Orange et Bouygues se sont-ils dit « oui » la veille de Noël ? C'est en tous cas ce qu'affirme le Journal du Dimanche, pour qui les négociations sont déjà à un stade avancé.
Malgré un démenti catégorique au début du mois dernier, la fusion entre Bouygues Telecom et Orange semble très proche. D'après les informations du JDD, les équipes dirigeantes de deux groupes se réuniraient dans les prochains jours pour évoquer, notamment, les questions du prix du rachat de Bouygues par Orange, et celle de l'organigramme. Le conditionnel est de mise, puisque les deux sociétés auraient, toujours d'après le journal, signé un accord de confidentialité la veille de Noël.
Aucune information n'est donc officielle, et d'après le témoignage d'un proche du dossier recueilli par le Figaro, « rien n'est signé ».
Certains détails des négociations semblent toutefois filtrer, et le JDD croit savoir que Martin Bouygues et Olivier Roussat (actuel patron de Bouygues Telecom) obtiendraient un siège au conseil d'administration d'Orange. La fusion, si elle avait lieu, donnerait à Bouygues une participation à hauteur de 15 % dans Orange, soit une valorisation de près de 10 milliards d'euros.
Les négociations, qui devraient commencer dans les jours à venir, auraient trois mois pour aboutir. Par ailleurs, la chaîne de télévision du groupe de BTP ne ferait pas partie de l'accord qui se joue actuellement.
stephane richard martin bouygues
Quelques obstacles à surmonter
Si ce mariage semble bien parti pour se réaliser, il n'est toutefois pas gagné d'avance. Cet accord d'envergure nécessitera tout d'abord l'aval de l'Autorité de la concurrence. Bruno Lasserre, son président, redoutait il y a deux semaines un duopole trop restreint (voir "Toutes les planètes sont alignées" pour un rachat de Bouygues par Orange), ajoutant qu'une telle opération ne pourrait pas se faire si le risque d'une asphyxie de la concurrence était trop important.
Le rôle des concurrents de l'éventuel futur opérateur Orange-Bouygues est donc primordial : cette fusion, qui donnerait à Orange plus de 50% de parts de marché, ne pourrait sans doute pas avoir lieu sans une contrepartie, notamment à Free Mobile. D'après le JDD, Orange réfléchirait à des cessions d'actifs, tandis que toute ou partie des boutiques Bouygues seraient proposées au groupe de Xavier Niel. Reste à savoir si ce dernier se montrera intéressé.
Et si les signaux passent au vert en France, l'obstacle européen est toujours présent : la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager a clairement exprimé ses préférences pour des consolidations avec des acteurs étrangers plutôt que des rapprochements entre acteurs d'un même pays.
Enfin, la question de l'emploi sera sans doute, elle aussi, au cœur des débats : Emmanuel Macron, le ministre de l'Économie, a précisé qu'il serait « très attentif aux emplois et aux investissements », en cas de mouvement dans les télécoms.
Par Frédéric Cuvelier
le lundi 04 janvier 2016
clubic
Malgré un démenti catégorique au début du mois dernier, la fusion entre Bouygues Telecom et Orange semble très proche. D'après les informations du JDD, les équipes dirigeantes de deux groupes se réuniraient dans les prochains jours pour évoquer, notamment, les questions du prix du rachat de Bouygues par Orange, et celle de l'organigramme. Le conditionnel est de mise, puisque les deux sociétés auraient, toujours d'après le journal, signé un accord de confidentialité la veille de Noël.
Aucune information n'est donc officielle, et d'après le témoignage d'un proche du dossier recueilli par le Figaro, « rien n'est signé ».
Certains détails des négociations semblent toutefois filtrer, et le JDD croit savoir que Martin Bouygues et Olivier Roussat (actuel patron de Bouygues Telecom) obtiendraient un siège au conseil d'administration d'Orange. La fusion, si elle avait lieu, donnerait à Bouygues une participation à hauteur de 15 % dans Orange, soit une valorisation de près de 10 milliards d'euros.
Les négociations, qui devraient commencer dans les jours à venir, auraient trois mois pour aboutir. Par ailleurs, la chaîne de télévision du groupe de BTP ne ferait pas partie de l'accord qui se joue actuellement.
stephane richard martin bouygues
Quelques obstacles à surmonter
Si ce mariage semble bien parti pour se réaliser, il n'est toutefois pas gagné d'avance. Cet accord d'envergure nécessitera tout d'abord l'aval de l'Autorité de la concurrence. Bruno Lasserre, son président, redoutait il y a deux semaines un duopole trop restreint (voir "Toutes les planètes sont alignées" pour un rachat de Bouygues par Orange), ajoutant qu'une telle opération ne pourrait pas se faire si le risque d'une asphyxie de la concurrence était trop important.
Le rôle des concurrents de l'éventuel futur opérateur Orange-Bouygues est donc primordial : cette fusion, qui donnerait à Orange plus de 50% de parts de marché, ne pourrait sans doute pas avoir lieu sans une contrepartie, notamment à Free Mobile. D'après le JDD, Orange réfléchirait à des cessions d'actifs, tandis que toute ou partie des boutiques Bouygues seraient proposées au groupe de Xavier Niel. Reste à savoir si ce dernier se montrera intéressé.
Et si les signaux passent au vert en France, l'obstacle européen est toujours présent : la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager a clairement exprimé ses préférences pour des consolidations avec des acteurs étrangers plutôt que des rapprochements entre acteurs d'un même pays.
Enfin, la question de l'emploi sera sans doute, elle aussi, au cœur des débats : Emmanuel Macron, le ministre de l'Économie, a précisé qu'il serait « très attentif aux emplois et aux investissements », en cas de mouvement dans les télécoms.
Par Frédéric Cuvelier
le lundi 04 janvier 2016
clubic
Commentaire