Le ministre des finances au forum de l’entv
Medelci avoue “la lourde facture” des scandales financiers
Par : Badreddine Khris - Liberté
Le premier argentier du pays a, par ailleurs, défendu la “nécessité d’un dinar fort” pour l’économie du pays.
Lors du forum de l’ENTV, où il était invité, le ministre des finances a été interrogé à plusieurs reprises sur les scandales de détournement, de blanchiment, de corruption qui ont ébranlé ces dernières années le monde économique et politico-médiatique, le ministre estime que les dossiers sont au niveau de la justice, et c’est à celle-ci de se prononcer. Mais des décisions ont été prises, précisera-t-il, dans ce sens pour récupérer l’argent détourné et réduire les méfaits de ce phénomène. “Je confirme que les chiffres sont à ce propos, lourds”, soulignera-t-il.
À propos de la réévaluation du dinar, M. Mourad Medelci, ministre des Finances, est catégorique : “Le dinar algérien est très fort.” Une monnaie tient sa force, selon lui, de sa stabilité. “Et le dinar algérien est stable pendant de nombreuses années par rapport au dollar. Les fluctuations du dollar et de l’euro sur les marchés internationaux ont prouvé sa stabilité. Le dinar est encore plus fort que les monnaies tunisienne et marocaine”, tient-il à préciser. Il rappellera que le dinar est commercialement convertible. Sa convertibilité peut s’élargir aussi, déclarera-t-il, aux services dans les prochaines années. Le grand argentier du pays rappellera également que les réserves de change dépassent les 70 milliards de dollars US.
Or, les deux Chambres du Parlement ont voté des programmes évalués à plus de 140 milliards de dollars US. Une proportion importante des ressources financières émanant de la fiscalité pétrolière sera affectée, selon lui, à de grands projets dans le but d’améliorer la situation socioprofessionnelle du citoyen, d’élargir les infrastructures de base et de pousser vers l’avant la croissance. Avec une telle aisance financière consacrée, notamment dans une loi de finances fondée sur un prix référentiel du baril de pétrole à 19 dollars US, expliquera le ministre, un choix de décisions se présentait à l’Algérie. “Fallait-il transférer ces ressources pétrolières vers les États-Unis en toute sécurité, profiter des intérêts qui en découleraient et laisser le citoyen algérien dans ses conditions lamentables de pauvreté, de chômage, de déchéance, ou utiliser cet argent dans notre pays et faire bénéficier la population à travers des programmes ?” s’est-il interrogé.
Abordant la loi de finances 2007, M. Medelci soulignera que le budget de l’État arrêté pour l’année 2007 est de l’ordre de 3 623 milliards de DA. Ce chiffre record représente 55% du produit intérieur brut (PIB). De 2000 à 2005, le PIB a connu une évolution estimée à 80%. L’année 2005 est le dernier exercice clôturé dans les comptes de la nation.
Les hydrocarbures constituent 54% du PIB, les services, l’agriculture, le BTPH et l’industrie représentent respectivement 23%, 9%, 8% et 6% du PIB.
Le financement de l’économie à travers des crédits bancaires s’est amélioré de 2004 à 2005 de 16%. Pour le premier semestre 2006, l’évolution a atteint 11,6%. De ces taux, le plus gros effort est orienté vers le secteur privé. Autrement dit, ce dernier bénéficie davantage de prêts bancaires. Toutefois, l’absorption des dossiers par les banques est lente. Les institutions financières ne peuvent prêter, en outre, que dans le respect des normes prudentielles fixées par la Banque d’Algérie et pas plus que leurs fonds propres. D’où la décision d’augmenter leurs fonds propres. Sur un autre registre, Mourad Medelci reconnaît que le système fiscal algérien n’est pas simple. “Nous en sommes conscients”, dira-t-il. Cependant, arguera le ministre, la loi de finances 2007 deviendra pour beaucoup de pays une référence car elle enregistre une avancée considérable en matière de simplification.
Il a été mis en place, en effet, une des dispositions de la LF 2007, l’impôt forfaitaire unique qui touchera près d’un million de contribuables qui, aujourd’hui, paient deux à trois impôts à deux domiciles différents, selon des procédures extrêmement compliquées. “Lorsque ce million de contribuables arrive à payer un seul impôt simple qu’ils sauront calculer eux-mêmes, à ce moment-là nous pourrons dire que nous sommes les premiers au monde”, constatera-t-il.
Au sujet des privatisations, il dira que depuis 18 mois, le rythme s’est accéléré. Les diverses opérations de privatisation des entreprises publiques économiques concrétisées ont engrangé jusque-là, a-t-il estimé, une enveloppe de l’ordre de 100 milliards de DA. Ce chiffre évolue, par contre, régulièrement. Si l’on ajoute les autres formes de privatisation telles que la vente des licences de téléphonie mobile, le montant sera plus important. “Le produit des privatisations est en revanche relativement modeste par rapport aux ressources que nous sommes en train de mobiliser et d’affecter pour l’ensemble des programmes de soutien à la croissance économique et aux autres programmes complémentaires qui, rappelons-le, nécessitent une enveloppe de l’ordre de 140 milliards de dollars US, soit l’équivalent de 10 000 milliards de DA”, indiquera-t-il, tout en ajoutant que les transferts sociaux (différentes aides) ont dépassé les 11%.
Par ailleurs, un projet de modernisation de la Bourse d’Alger est lancé par les institutions concernées. Et les résultats ne peuvent être perceptibles, selon le ministre, qu’après un délai de deux ans. Il vise à moderniser le mécanisme de la Bourse et à préparer un maximum d’entreprises en vue de leur entrée dans le marché boursier. Celui des obligations, en revanche, enregistre, avouera-t-il, une évolution positive estimée à 2 milliards de dollars US échangés durant les deux dernières années. L’année 2007 enregistrera deux évènements.
Le premier a trait à la privatisation de la banque CPA qui représente 15 % du chiffre d’affaires (CA) de celui de l’ensemble des banques. Par conséquent, sa privatisation permettra au secteur privé bancaire de détenir entre 25% et 30% du CA global, alors qu’il ne représente que 10% actuellement. Avec les demandes d’agréments de banques étrangères reçues par la Banque d’Algérie, l’année 2007 verra un rééquilibrage entre les secteurs public et privé.
Medelci avoue “la lourde facture” des scandales financiers
Par : Badreddine Khris - Liberté
Le premier argentier du pays a, par ailleurs, défendu la “nécessité d’un dinar fort” pour l’économie du pays.
Lors du forum de l’ENTV, où il était invité, le ministre des finances a été interrogé à plusieurs reprises sur les scandales de détournement, de blanchiment, de corruption qui ont ébranlé ces dernières années le monde économique et politico-médiatique, le ministre estime que les dossiers sont au niveau de la justice, et c’est à celle-ci de se prononcer. Mais des décisions ont été prises, précisera-t-il, dans ce sens pour récupérer l’argent détourné et réduire les méfaits de ce phénomène. “Je confirme que les chiffres sont à ce propos, lourds”, soulignera-t-il.
À propos de la réévaluation du dinar, M. Mourad Medelci, ministre des Finances, est catégorique : “Le dinar algérien est très fort.” Une monnaie tient sa force, selon lui, de sa stabilité. “Et le dinar algérien est stable pendant de nombreuses années par rapport au dollar. Les fluctuations du dollar et de l’euro sur les marchés internationaux ont prouvé sa stabilité. Le dinar est encore plus fort que les monnaies tunisienne et marocaine”, tient-il à préciser. Il rappellera que le dinar est commercialement convertible. Sa convertibilité peut s’élargir aussi, déclarera-t-il, aux services dans les prochaines années. Le grand argentier du pays rappellera également que les réserves de change dépassent les 70 milliards de dollars US.
Or, les deux Chambres du Parlement ont voté des programmes évalués à plus de 140 milliards de dollars US. Une proportion importante des ressources financières émanant de la fiscalité pétrolière sera affectée, selon lui, à de grands projets dans le but d’améliorer la situation socioprofessionnelle du citoyen, d’élargir les infrastructures de base et de pousser vers l’avant la croissance. Avec une telle aisance financière consacrée, notamment dans une loi de finances fondée sur un prix référentiel du baril de pétrole à 19 dollars US, expliquera le ministre, un choix de décisions se présentait à l’Algérie. “Fallait-il transférer ces ressources pétrolières vers les États-Unis en toute sécurité, profiter des intérêts qui en découleraient et laisser le citoyen algérien dans ses conditions lamentables de pauvreté, de chômage, de déchéance, ou utiliser cet argent dans notre pays et faire bénéficier la population à travers des programmes ?” s’est-il interrogé.
Abordant la loi de finances 2007, M. Medelci soulignera que le budget de l’État arrêté pour l’année 2007 est de l’ordre de 3 623 milliards de DA. Ce chiffre record représente 55% du produit intérieur brut (PIB). De 2000 à 2005, le PIB a connu une évolution estimée à 80%. L’année 2005 est le dernier exercice clôturé dans les comptes de la nation.
Les hydrocarbures constituent 54% du PIB, les services, l’agriculture, le BTPH et l’industrie représentent respectivement 23%, 9%, 8% et 6% du PIB.
Le financement de l’économie à travers des crédits bancaires s’est amélioré de 2004 à 2005 de 16%. Pour le premier semestre 2006, l’évolution a atteint 11,6%. De ces taux, le plus gros effort est orienté vers le secteur privé. Autrement dit, ce dernier bénéficie davantage de prêts bancaires. Toutefois, l’absorption des dossiers par les banques est lente. Les institutions financières ne peuvent prêter, en outre, que dans le respect des normes prudentielles fixées par la Banque d’Algérie et pas plus que leurs fonds propres. D’où la décision d’augmenter leurs fonds propres. Sur un autre registre, Mourad Medelci reconnaît que le système fiscal algérien n’est pas simple. “Nous en sommes conscients”, dira-t-il. Cependant, arguera le ministre, la loi de finances 2007 deviendra pour beaucoup de pays une référence car elle enregistre une avancée considérable en matière de simplification.
Il a été mis en place, en effet, une des dispositions de la LF 2007, l’impôt forfaitaire unique qui touchera près d’un million de contribuables qui, aujourd’hui, paient deux à trois impôts à deux domiciles différents, selon des procédures extrêmement compliquées. “Lorsque ce million de contribuables arrive à payer un seul impôt simple qu’ils sauront calculer eux-mêmes, à ce moment-là nous pourrons dire que nous sommes les premiers au monde”, constatera-t-il.
Au sujet des privatisations, il dira que depuis 18 mois, le rythme s’est accéléré. Les diverses opérations de privatisation des entreprises publiques économiques concrétisées ont engrangé jusque-là, a-t-il estimé, une enveloppe de l’ordre de 100 milliards de DA. Ce chiffre évolue, par contre, régulièrement. Si l’on ajoute les autres formes de privatisation telles que la vente des licences de téléphonie mobile, le montant sera plus important. “Le produit des privatisations est en revanche relativement modeste par rapport aux ressources que nous sommes en train de mobiliser et d’affecter pour l’ensemble des programmes de soutien à la croissance économique et aux autres programmes complémentaires qui, rappelons-le, nécessitent une enveloppe de l’ordre de 140 milliards de dollars US, soit l’équivalent de 10 000 milliards de DA”, indiquera-t-il, tout en ajoutant que les transferts sociaux (différentes aides) ont dépassé les 11%.
Par ailleurs, un projet de modernisation de la Bourse d’Alger est lancé par les institutions concernées. Et les résultats ne peuvent être perceptibles, selon le ministre, qu’après un délai de deux ans. Il vise à moderniser le mécanisme de la Bourse et à préparer un maximum d’entreprises en vue de leur entrée dans le marché boursier. Celui des obligations, en revanche, enregistre, avouera-t-il, une évolution positive estimée à 2 milliards de dollars US échangés durant les deux dernières années. L’année 2007 enregistrera deux évènements.
Le premier a trait à la privatisation de la banque CPA qui représente 15 % du chiffre d’affaires (CA) de celui de l’ensemble des banques. Par conséquent, sa privatisation permettra au secteur privé bancaire de détenir entre 25% et 30% du CA global, alors qu’il ne représente que 10% actuellement. Avec les demandes d’agréments de banques étrangères reçues par la Banque d’Algérie, l’année 2007 verra un rééquilibrage entre les secteurs public et privé.
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