Pour la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie, la monnaie américaine a dépassé, ce lundi 20 juillet, la barre psychologique des 100 dinars pour un dollar ($). En effet, 1$ cotait à 100,26 dinars sur le marché interbancaire des devises. La monnaie unique européenne est également proche de ses niveaux historiques, avec un euro à 108,86 dinars.
Quelles sont les implications de cette perte de valeur de la monnaie algérienne ? Éléments de réponse.
Au-delà de toutes les attentes
Il y a plusieurs mois, une banque étrangère anticipait une poursuite de la dépréciation de la monnaie algérienne, avec un dollar pour 100 dinars d’ici la fin 2015. Nous sommes en milieu d’année et le taux de change a déjà dépassé toutes ces prévisions.
Notons que le dollar est lui-même en hausse sensible, y compris vis-à-vis de l’euro et d’autres devises étrangères. En effet, l’annonce et la perspective du relèvement progressif des taux d’intérêts directeurs de la banque centrale américaine, (Federal Reserve) ont fortement stimulé la valeur du dollar.
Mais le fait que le dinar baisse également face à l’euro montre que nous sommes bien dans un processus de dépréciation, certes accentuée, mais indépendante des fluctuations sur les marchés internationaux des changes.
Le rôle de la Banque d’Algérie
L’institution monétaire nationale, la Banque d’Algérie (BA), n’est pas étrangère à cette baisse de la valeur du dinar. En effet, avec un système de flottement dirigé, c’est la BA qui établit le cours du dinar sur la base des fondamentaux de l’économie nationale (prix du pétrole, degré d’ouverture de l’économie et évolution des devises étrangères, notamment).
Ainsi, dans sa dernière note de conjoncture, la Banque d’Algérie annonçait que le dinar avait perdu 11% durant les 3 premiers mois de l’année en cours. Cette politique de dépréciation répond à deux exigences : d’une part, la monnaie nationale est considérée comme étant surévaluée (jusqu’à 20% en 2014, selon le FMI). Deuxièmement, elle participe à la volonté d’atténuer le choc de la baisse des prix du pétrole sur le marché international, réduisant drastiquement les recettes algériennes en dollars.
La baisse du dinar : une aubaine ?
Plusieurs observateurs et économistes ont relevé les effets positifs d’une telle baisse du dinar. En effet, nous citerons l’augmentation de la fiscalité pétrolière, perçue en dollar mais exprimée en dinars. Ainsi, par un effet de change, le Trésor public et le budget de l’État s’en trouveront avantagés.
L’autre point positif réside dans le renchérissement (et donc la réduction) des importations. Effectivement, une baisse de la monnaie nationale réorientera la consommation vers la production locale au lieu des produits importés, stimulant ainsi l’industrie locale, notamment.
Des effets pervers à surveiller
En revanche, certains effets négatifs semblent inévitables. Au premier chef, l’on retrouve l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat qui en résultent. En dépit d’un contexte international marqué par une faible pression inflationniste, les prix tendent à augmenter. La note de la BA confirme : une hausse de 5,49% des prix à consommation au premier trimestre 2015, en comparaison à la même période de l’année précédente.
Dans le même temps, les entreprises nationales vont également pâtir de cette évolution de la valeur du dinar. Celles-ci se plaignent de ne pas avoir de couverture contre les risques de taux de change, l’achat à terme de devise étant bloqué par la Banque d’Algérie : les entreprises devront payer plus cher les produits, intrants et autres consommations intermédiaires.
TSA
Quelles sont les implications de cette perte de valeur de la monnaie algérienne ? Éléments de réponse.
Au-delà de toutes les attentes
Il y a plusieurs mois, une banque étrangère anticipait une poursuite de la dépréciation de la monnaie algérienne, avec un dollar pour 100 dinars d’ici la fin 2015. Nous sommes en milieu d’année et le taux de change a déjà dépassé toutes ces prévisions.
Notons que le dollar est lui-même en hausse sensible, y compris vis-à-vis de l’euro et d’autres devises étrangères. En effet, l’annonce et la perspective du relèvement progressif des taux d’intérêts directeurs de la banque centrale américaine, (Federal Reserve) ont fortement stimulé la valeur du dollar.
Mais le fait que le dinar baisse également face à l’euro montre que nous sommes bien dans un processus de dépréciation, certes accentuée, mais indépendante des fluctuations sur les marchés internationaux des changes.
Le rôle de la Banque d’Algérie
L’institution monétaire nationale, la Banque d’Algérie (BA), n’est pas étrangère à cette baisse de la valeur du dinar. En effet, avec un système de flottement dirigé, c’est la BA qui établit le cours du dinar sur la base des fondamentaux de l’économie nationale (prix du pétrole, degré d’ouverture de l’économie et évolution des devises étrangères, notamment).
Ainsi, dans sa dernière note de conjoncture, la Banque d’Algérie annonçait que le dinar avait perdu 11% durant les 3 premiers mois de l’année en cours. Cette politique de dépréciation répond à deux exigences : d’une part, la monnaie nationale est considérée comme étant surévaluée (jusqu’à 20% en 2014, selon le FMI). Deuxièmement, elle participe à la volonté d’atténuer le choc de la baisse des prix du pétrole sur le marché international, réduisant drastiquement les recettes algériennes en dollars.
La baisse du dinar : une aubaine ?
Plusieurs observateurs et économistes ont relevé les effets positifs d’une telle baisse du dinar. En effet, nous citerons l’augmentation de la fiscalité pétrolière, perçue en dollar mais exprimée en dinars. Ainsi, par un effet de change, le Trésor public et le budget de l’État s’en trouveront avantagés.
L’autre point positif réside dans le renchérissement (et donc la réduction) des importations. Effectivement, une baisse de la monnaie nationale réorientera la consommation vers la production locale au lieu des produits importés, stimulant ainsi l’industrie locale, notamment.
Des effets pervers à surveiller
En revanche, certains effets négatifs semblent inévitables. Au premier chef, l’on retrouve l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat qui en résultent. En dépit d’un contexte international marqué par une faible pression inflationniste, les prix tendent à augmenter. La note de la BA confirme : une hausse de 5,49% des prix à consommation au premier trimestre 2015, en comparaison à la même période de l’année précédente.
Dans le même temps, les entreprises nationales vont également pâtir de cette évolution de la valeur du dinar. Celles-ci se plaignent de ne pas avoir de couverture contre les risques de taux de change, l’achat à terme de devise étant bloqué par la Banque d’Algérie : les entreprises devront payer plus cher les produits, intrants et autres consommations intermédiaires.
TSA
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