09:58 mercredi 23 septembre 2015 | Par Hadjer Guenanfa |
Est-ce que vous avez inondé le marché comme vous l’aviez annoncé pour faire face à la pénurie de sucre ?
Bien sûr, nous sommes en train d’inonder le marché. Pour la seule journée du 17 septembre, nous avons livré 5 995 tonnes de sucre alors que les besoins du marché national sont évalués à 3 500 tonnes par jour. Nous avons constaté qu’il n’y a eu aucun problème d’approvisionnement à l’ouest et au centre du pays. À l’est, nous avons enregistré une demande plus importante que d’habitude dans les wilayas qui se trouvent sur les frontières avec la Tunisie et la Libye.
Comment expliquez-vous cette pénurie ?
Nous avons été confrontés à la même situation en 2013 avec le printemps arabe en Libye. Nous pensons qu’une partie du sucre livrée sur le marché a traversé les frontières et nous avons aujourd’hui réglé le problème en livrant d’avantage de sucre au niveau de ces régions.
Donc, il ne s’agit pas d’une réédition du scénario de 2011 ?
Beaucoup de gens croyaient qu’il y avait une pénurie de sucre et de l’huile alors que ça n’a jamais été le cas. En 2011, les services du (ministère) du Commerce, la gendarmerie et le fisc avaient créé une brigade. Celle-ci était partie contrôler les grossistes. Elle avait alors saisi toute marchandise dont les propriétaires ne disposaient pas de factures. Les grossistes s’étaient alors donnés le mot et avaient baissé rideaux. Un anneau de la chaîne de distribution a été rompu. Les épiceries et les superettes n’étaient donc pas alimentées alors que nos distributeurs n’arrivaient pas à vendre leurs marchandises.
Cevital est régulièrement pointée du doigt. Pensez-vous qu’il y a une volonté de vous nuire ?
Je ne sais pas. Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas. J’ai lu récemment un article indiquant que j’étais déstabilisé par la chute du général Toufik et que j’étais en négociation avec les Chinois pour vendre 49% des parts de Cevital. Pourquoi je vais penser à vendre un fleuron comme Cevital à un étranger ou à des étrangers ? Dans tous les cas, il n’a jamais été question de vendre Cevital. Et si je voudrais le mettre en vente, je le ferais via la Bourse d’Alger car je considère que Cevital est, et restera, un patrimoine national !
Étiez-vous proche du général Toufik ?
Si j’étais proche du général Toufik, mes projets n’auraient pas été bloqués. Je vous signale que certains de nos projets sont bloqués depuis une dizaine d’années. Ils pensent que nous sommes proches de lui parce que nous avons réussi. Dans leur esprit, on ne peut pas réussir sans être proche du pouvoir.
Abdelmalek Sellal a appelé les Algériens à travailler davantage. Pensez-vous qu’il sera écouté ?
Je pense qu’il doit commencer par régler le problème des projets qui sont bloqués actuellement et dont il est au courant. La bureaucratie et les blocages ne sont pas au niveau des fonctionnaires mais au plus haut niveau de l’État ! En décembre 2012, Abdelmalek Sellal avait envoyé une commission interministérielle à Béjaïa pour notre projet de trituration de graines oléagineuses. Cette commission dirigée par l’actuel ministre des Travaux publics qui était secrétaire général du ministère de l’Intérieur à l’époque avait donné un avis favorable. Le rapport a été remis au Premier ministre. Pourquoi il n’a pas débloqué ce projet qui devait dégager trois milliards de dollars pour l’Algérie ?
Le gouvernement se dit pourtant déterminé à encourager la production et les investisseurs dans un contexte marqué par la chute du prix des hydrocarbures…
Parler, c’est simple ! Régler les problèmes des opérateurs, c’est une autre question. Comme vous le savez, un de nos plus grands ateliers -SAMHA à Sétif- a été ravagé par le feu en 2014 pendant le ramadan. Cela fait maintenant plus d’un an que nous prenons en charge 650 salariés, au chômage technique, en attendant la fin de la reconstruction de cette unité.
Au mois de novembre 2014, mes services avaient déposé une demande d’autorisation d’importation d’une ligne de production de machines à laver neuves et ultramodernes. Pour des raisons de gain de temps, nous l’avons complétée par une ligne de production d’occasion rénovée pour la fabrication de tambours. Nous devions démarrer la production au mois de mars dernier pour permettre le plein emploi aux 650 salariés au chômage technique et exporter la quasi-totalité de la production pour une valeur de 80 millions d’euros par an. Mes services n’ont obtenu aucune réponse du ministère de l’Industrie.
Comment avez-vous réagi ?
En février 2015, j’ai contacté le secrétaire général de l’UGTA. Je lui ai dit : « Vous voulez qu’on crée des emplois et qu’on les maintienne ? Appelez votre ami le ministre de l’Industrie pour qu’il débloque notre projet ». Il en a effectivement parlé avec M. Bouchouareb. Ce dernier lui avait promis de le faire dans les jours qui suivraient. En réalité, rien n’a été fait. Fin avril 2015, lors d’une réception, j’ai fait rappeler au ministre de l’Industrie, M. Bouchouareb, le déblocage de notre ligne de production de machines à laver. Il me réitéra sa promesse de le faire au mois de mai. Promesse non tenue. Vers le 10 juillet 2015, j’ai demandé à M. Ali Haddad, président du FCE, d’intercéder auprès de son ami Bouchouareb pour les mêmes raisons. Le 15 juillet 2015, Ali Haddad m’appelle pour m’informer qu’il avait fait part de mes doléances à Monsieur le ministre de l’Industrie et que ce dernier lui a répondu qu’il ne pouvait donner une suite favorable et qu’il ne permettrait pas à M. Rebrab ou Cevital d’introduire du matériel d’occasion obsolète.
J’ai introduit maintes demandes d’audience auprès de M. Bouchouareb – restées lettres mortes – pour lui démontrer que Cevital a toujours investi dans des équipements de dernière génération ce qui a toujours fait sa force dans la compétition internationale d’autant plus que cette ligne de production est orientée à 99% à l’exportation.
Ce problème d’équipements vous a été formulé par le ministère de l’Industrie ?
Les services du ministère de l’Industrie n’ont évoqué ce problème ni en novembre, ni en décembre, ni janvier, ni en février, ni en mars, ni en mai, ni en juin. Si Monsieur le ministre de l’Industrie nous avait répondu au mois de novembre ou décembre 2014, nous aurions pris nos dispositions pour passer commande d’une ligne neuve pour les tambours. Je n’aurai pas perdu 80 millions d’euros d’exportation pour une affaire de 4,5 millions d’Euros. Je n’aurais pas continué à payer les 650 salariés une année de plus, alors qu’ils sont au chômage technique. Ce qui est regrettable, c’est la discrimination car plusieurs dossiers d’équipements d’occasion pour d’autres opérateurs ont été signés.
Où en êtes-vous actuellement ?
Monsieur le Premier ministre a également été informé. Il a promis lui aussi de débloquer la situation mais rien n’a été fait à ce jour. Notre chaîne de production ne sera malheureusement opérationnelle qu’au mois de mars 2016 au lieu de mars 2015. Quelle perte de temps et d’argent ! Un véritable gâchis ! Comment nos décideurs peuvent-ils aujourd’hui prétendre encourager la production nationale, la création d’emplois et les exportations ?
Vous ne croyez pas en l’existence d’une réelle volonté pour régler les problèmes auxquels sont confrontés les producteurs ?
Je ne crois pas du tout à leur discours tant que les projets industriels ne sont pas débloqués. Certains le sont depuis plus de dix ans. M. Sellal et M. Bouchouareb sont au courant. Il me semble que nos décideurs n’ont ni la volonté politique, ni la vision, ni l’ambition pour notre pays.
Des dispositions ont pourtant été prises pour régler certains problèmes dont celui du foncier industriel par exemple…
Il y a un très grand fossé entre le discours et la réalité. Je vais vous donner un cas concret. Plusieurs sociétés sidérurgiques internationales nous ont contactés pour délocaliser (leurs activités) en Algérie ou vers le Maroc. On les a convaincus de choisir l’Algérie. J’ai contacté un wali et lui ai présenté le projet qui devrait créer 5 000 postes d’emploi et faire passer notre pays du stade d’importateur à celui d’exportateur pour les produits sidérurgiques.
J’ai demandé un site de 150 hectares pour loger tout le projet. Au départ, il m’avait donné son accord. Il m’avait demandé d’envoyer mes collaborateurs. Ces derniers se sont déplacés. On leur a dit que le terrain n’était pas encore déclassé, que le dossier doit être envoyé au Premier ministère et qu’on ne peut pas leur donner 150 hectares mais 25, 30 ou à la limite 50 hectares. Je recontacte le wali qui m’a affirmé : « Je n’y peux rien. Si vous voulez débloquer la situation, vous voyez avec le Premier ministre ».
Il m’a dit qu’il ne pouvait s’occuper que des PME/PMI. Les grands projets ne sont pas de son ressort mais de celui du ministère de l’Industrie. Je suis extrêmement surpris que les décideurs gèrent la pénurie du foncier industriel au lieu de gérer l’abondance. Comment peut-on développer l’industrie nationale, créer des emplois, diversifier l’économie, quand on fait de la rétention du foncier industriel dans le plus grand pays d’Afrique. Comment peut-on demander à un investisseur qui doit orienter une partie de sa production à l’exportation d’aller investir dans le Sud du pays ? Est-ce qu’ils comprennent réellement ce qu’est la compétitivité ? Quel est le coût de la logistique ? Est-ce qu’ils pensent qu’on peut exporter si on n’est pas compétitifs par rapport à la concurrence internationale ?
D’un côté, ils (décideurs) réunissent les walis pour leur dire, selon ce que j’ai lu dans la presse : on vous donne les pleins pouvoirs, développez vos régions, vous serez notés sur le nombre d’emplois crées et l’attractivité de votre région pour les investisseurs. D’un autre côté, il n’y a aucune prise de décision possible.
Est-ce que vous comptez réintégrer le FCE ?
À quoi cela pourrait me servir ? Aujourd’hui, le FCE appelle le pouvoir à libérer l’initiative. Il n’est pas écouté.
Est-ce que vous avez inondé le marché comme vous l’aviez annoncé pour faire face à la pénurie de sucre ?
Bien sûr, nous sommes en train d’inonder le marché. Pour la seule journée du 17 septembre, nous avons livré 5 995 tonnes de sucre alors que les besoins du marché national sont évalués à 3 500 tonnes par jour. Nous avons constaté qu’il n’y a eu aucun problème d’approvisionnement à l’ouest et au centre du pays. À l’est, nous avons enregistré une demande plus importante que d’habitude dans les wilayas qui se trouvent sur les frontières avec la Tunisie et la Libye.
Comment expliquez-vous cette pénurie ?
Nous avons été confrontés à la même situation en 2013 avec le printemps arabe en Libye. Nous pensons qu’une partie du sucre livrée sur le marché a traversé les frontières et nous avons aujourd’hui réglé le problème en livrant d’avantage de sucre au niveau de ces régions.
Donc, il ne s’agit pas d’une réédition du scénario de 2011 ?
Beaucoup de gens croyaient qu’il y avait une pénurie de sucre et de l’huile alors que ça n’a jamais été le cas. En 2011, les services du (ministère) du Commerce, la gendarmerie et le fisc avaient créé une brigade. Celle-ci était partie contrôler les grossistes. Elle avait alors saisi toute marchandise dont les propriétaires ne disposaient pas de factures. Les grossistes s’étaient alors donnés le mot et avaient baissé rideaux. Un anneau de la chaîne de distribution a été rompu. Les épiceries et les superettes n’étaient donc pas alimentées alors que nos distributeurs n’arrivaient pas à vendre leurs marchandises.
Cevital est régulièrement pointée du doigt. Pensez-vous qu’il y a une volonté de vous nuire ?
Je ne sais pas. Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas. J’ai lu récemment un article indiquant que j’étais déstabilisé par la chute du général Toufik et que j’étais en négociation avec les Chinois pour vendre 49% des parts de Cevital. Pourquoi je vais penser à vendre un fleuron comme Cevital à un étranger ou à des étrangers ? Dans tous les cas, il n’a jamais été question de vendre Cevital. Et si je voudrais le mettre en vente, je le ferais via la Bourse d’Alger car je considère que Cevital est, et restera, un patrimoine national !
Étiez-vous proche du général Toufik ?
Si j’étais proche du général Toufik, mes projets n’auraient pas été bloqués. Je vous signale que certains de nos projets sont bloqués depuis une dizaine d’années. Ils pensent que nous sommes proches de lui parce que nous avons réussi. Dans leur esprit, on ne peut pas réussir sans être proche du pouvoir.
Abdelmalek Sellal a appelé les Algériens à travailler davantage. Pensez-vous qu’il sera écouté ?
Je pense qu’il doit commencer par régler le problème des projets qui sont bloqués actuellement et dont il est au courant. La bureaucratie et les blocages ne sont pas au niveau des fonctionnaires mais au plus haut niveau de l’État ! En décembre 2012, Abdelmalek Sellal avait envoyé une commission interministérielle à Béjaïa pour notre projet de trituration de graines oléagineuses. Cette commission dirigée par l’actuel ministre des Travaux publics qui était secrétaire général du ministère de l’Intérieur à l’époque avait donné un avis favorable. Le rapport a été remis au Premier ministre. Pourquoi il n’a pas débloqué ce projet qui devait dégager trois milliards de dollars pour l’Algérie ?
Le gouvernement se dit pourtant déterminé à encourager la production et les investisseurs dans un contexte marqué par la chute du prix des hydrocarbures…
Parler, c’est simple ! Régler les problèmes des opérateurs, c’est une autre question. Comme vous le savez, un de nos plus grands ateliers -SAMHA à Sétif- a été ravagé par le feu en 2014 pendant le ramadan. Cela fait maintenant plus d’un an que nous prenons en charge 650 salariés, au chômage technique, en attendant la fin de la reconstruction de cette unité.
Au mois de novembre 2014, mes services avaient déposé une demande d’autorisation d’importation d’une ligne de production de machines à laver neuves et ultramodernes. Pour des raisons de gain de temps, nous l’avons complétée par une ligne de production d’occasion rénovée pour la fabrication de tambours. Nous devions démarrer la production au mois de mars dernier pour permettre le plein emploi aux 650 salariés au chômage technique et exporter la quasi-totalité de la production pour une valeur de 80 millions d’euros par an. Mes services n’ont obtenu aucune réponse du ministère de l’Industrie.
Comment avez-vous réagi ?
En février 2015, j’ai contacté le secrétaire général de l’UGTA. Je lui ai dit : « Vous voulez qu’on crée des emplois et qu’on les maintienne ? Appelez votre ami le ministre de l’Industrie pour qu’il débloque notre projet ». Il en a effectivement parlé avec M. Bouchouareb. Ce dernier lui avait promis de le faire dans les jours qui suivraient. En réalité, rien n’a été fait. Fin avril 2015, lors d’une réception, j’ai fait rappeler au ministre de l’Industrie, M. Bouchouareb, le déblocage de notre ligne de production de machines à laver. Il me réitéra sa promesse de le faire au mois de mai. Promesse non tenue. Vers le 10 juillet 2015, j’ai demandé à M. Ali Haddad, président du FCE, d’intercéder auprès de son ami Bouchouareb pour les mêmes raisons. Le 15 juillet 2015, Ali Haddad m’appelle pour m’informer qu’il avait fait part de mes doléances à Monsieur le ministre de l’Industrie et que ce dernier lui a répondu qu’il ne pouvait donner une suite favorable et qu’il ne permettrait pas à M. Rebrab ou Cevital d’introduire du matériel d’occasion obsolète.
J’ai introduit maintes demandes d’audience auprès de M. Bouchouareb – restées lettres mortes – pour lui démontrer que Cevital a toujours investi dans des équipements de dernière génération ce qui a toujours fait sa force dans la compétition internationale d’autant plus que cette ligne de production est orientée à 99% à l’exportation.
Ce problème d’équipements vous a été formulé par le ministère de l’Industrie ?
Les services du ministère de l’Industrie n’ont évoqué ce problème ni en novembre, ni en décembre, ni janvier, ni en février, ni en mars, ni en mai, ni en juin. Si Monsieur le ministre de l’Industrie nous avait répondu au mois de novembre ou décembre 2014, nous aurions pris nos dispositions pour passer commande d’une ligne neuve pour les tambours. Je n’aurai pas perdu 80 millions d’euros d’exportation pour une affaire de 4,5 millions d’Euros. Je n’aurais pas continué à payer les 650 salariés une année de plus, alors qu’ils sont au chômage technique. Ce qui est regrettable, c’est la discrimination car plusieurs dossiers d’équipements d’occasion pour d’autres opérateurs ont été signés.
Où en êtes-vous actuellement ?
Monsieur le Premier ministre a également été informé. Il a promis lui aussi de débloquer la situation mais rien n’a été fait à ce jour. Notre chaîne de production ne sera malheureusement opérationnelle qu’au mois de mars 2016 au lieu de mars 2015. Quelle perte de temps et d’argent ! Un véritable gâchis ! Comment nos décideurs peuvent-ils aujourd’hui prétendre encourager la production nationale, la création d’emplois et les exportations ?
Vous ne croyez pas en l’existence d’une réelle volonté pour régler les problèmes auxquels sont confrontés les producteurs ?
Je ne crois pas du tout à leur discours tant que les projets industriels ne sont pas débloqués. Certains le sont depuis plus de dix ans. M. Sellal et M. Bouchouareb sont au courant. Il me semble que nos décideurs n’ont ni la volonté politique, ni la vision, ni l’ambition pour notre pays.
Des dispositions ont pourtant été prises pour régler certains problèmes dont celui du foncier industriel par exemple…
Il y a un très grand fossé entre le discours et la réalité. Je vais vous donner un cas concret. Plusieurs sociétés sidérurgiques internationales nous ont contactés pour délocaliser (leurs activités) en Algérie ou vers le Maroc. On les a convaincus de choisir l’Algérie. J’ai contacté un wali et lui ai présenté le projet qui devrait créer 5 000 postes d’emploi et faire passer notre pays du stade d’importateur à celui d’exportateur pour les produits sidérurgiques.
J’ai demandé un site de 150 hectares pour loger tout le projet. Au départ, il m’avait donné son accord. Il m’avait demandé d’envoyer mes collaborateurs. Ces derniers se sont déplacés. On leur a dit que le terrain n’était pas encore déclassé, que le dossier doit être envoyé au Premier ministère et qu’on ne peut pas leur donner 150 hectares mais 25, 30 ou à la limite 50 hectares. Je recontacte le wali qui m’a affirmé : « Je n’y peux rien. Si vous voulez débloquer la situation, vous voyez avec le Premier ministre ».
Il m’a dit qu’il ne pouvait s’occuper que des PME/PMI. Les grands projets ne sont pas de son ressort mais de celui du ministère de l’Industrie. Je suis extrêmement surpris que les décideurs gèrent la pénurie du foncier industriel au lieu de gérer l’abondance. Comment peut-on développer l’industrie nationale, créer des emplois, diversifier l’économie, quand on fait de la rétention du foncier industriel dans le plus grand pays d’Afrique. Comment peut-on demander à un investisseur qui doit orienter une partie de sa production à l’exportation d’aller investir dans le Sud du pays ? Est-ce qu’ils comprennent réellement ce qu’est la compétitivité ? Quel est le coût de la logistique ? Est-ce qu’ils pensent qu’on peut exporter si on n’est pas compétitifs par rapport à la concurrence internationale ?
D’un côté, ils (décideurs) réunissent les walis pour leur dire, selon ce que j’ai lu dans la presse : on vous donne les pleins pouvoirs, développez vos régions, vous serez notés sur le nombre d’emplois crées et l’attractivité de votre région pour les investisseurs. D’un autre côté, il n’y a aucune prise de décision possible.
Est-ce que vous comptez réintégrer le FCE ?
À quoi cela pourrait me servir ? Aujourd’hui, le FCE appelle le pouvoir à libérer l’initiative. Il n’est pas écouté.
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