateurs, équivalente à une diminution de la ponction fiscale de 3 000 milliards de dollars en année pleine. Contre toute attente, cet énorme pouvoir d’achat donné au consommateur n’a pas entraîné un boom mais un ralentissement économique, prémices d’une récession avec des signaux inquiétants : baisse de la croissance, baisse des investissements, des anticipations d’inflation, des marges de sociétés…
Situation inédite
C’est que la révolution technologique qui a entraîné la baisse des prix représente une menace pour toute une série d’institutions et d’activités qui bénéficiaient des prix élevés du pétrole. Collectivement, ces institutions ont perdu ce que les consommateurs ont gagné. Et cette perte est diffuse dans un grand nombre d’activités et de pays. Elle se trouve d’abord dans le secteur pétrolier : les grandes compagnies pétrolières connaissent en 2015 une baisse de leurs bénéfices de près de 80 %. Les finances publiques des pays producteurs de pétrole sont en détresse, et ceci concerne un grand nombre d’États corrompus qui ne survivaient que par l’achat de la paix sociale avec des pétrodollars, de l’Algérie à la Russie et au Venezuela en passant par l’Arabie saoudite. Cette situation n’est pas sans effet sur l’investissement, particulièrement affecté dans le secteur pétrolier et parapétrolier, ni sur les banques exposées au secteur par leurs volumes de prêts.
“La révolution technologique qui a entraîné la baisse des prix représente une menace pour toute une série d’institutions et d’activités qui bénéficiaient des prix élevés du pétrole”
Sans compter l’économie chinoise, qui devrait bénéficier de la chute des prix du pétrole, mais qui pâtit de son corollaire, la hausse du dollar, qui rend la monnaie chinoise peu compétitive vis-à-vis de l’euro et du yen. Encore une fois, aucune récession n’a été provoquée dans le passé par une chute des prix du pétrole, il nous manque donc le mode d’emploi pour savoir comment la situation peut évoluer. Tout dépendra du consommateur mondial. Des prix du pétrole bas le rendent très résistant, ce qui représente un garde-fou essentiel quant à la sévérité et la longévité d’une possible récession.
l'économiste
La France est moins sujette aux cycles économiques que les États-Unis à cause du rôle de stabilisateur économique de sa protection sociale : moins de croissance mais peu ou pas de récession, entendue comme une baisse du niveau absolu du PNB. Les États-Unis au contraire ont connu un grand nombre de récessions. Elles ont souvent pour origine une hausse des prix du pétrole, comme celles de 1973-75, de 1980-81 ou de 1990-91. Celles-ci provoquaient une baisse de la demande et une chute des prix des produits pétroliers. Mais depuis le peak de 2014, les prix se sont effondrés de 70 %. Cette chute des prix a plusieurs origines, mais la cause essentielle est la montée en puissance des huiles non conventionnelles de schiste américaines.
“Contre toute attente, cet énorme pouvoir d’achat donné au consommateur n’a pas entraîné un boom mais un ralentissement économique, prémices d’une récession avec des signaux inquiétants”
Elle a été une aubaine pour les consommateurs, équivalente à une diminution de la ponction fiscale de 3 000 milliards de dollars en année pleine. Contre toute attente, cet énorme pouvoir d’achat donné au consommateur n’a pas entraîné un boom mais un ralentissement économique, prémices d’une récession avec des signaux inquiétants : baisse de la croissance, baisse des investissements, des anticipations d’inflation, des marges de sociétés…
Situation inédite
C’est que la révolution technologique qui a entraîné la baisse des prix représente une menace pour toute une série d’institutions et d’activités qui bénéficiaient des prix élevés du pétrole. Collectivement, ces institutions ont perdu ce que les consommateurs ont gagné. Et cette perte est diffuse dans un grand nombre d’activités et de pays. Elle se trouve d’abord dans le secteur pétrolier : les grandes compagnies pétrolières connaissent en 2015 une baisse de leurs bénéfices de près de 80 %. Les finances publiques des pays producteurs de pétrole sont en détresse, et ceci concerne un grand nombre d’États corrompus qui ne survivaient que par l’achat de la paix sociale avec des pétrodollars, de l’Algérie à la Russie et au Venezuela en passant par l’Arabie saoudite. Cette situation n’est pas sans effet sur l’investissement, particulièrement affecté dans le secteur pétrolier et parapétrolier, ni sur les banques exposées au secteur par leurs volumes de prêts.
“La révolution technologique qui a entraîné la baisse des prix représente une menace pour toute une série d’institutions et d’activités qui bénéficiaient des prix élevés du pétrole”
Sans compter l’économie chinoise, qui devrait bénéficier de la chute des prix du pétrole, mais qui pâtit de son corollaire, la hausse du dollar, qui rend la monnaie chinoise peu compétitive vis-à-vis de l’euro et du yen. Encore une fois, aucune récession n’a été provoquée dans le passé par une chute des prix du pétrole, il nous manque donc le mode d’emploi pour savoir comment la situation peut évoluer. Tout dépendra du consommateur mondial. Des prix du pétrole bas le rendent très résistant, ce qui représente un garde-fou essentiel quant à la sévérité et la longévité d’une possible récession.
l'économiste
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