En visite le 10 novembre dernier à Doha, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait exhorté les monarchies du Golfe, tout comme les pays producteurs de pétrole à l’image de l’Algérie, à restructurer leurs économies.
Une nouvelle crise pétrolière menace les principaux exportateurs. Non sans nous rappeler le contre-choc pétrolier de 1986, cette nouvelle crise impose l’austérité à des pays s’étant habitués à bâtir un budget financé à coups de barils à plus de 110 dollars. La crise qui semble passer un nouveau cap avec des prix qui flirtent avec les 36 dollars le baril atteint l’Arabie Saoudite. Riyad, qui mène depuis plus d’une année une véritable guerre des prix aux producteurs non OPEP, semble aujourd’hui otage de sa propre stratégie et s’impose, avec un déficit de près de 100 milliards de dollars, une austérité forcée.
Paradoxe ou ironie, au moment où les cours du baril plongent, l’ensemble des pays producteurs de pétrole ne peuvent plus se permettre de l’énergie bon marché. L’Arabie Saoudite a d’ores et déjà annoncé des hausses des prix et des taxes allant parfois jusqu’à 80% sur les carburants, l’énergie et les services de l’eau, et ce, malgré l’importance des réserves dont elle dispose (800 milliards de dollars). Bien que la décision de Riyad soit l’une des plus radicales, elle n’est que la suite logique des mesures prises dans de nombreux pays producteurs afin de réduire le poids des subventions.
C’est d’ailleurs le cas dans l’ensemble des monarchies du Golfe qui se sont résolues à donner suite aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI). Il va sans dire que le FMI et les institutions de Bretton Woods s’évertuent depuis de nombreuses années à inciter à la révision des subventions, notamment sur l’énergie et les carburants, et a estimé que la chute des cours du brut est une opportunité pour la levée des subventions sur l’énergie.
En visite le 10 novembre dernier à Doha (Qatar), la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait d’ailleurs exhorté les monarchies du Golfe, tout comme les pays producteurs de pétrole, à l’image de l’Algérie, à restructurer leurs économies, estimant que la récente chute des cours du brut n’était nullement «un phénomène passager, mais de long terme». Elle avait ainsi recommandé aux pays producteurs de trouver de nouvelles sources de revenus et de taxes, en appliquant un contrôle strict sur la dépense publique. Les Emirats arabes unis avaient libéralisé, dès le mois d’août, les prix de l’essence et du diesel. Le Koweït a aussi levé les subventions sur le diesel et le kérosène, et envisage maintenant d’autres réductions pour l’électricité et l’essence.
Et le Bahreïn a suivi l’exemple, cette semaine, en annonçant une réduction des subventions sur le diesel et le kérosène à partir de janvier.
Cependant, les mesures prises sont le plus souvent impopulaires. Le fait est que les subventions ayant permis une énergie bon marché ont été financées sur les dividendes du pétrole à plus de 100 dollars. Les pays de l’OPEP sont d’ailleurs souvent ceux où le carburant est le moins cher. Les populations n’admettent pas aujourd’hui de payer plus cher le litre de gasoil alors que le cours du baril recule.
C’est le cas notamment au Nigeria où le gouvernement a décidé de lever les subventions en 2016. Selon l’AFP, le principal syndicat nigérian des travailleurs de l’industrie pétrolière s’est insurgé contre cette décision. Au Venezuela, où la situation politique est tendue, aucune mesure n’a été prise en ce sens. Il est vrai que la question des subventions est des plus sensibles, d’autant plus que celles-ci ont permis à de nombreux gouvernements de s’attribuer l’adhésion populaire, d’où la timidité et le manque d’audace de certaines réformes.
C’est le cas notamment en Algérie. Selon les estimations avancées par l’AFP, malgré une hausse de 15% des prix des carburants en dinars, les prix de ceux-ci resteront faibles à 0,22 euro. Rappelons, dans ce sens, que l’augmentation de la TVA à 17% sur l’électricité, le gaz et le gasoil ainsi que la hausse de la taxe sur les produits pétroliers dans le cadre de la loi de finances 2016 ont soulevé un véritable tollé au sein de l’opposition.
Une démarche que certains considèrent comme une tentative de la part du gouvernement de reprendre, via les taxes, ce qu’il distribue en subventions, tandis que d’autres mettent à l’index le manque d’audace et de transparence de la démarche gouvernementale.
Bien que le ministre des Finances ait annoncé des réformes plus ciblées des subventions dans le cadre d’une démarche à long terme (10 ans), la dégradation des équilibres budgétaires suscite l’inquiétude. Au moment où les cours du baril touchent les plus bas décennaux, le FMI estime que le prix d’équilibre budgétaire devrait s’établir en Algérie à 110 dollars en 2016.
el watan
Une nouvelle crise pétrolière menace les principaux exportateurs. Non sans nous rappeler le contre-choc pétrolier de 1986, cette nouvelle crise impose l’austérité à des pays s’étant habitués à bâtir un budget financé à coups de barils à plus de 110 dollars. La crise qui semble passer un nouveau cap avec des prix qui flirtent avec les 36 dollars le baril atteint l’Arabie Saoudite. Riyad, qui mène depuis plus d’une année une véritable guerre des prix aux producteurs non OPEP, semble aujourd’hui otage de sa propre stratégie et s’impose, avec un déficit de près de 100 milliards de dollars, une austérité forcée.
Paradoxe ou ironie, au moment où les cours du baril plongent, l’ensemble des pays producteurs de pétrole ne peuvent plus se permettre de l’énergie bon marché. L’Arabie Saoudite a d’ores et déjà annoncé des hausses des prix et des taxes allant parfois jusqu’à 80% sur les carburants, l’énergie et les services de l’eau, et ce, malgré l’importance des réserves dont elle dispose (800 milliards de dollars). Bien que la décision de Riyad soit l’une des plus radicales, elle n’est que la suite logique des mesures prises dans de nombreux pays producteurs afin de réduire le poids des subventions.
C’est d’ailleurs le cas dans l’ensemble des monarchies du Golfe qui se sont résolues à donner suite aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI). Il va sans dire que le FMI et les institutions de Bretton Woods s’évertuent depuis de nombreuses années à inciter à la révision des subventions, notamment sur l’énergie et les carburants, et a estimé que la chute des cours du brut est une opportunité pour la levée des subventions sur l’énergie.
En visite le 10 novembre dernier à Doha (Qatar), la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait d’ailleurs exhorté les monarchies du Golfe, tout comme les pays producteurs de pétrole, à l’image de l’Algérie, à restructurer leurs économies, estimant que la récente chute des cours du brut n’était nullement «un phénomène passager, mais de long terme». Elle avait ainsi recommandé aux pays producteurs de trouver de nouvelles sources de revenus et de taxes, en appliquant un contrôle strict sur la dépense publique. Les Emirats arabes unis avaient libéralisé, dès le mois d’août, les prix de l’essence et du diesel. Le Koweït a aussi levé les subventions sur le diesel et le kérosène, et envisage maintenant d’autres réductions pour l’électricité et l’essence.
Et le Bahreïn a suivi l’exemple, cette semaine, en annonçant une réduction des subventions sur le diesel et le kérosène à partir de janvier.
Cependant, les mesures prises sont le plus souvent impopulaires. Le fait est que les subventions ayant permis une énergie bon marché ont été financées sur les dividendes du pétrole à plus de 100 dollars. Les pays de l’OPEP sont d’ailleurs souvent ceux où le carburant est le moins cher. Les populations n’admettent pas aujourd’hui de payer plus cher le litre de gasoil alors que le cours du baril recule.
C’est le cas notamment au Nigeria où le gouvernement a décidé de lever les subventions en 2016. Selon l’AFP, le principal syndicat nigérian des travailleurs de l’industrie pétrolière s’est insurgé contre cette décision. Au Venezuela, où la situation politique est tendue, aucune mesure n’a été prise en ce sens. Il est vrai que la question des subventions est des plus sensibles, d’autant plus que celles-ci ont permis à de nombreux gouvernements de s’attribuer l’adhésion populaire, d’où la timidité et le manque d’audace de certaines réformes.
C’est le cas notamment en Algérie. Selon les estimations avancées par l’AFP, malgré une hausse de 15% des prix des carburants en dinars, les prix de ceux-ci resteront faibles à 0,22 euro. Rappelons, dans ce sens, que l’augmentation de la TVA à 17% sur l’électricité, le gaz et le gasoil ainsi que la hausse de la taxe sur les produits pétroliers dans le cadre de la loi de finances 2016 ont soulevé un véritable tollé au sein de l’opposition.
Une démarche que certains considèrent comme une tentative de la part du gouvernement de reprendre, via les taxes, ce qu’il distribue en subventions, tandis que d’autres mettent à l’index le manque d’audace et de transparence de la démarche gouvernementale.
Bien que le ministre des Finances ait annoncé des réformes plus ciblées des subventions dans le cadre d’une démarche à long terme (10 ans), la dégradation des équilibres budgétaires suscite l’inquiétude. Au moment où les cours du baril touchent les plus bas décennaux, le FMI estime que le prix d’équilibre budgétaire devrait s’établir en Algérie à 110 dollars en 2016.
el watan
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