Avec un net redressement du compte courant
Attention au coup de froid de 2016: 2,4%
Effet du repli de la facture énergétique et de l’export
Après avoir atteint la cote alarmante de près de 10% du PIB en 2012, le déficit du compte courant s’est inscrit sur un trend baissier. Il devrait s’établir à 2,8% en 2015, avec un montant des réserves de changes de l’ordre de 210 milliards de DH
La Banque centrale est moins optimiste que le gouvernement. Elle table sur une croissance de 4,6% à fin 2015. Un chiffre en dessous de la prévision gouvernementale, revue à la hausse, suite à l’annonce des résultats de la campagne agricole: 5%. Des institutions financières internationales créditent également le pays d’un taux voisin, voire du même niveau. Mais pour Bank Al-Maghrib qui a tenu mardi son conseil d’administration, l’effet du secteur primaire a été constaté au premier trimestre, avec à la clé un taux de croissance de 4,1% contre 2,8% à la même période de 2014. C’est le résultat d’une hausse de 12% de la valeur ajoutée agricole contre un repli de 1,6%.
En revanche, la progression du PIB non agricole a décéléré de 3,4% à 3,1%. En 2016, et même sous l’hypothèse d’une campagne agricole normale, «la croissance devrait revenir à 2,4%. Car sa composante non agricole va se stabiliser à 3,3%. Ces prévisions cadrent relativement avec celles du HCP et du Centre marocain de conjoncture.
Pour compléter le tableau, il faudra les hypothèses du projet de loi de Finances. La note d’optimisme vient toutefois de la situation des comptes extérieurs. Les données à fin août font ressortir un allégement de 20,4% du déficit de la balance commerciale. Il résulte essentiellement du recul de 30% de la facture énergétique et du dynamisme de l’export. Une croissance à deux chiffres a été ainsi enregistrée par le secteur automobile (19,1%) et par les phosphates et dérivés (18,4%).
Les transferts des MRE ont de leur côté progressé de 5,5%, alors que les recettes du tourisme ressortent en baisse de 2,5%, en dépit d’un rebond de 16,1% en juillet. Avec une recette en dons des pays du Conseil de coopération du Golfe (6 milliards de DH) et si le baril du brut se maintient à 57 dollars en 2015, le déficit du compte courant devrait s’établir à 2,8% du PIB. En moins de 4 ans, le déficit de la balance courante s’est amélioré de près de 6 points. Ce qui éloigne d’autant la crise de paiement extérieur dont l’anticipation avait justifié le recours à la ligne de précaution et de liquidité du FMI (6 milliards de DH). S’ajoutent également les opérations du compte financier.
Les entrées d’IDE sur les huit premiers mois de l’année ont atteint 24,2 milliards de DH, en hausse de 22,8% en glissement annuel. Sur ces bases, les réserves de changes se sont renforcées de 19,7% à 210,2 milliards de DH à fin août, soit l’équivalent de 6 mois d’importations de biens et services. Pour la Banque centrale, ces réserves devraient davantage s’améliorer pour assurer la couverture de six mois et demi d’importations à fin décembre.
En ce qui concerne les finances publiques, les dépenses globales ont enregistré une diminution de 5% à fin août dernier. Une baisse qui s’explique essentiellement par la contraction de 54,2% de la charge de compensation. En revanche la masse salariale s’est appréciée de 0,6% et les dépenses d’investissement ont augmenté de 2,6% à 34,5 milliards de DH. Ce qui représente un taux de réalisation de 70% du montant prévu dans la loi de Finances. En parallèle, les recettes fiscales ont reculé de 0,8% avec notamment une baisse de 4,4% du produit de l’IS. Quant aux recettes en dons, elles se sont établies à 1,3 milliard de DH contre 7,2 milliards à la même période de 2014.
A fin août, l’exécution du budget s’est soldée par une atténuation du déficit budgétaire de 10 milliards. Ce qui laisse présager que l’objectif d’un déficit de 4,3% du PIB, fixé dans le cadre de la loi de Finances, serait atteint.
Attention au coup de froid de 2016: 2,4%
Effet du repli de la facture énergétique et de l’export
Après avoir atteint la cote alarmante de près de 10% du PIB en 2012, le déficit du compte courant s’est inscrit sur un trend baissier. Il devrait s’établir à 2,8% en 2015, avec un montant des réserves de changes de l’ordre de 210 milliards de DH
La Banque centrale est moins optimiste que le gouvernement. Elle table sur une croissance de 4,6% à fin 2015. Un chiffre en dessous de la prévision gouvernementale, revue à la hausse, suite à l’annonce des résultats de la campagne agricole: 5%. Des institutions financières internationales créditent également le pays d’un taux voisin, voire du même niveau. Mais pour Bank Al-Maghrib qui a tenu mardi son conseil d’administration, l’effet du secteur primaire a été constaté au premier trimestre, avec à la clé un taux de croissance de 4,1% contre 2,8% à la même période de 2014. C’est le résultat d’une hausse de 12% de la valeur ajoutée agricole contre un repli de 1,6%.
En revanche, la progression du PIB non agricole a décéléré de 3,4% à 3,1%. En 2016, et même sous l’hypothèse d’une campagne agricole normale, «la croissance devrait revenir à 2,4%. Car sa composante non agricole va se stabiliser à 3,3%. Ces prévisions cadrent relativement avec celles du HCP et du Centre marocain de conjoncture.
Pour compléter le tableau, il faudra les hypothèses du projet de loi de Finances. La note d’optimisme vient toutefois de la situation des comptes extérieurs. Les données à fin août font ressortir un allégement de 20,4% du déficit de la balance commerciale. Il résulte essentiellement du recul de 30% de la facture énergétique et du dynamisme de l’export. Une croissance à deux chiffres a été ainsi enregistrée par le secteur automobile (19,1%) et par les phosphates et dérivés (18,4%).
Les transferts des MRE ont de leur côté progressé de 5,5%, alors que les recettes du tourisme ressortent en baisse de 2,5%, en dépit d’un rebond de 16,1% en juillet. Avec une recette en dons des pays du Conseil de coopération du Golfe (6 milliards de DH) et si le baril du brut se maintient à 57 dollars en 2015, le déficit du compte courant devrait s’établir à 2,8% du PIB. En moins de 4 ans, le déficit de la balance courante s’est amélioré de près de 6 points. Ce qui éloigne d’autant la crise de paiement extérieur dont l’anticipation avait justifié le recours à la ligne de précaution et de liquidité du FMI (6 milliards de DH). S’ajoutent également les opérations du compte financier.
Les entrées d’IDE sur les huit premiers mois de l’année ont atteint 24,2 milliards de DH, en hausse de 22,8% en glissement annuel. Sur ces bases, les réserves de changes se sont renforcées de 19,7% à 210,2 milliards de DH à fin août, soit l’équivalent de 6 mois d’importations de biens et services. Pour la Banque centrale, ces réserves devraient davantage s’améliorer pour assurer la couverture de six mois et demi d’importations à fin décembre.
En ce qui concerne les finances publiques, les dépenses globales ont enregistré une diminution de 5% à fin août dernier. Une baisse qui s’explique essentiellement par la contraction de 54,2% de la charge de compensation. En revanche la masse salariale s’est appréciée de 0,6% et les dépenses d’investissement ont augmenté de 2,6% à 34,5 milliards de DH. Ce qui représente un taux de réalisation de 70% du montant prévu dans la loi de Finances. En parallèle, les recettes fiscales ont reculé de 0,8% avec notamment une baisse de 4,4% du produit de l’IS. Quant aux recettes en dons, elles se sont établies à 1,3 milliard de DH contre 7,2 milliards à la même période de 2014.
A fin août, l’exécution du budget s’est soldée par une atténuation du déficit budgétaire de 10 milliards. Ce qui laisse présager que l’objectif d’un déficit de 4,3% du PIB, fixé dans le cadre de la loi de Finances, serait atteint.
Baisse du régime du crédit bancaire
Sur les huit premiers mois, le rythme du crédit bancaire s’est stabilisé à 2,3%. Entre le 2e trimestre et le mois de juillet, l’Institut d’émission a même relevé des hauts et des bas. Une aggravation de la baisse des crédits de trésorerie, un ralentissement de ceux à la consommation et à l’équipement et une accélération des prêts immobiliers. Tenant compte de ces évolutions et des résultats de l’enquête de BAM sur les conditions d’octroi du crédit, indiquant une baisse de la demande des entreprises au cours du deuxième trimestre, la prévision de la progression du crédit pour 2015 a été révisée à la baisse à près de 3%.
Face aux incertitudes qui entourent les perspectives économiques, le conseil de Bank Al-Maghrib a maintenu le taux directeur actuel à son niveau: 2,5%.
L’économiste
Sur les huit premiers mois, le rythme du crédit bancaire s’est stabilisé à 2,3%. Entre le 2e trimestre et le mois de juillet, l’Institut d’émission a même relevé des hauts et des bas. Une aggravation de la baisse des crédits de trésorerie, un ralentissement de ceux à la consommation et à l’équipement et une accélération des prêts immobiliers. Tenant compte de ces évolutions et des résultats de l’enquête de BAM sur les conditions d’octroi du crédit, indiquant une baisse de la demande des entreprises au cours du deuxième trimestre, la prévision de la progression du crédit pour 2015 a été révisée à la baisse à près de 3%.
Face aux incertitudes qui entourent les perspectives économiques, le conseil de Bank Al-Maghrib a maintenu le taux directeur actuel à son niveau: 2,5%.
L’économiste
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