Qu'on laisse les privés s'occuper du tourisme et que l'état facilite l'accession au foncier et vous allez voir comment le tourisme vas décoller en Algérie, comme une fusée.
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M. Djillali Mehri évoque une série de propositions pour accroître et rendre attractif l’investissement dans le secteur en Algérie :
L’inauguration de l’hôtel Sofitel Royal à Oran a été l’occasion pour l’homme d’affaires Djillali Mehri d’aborder ses projets en cours et ceux futurs mais aussi de soulever les problèmes et autres difficultés inhérentes à la réalisation de ses investissements touristiques en Algérie. La perspective de création de plus de 6 000 postes d’emploi directs et indirects ainsi que la réalisation de 3 600 chambres d’hôtel dans plusieurs villes du pays donnent un aperçu de ce que le secteur du tourisme est capable de générer comme richesse dans notre pays. La remise en service du célèbre joyau de la ville, rénové et restitué fidèlement dans sa forme architecturale initiale, a relancé le débat sur les potentialités d’investissement touristiques dans notre pays. Des potentialités nationales tout aussi ingénieuses qu’en Occident ou en Asie et ailleurs, mais qui demeurent en attente de garanties concrètes et de mesures d’encouragement adaptées aux réalités locales et aux bouleversements observés dans le secteur, partout dans le monde. Le week-end dernier a été l’occasion pour le patron du groupe Mehri d’exposer ses points de vue devant le ministre du Tourisme venu spécialement pour l’inauguration du Sofitel Royal d’Oran.
«Le prix du foncier touristique doit être symbolique»
Bien que n’étant pas en mal d’investissements, Mehri évoque, malgré tout, la persistance de difficultés liées à la bonification des intérêts bancaires et l’apport personnel jugé quelque peu élevé pour ce qui est de l’investissement touristique en Algérie. Ces aspects, selon notre interlocuteur, doivent être révisés en vue d’une attractivité et d’une revitalisation bénéfiques pour le secteur. «On ne peut pas mettre sur le même pied un industriel qui veut mettre en place une usine dont le rendement est perceptible au bout d’une année, au maximum deux années, et un investissement touristique dont l’amortissement s’étale sur une vingtaine d’années. C’est impensable», lancera-t-il, faisant allusion au régime de facilitations et d’aide pour ce qui est de l’investissement économique de manière globale. Djillali Mehri plaidera pour une politique touristique qui prendra en charge les particularités des investissements dans le secteur et leurs profils. «Un investissement touristique à Oran ou à Alger ne peut pas forcément être de la même teneur et du même coût qu’à Mascara, Saïda ou d’autres villes du pays. Il faut distinguer ces aspects et les prendre en charge dans une série de mesures à même de différencier entre les coûts du foncier dans ces zones et les coûts d’investissement dans les différentes wilayas.» Le patron du Sofitel Royal d’Oran expliquera que «les prix du foncier doivent être symboliques pour inciter à l’investissement comme cela se fait ailleurs».
«Les vieux réflexes persistent au plan local»
Abordant son projet de chaîne des 36 hôtels destiné à une gamme touristique moyenne de type Novotel 4 étoiles et Ibis 3 étoiles, Mehri estimera que «les vieux réflexes persistent au plan local et ce, malgré l’existence d’une volonté politique d’ouverture et d’aide dans le secteur et une batterie de réglementations encourageantes». Il considère que ces résistances au changement à travers les pratiques bureaucratiques et autres freinent l’élan recherché par les pouvoirs publics. «C’est pour ça que je vais commencer par mon projet à El Oued. Là, au moins, je connais le terrain et c’est ma palmeraie que je vais transformer en projet touristique de référence.» Et d’ajouter que «le système des concessions m’a beaucoup séduit et je pense que cela peut constituer une réponse aux doléances du secteur».
«Il n’y a pas de centres décisionnels au plan local»
L’homme d’affaires saharien n’a pas explicité la nature des problèmes rencontrés. Néanmoins, on sait qu’il s’agit de lenteurs liées à l’obtention des assiettes de terrain pour la réalisation des projets en attente. Cela, alors que la société d’exploitation touristique en Algérie, SIEHA, à charge de ce projet hôtelier, a été déjà créée et dotée d’un capital social de 1 milliard de dinars. Pour le moment, un chantier a déjà été lancé à Constantine alors que les assiettes foncières de trois autres projets sont dégagées, à savoir l’hôtel Ibis d’Oran, celui de Tlemcen, ainsi que deux autres à Alger. «Nous allons nous bagarrer. Il faut que nous montrions à l’Etat que nous sommes capables de travailler et de réaliser des merveilles.» «On passe son temps à tourner en rond et à se faire ballotter à droite et à gauche entre le maire, le wali et le chef de daïra», notera-t-il pour qualifier l’ampleur des lenteurs et tergiversations bureaucratiques au plan local. «Je me mets à la place d’un investisseur étranger qui ne connaît personne et qui vient en prospecteur et s’installe dans un hôtel. Que va-t-il penser de nous ?» s’exclamera-t-il. «Au plan local, on a l’impression que le temps est extensible pour ces responsables, alors que le temps, c’est ce qui nous manque», note un responsable de la SIEHA. Pour Mehri, «ce qui manque le plus, ce sont les centres décisionnels sur le plan local. Le sens de l’initiative manque». C’est dire si pareilles situations ne vont pas influer sur le rythme de travail et les délais impartis au projet et qui étaient de dix-huit mois initialement.
La suite...
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M. Djillali Mehri évoque une série de propositions pour accroître et rendre attractif l’investissement dans le secteur en Algérie :
L’inauguration de l’hôtel Sofitel Royal à Oran a été l’occasion pour l’homme d’affaires Djillali Mehri d’aborder ses projets en cours et ceux futurs mais aussi de soulever les problèmes et autres difficultés inhérentes à la réalisation de ses investissements touristiques en Algérie. La perspective de création de plus de 6 000 postes d’emploi directs et indirects ainsi que la réalisation de 3 600 chambres d’hôtel dans plusieurs villes du pays donnent un aperçu de ce que le secteur du tourisme est capable de générer comme richesse dans notre pays. La remise en service du célèbre joyau de la ville, rénové et restitué fidèlement dans sa forme architecturale initiale, a relancé le débat sur les potentialités d’investissement touristiques dans notre pays. Des potentialités nationales tout aussi ingénieuses qu’en Occident ou en Asie et ailleurs, mais qui demeurent en attente de garanties concrètes et de mesures d’encouragement adaptées aux réalités locales et aux bouleversements observés dans le secteur, partout dans le monde. Le week-end dernier a été l’occasion pour le patron du groupe Mehri d’exposer ses points de vue devant le ministre du Tourisme venu spécialement pour l’inauguration du Sofitel Royal d’Oran.
«Le prix du foncier touristique doit être symbolique»
Bien que n’étant pas en mal d’investissements, Mehri évoque, malgré tout, la persistance de difficultés liées à la bonification des intérêts bancaires et l’apport personnel jugé quelque peu élevé pour ce qui est de l’investissement touristique en Algérie. Ces aspects, selon notre interlocuteur, doivent être révisés en vue d’une attractivité et d’une revitalisation bénéfiques pour le secteur. «On ne peut pas mettre sur le même pied un industriel qui veut mettre en place une usine dont le rendement est perceptible au bout d’une année, au maximum deux années, et un investissement touristique dont l’amortissement s’étale sur une vingtaine d’années. C’est impensable», lancera-t-il, faisant allusion au régime de facilitations et d’aide pour ce qui est de l’investissement économique de manière globale. Djillali Mehri plaidera pour une politique touristique qui prendra en charge les particularités des investissements dans le secteur et leurs profils. «Un investissement touristique à Oran ou à Alger ne peut pas forcément être de la même teneur et du même coût qu’à Mascara, Saïda ou d’autres villes du pays. Il faut distinguer ces aspects et les prendre en charge dans une série de mesures à même de différencier entre les coûts du foncier dans ces zones et les coûts d’investissement dans les différentes wilayas.» Le patron du Sofitel Royal d’Oran expliquera que «les prix du foncier doivent être symboliques pour inciter à l’investissement comme cela se fait ailleurs».
«Les vieux réflexes persistent au plan local»
Abordant son projet de chaîne des 36 hôtels destiné à une gamme touristique moyenne de type Novotel 4 étoiles et Ibis 3 étoiles, Mehri estimera que «les vieux réflexes persistent au plan local et ce, malgré l’existence d’une volonté politique d’ouverture et d’aide dans le secteur et une batterie de réglementations encourageantes». Il considère que ces résistances au changement à travers les pratiques bureaucratiques et autres freinent l’élan recherché par les pouvoirs publics. «C’est pour ça que je vais commencer par mon projet à El Oued. Là, au moins, je connais le terrain et c’est ma palmeraie que je vais transformer en projet touristique de référence.» Et d’ajouter que «le système des concessions m’a beaucoup séduit et je pense que cela peut constituer une réponse aux doléances du secteur».
«Il n’y a pas de centres décisionnels au plan local»
L’homme d’affaires saharien n’a pas explicité la nature des problèmes rencontrés. Néanmoins, on sait qu’il s’agit de lenteurs liées à l’obtention des assiettes de terrain pour la réalisation des projets en attente. Cela, alors que la société d’exploitation touristique en Algérie, SIEHA, à charge de ce projet hôtelier, a été déjà créée et dotée d’un capital social de 1 milliard de dinars. Pour le moment, un chantier a déjà été lancé à Constantine alors que les assiettes foncières de trois autres projets sont dégagées, à savoir l’hôtel Ibis d’Oran, celui de Tlemcen, ainsi que deux autres à Alger. «Nous allons nous bagarrer. Il faut que nous montrions à l’Etat que nous sommes capables de travailler et de réaliser des merveilles.» «On passe son temps à tourner en rond et à se faire ballotter à droite et à gauche entre le maire, le wali et le chef de daïra», notera-t-il pour qualifier l’ampleur des lenteurs et tergiversations bureaucratiques au plan local. «Je me mets à la place d’un investisseur étranger qui ne connaît personne et qui vient en prospecteur et s’installe dans un hôtel. Que va-t-il penser de nous ?» s’exclamera-t-il. «Au plan local, on a l’impression que le temps est extensible pour ces responsables, alors que le temps, c’est ce qui nous manque», note un responsable de la SIEHA. Pour Mehri, «ce qui manque le plus, ce sont les centres décisionnels sur le plan local. Le sens de l’initiative manque». C’est dire si pareilles situations ne vont pas influer sur le rythme de travail et les délais impartis au projet et qui étaient de dix-huit mois initialement.
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